'Je veux mourir tout comme toi tu veux tuer. Nous sommes liés par la fin de la vie mais c'est la seule chose que nous ayons en commun. Tu n'es pas comme moi.'

 Ina avait craché ces mots, les yeux brillants de colère. Mais Gabriel savait que ce n'était que du théâtre.

'Tu espères convaincre qui comme ça ? '

Silence.

'Je suis juste tout comme toi car tu n'es pas différente de tous les autres. Tu ne veux pas mourir, tu veux juste que quelqu'un te regarde, te comprenne, t'aime. Tout comme tous les autres. Et je pense même que, à l'instant où je te parle, tu ne penses pas à mourir. Parce que quelqu'un te voit enfin. Tu es faible, comme tous les autres. Une dépendante affective.'

 Ina était restée silencieuse, mais Gabriel ne se faisait pas d'illusion. Elle allait bientôt dégainer pour tirer à vue. Il l'avait blessée et elle allait essayer de lui rendre la pareille.

'Tu te crois plus intelligent que les autres n'est-ce pas ? Mais tu ne comprends rien. Tu crois que tu aimes tuer ? Abrutis. Tu as peur, tu es un lâche. Tu tues les autres parce que tu te punies du fait que tu n'es pas capable de te tuer toi-même. '

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 Ina était restée silencieuse durant tout le monologue de l'homme. C'était un idiot. Il pensait avoir tout compris, mais il avait tout faux. La vie n'est pas un roman à l'eau de rose. L'amour ne résout rien. Ina voulait mourir. Et elle y pensait à l'instant même où l'homme la regardait.

'Absolument pas. '

 Ina et l'homme se regardaient en chien de faïence. Elle se leva et sortit du bar sans un regard pour l'homme. Tous deux pensaient la même chose : l'autre ne voyait pas la vérité en face. Elle ne s'était pas tellement occupé de sa jambe. Si elle s'infectait tant pis. Pour l'instant, elle contrôlait la douleur avec de la morphine et son garrot évitait l'hémorragie. Mais la blessure était superficielle. Il avait voulu que la terroriser de douleur. Ina souffla. Elle devait trouver autre chose. Devait-elle demander à quelqu'un d'autre ? Ou faire comme prévu et le faire seule ? Après une sieste calme, elle avait repris ses esprits.

 Elle mit son manteau pour aller voir l'homme. Par pour lui crier son idiotie, mais pour lui demander l'adresse d'un de ses confrères. Mais lorsqu'elle arriva au bar, il n'y avait personne. Après avoir attendu, Ina prit le chemin du retour. Et c'est à ce moment qu'ils lui tombèrent dessus. Dans la nuit. Trois hommes ivres, corpulents et qui la regardaient sans cacher leurs intentions. Elle se débattit mais ils étaient plus forts qu'elle.