Au palais de verre

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Il était une fois une jeune femme qui ne pouvait pas avoir d’enfant et qui désirait ardemment en avoir un. La solitude la rongeait jour et nuit. Elle vivait au fin fond d’un palais de verre, recluse. Son mari ne se préoccupait pas d’elle, la laissant seule avec ses souffrances intérieures.
Elle s’ennuyait dans son palais. Elle n’espérait plus pouvoir avoir d’enfants, et son mari ne se gênait pas pour courir les jupons des autres femmes. Elle passait ses journées à déambuler dans les longs couloirs glacés du palais.

Lasse, elle décida de sortir de cette prison dorée, et comme plus personne ne faisait attention à « celle qui ne pouvait avoir d'enfant » ainsi qu’elle était surnommée, elle parvint sans difficultés à se rendre dans le petit village que surplombait son château.

C’était la fête de l’été, il y avait foule, des marchands étaient partout, vendant de tout, des mets délicieux, des étoffes que l’on ne trouvait qu’à l’autre bout du royaume, des bijoux dont personne n’avaient encore jamais vu de semblable. Malgré sa tristesse, un sourire se dessina sur son visage. Elle se laissa emporter par le rythme de la fête et finit dans les bras d’un jeune homme. Elle dansait, elle était heureuse, elle vivait enfin ! Ce dernier s’empressa de lui faire la cour, et la jeune femme ne tarda pas à tomber dans ses bras. Cette nuit là, ce fut radieuse qu’elle retourna derrière les murs de son palais de verre.


Plus les jours passaient et plus elle retournait au village dans les bras du jeune homme. Son mari avait remarqué ses changements d’humeurs, mais n’en laissait rien paraître. Il se doutait de quelque chose et ruminait sa vengeance envers sa femme.


Ce soir-là, l’automne s’approchait, et il faisait frais. Le sol était tapissé de feuille rougies et dorées. Elle soupirait à sa fenêtre, ses pensées allant au jeune homme qu’elle aimait. C’est à cet instant qu’une servante entra dans sa chambre pour lui apporter son repas. Elle le dévora de bon cœur mais fut interrompu en plein milieu de celui-ci par son mari.

— Ma chère, comment trouvez-vous votre repas ?
— Ma foi, je ne sais de quelle viande il s’agit mais elle est délicieuse.
— Et si je vous disais qu’il s’agit tout simplement d’une personne chère à votre cœur ?

Elle se releva prestement. Elle venait de comprendre que ce qu’elle avait dévoré n’était autre que le pauvre jeune homme qu’elle aimait de tout son coeur. Elle s’adressa en ces termes à son monstrueux mari :

— Eh bien, vous m’avez donné un repas si délicieux que plus jamais je ne pourrais manger !

Sur ces mots, elle se précipita à la fenêtre avant de l’enjamber et de se jeter dans le vide. Son mari resterait seul désormais.

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