Les Souffrances du Jeune Carlos

Une minute de lecture

08h00 – 10h00

- Eh, mon grand, tu rêves à ta copine ? dit Elodie en riant.

- Je croyais que c’était vous, la copine de Monsieur Pedrell, lance Madame Nicole, un rien venimeuse, avant de partir au marché.

-Oooh, celle-là ! marmonne Elodie à peine Mme Nicole sortie du resto. Foutue mal baisée, achève-t-elle.

Carlos laisse passer l’orage, évitant de froisser davantage sa partenaire d’épluchage en lui soulignant le côté contradictoire de la réplique. Et quand il pense « partenaire », Carlos songe à l’imbroglio des rapports – ou supposés tels – entre les membres du personnel, mec/fille, fille/fille, mec/… Non, rien de ce côté-là, quoique…

Déjà, des relations avec une collègue, dans un espace aussi restreint qu’un restaurant, ça ne peut que tourner au vinaigre. Dès le début, un seul coup d’œil sur la minijupe de Julie, la jolie serveuse blonde, avait amené une telle expression de « Même pas dans tes rêves, mon gaillard », que Carlos avait battu en retraite.

Bizarrement, la réaction d’Emma avait aussi surpris Carlos. Davantage qu’une complicité entre jeunes femmes, il y avait chez la copine de Julie une attitude protectrice, ou plutôt un sentiment à peine voilé de « Propriété privée, défense d’entrer », ce qui mettait les deux serveuses hors de portée.

Du côté d’Elodie en revanche, un partenariat semblait constamment désiré, malgré tous les efforts de Carlos de garder un minimum de « distance sociale ». Un terme qu’il avait cru d’abord attribué aux différents niveaux de salaire dans une hiérarchie. Mais non.

Ces séances d’épluchage en tête à tête constituaient la partie la plus délicate de la journée, où Carlos était exposé à l’affection très intéressée d’Elodie, et accumulait les dettes de tendresse qu’il contractait à chaque geste de générosité qu’Élodie lui prodiguait. C’est pourquoi, au dépit d’Elodie et à la surprise de l’intéressée, le retour du marché de Mme Nicole, aujourd’hui chargée 100% végane, amenait chez notre vaillant éplucheur un net soulagement de sa tension sexuelle.

Une pensée d’un romantisme époustouflant lui traversa l’esprit. Un coup d’une nuit, ça suffirait ?

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