L’origine du monde

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« Je connais cette énigme, s’exclame Timothée, dans mon monde, un auteur l’a soumise à la sagacité des lecteurs de son livre “Les Fourmis”.

– Tu veux dire que dans ton monde un homme a écrit un livre sur les cho-ja de Kelewan ?

– Oui, mais non Roland. Un autre a coécrit, avec une femme, sur les cho-ja. Mais celui-ci a écrit sur les petites fourmis, longues d’une ligne à un doigt. Oublie les livres un instant et regarde ! »

Il avance, prend trois sticks, les dispose en triangle, il pose à chaque pointe l’extrémité d’un bâtonnet dont il réunit les autres entre elles, réalisant ainsi un tétraèdre composé des quatre figures demandées.

Aussitôt l’espace délimité par le dolmen brasille. Enbarr, Tinuviel et Blue bondissent au travers, Adèle, Tim, Roland, Anthéa, Sue et Ainu, traversent.

***

Il y a des dizaines de milliers d’années, l’inselberg haut de trois cents toises, formant aujourd’hui le domaine royal, était déchiré d’est en ouest par un canyon profond de deux cent quatre-vingts toises, sinueux qui mesurait selon les endroits entre trois et quatre toises. La paroi sud de l’inselberg entre les deux issues du canyon était battue par les flots.

D’une longueur de dix lieues, le canyon, dominant la plaine de vingt toises, serpentait, s’élargissait, se rétrécissait, puis à environ une lieue de la sortie ouest, la paroi sénestre du canyon virait dextrogyre de quarante-cinq degrés, tandis que sa paroi dextre virait dextrogyre de cent soixante degrés, avant de redevenir parallèle à la paroi sénestre, formant ainsi une poche. Nous nommâmes cette poche “l’origine du monde” elle mesurait dix toises en son ouverture, trente en sa profondeur, et vingt en sa largeur.

Ses parois n’étaient pas verticales, mais en entonnoir, parfaitement lisses et suffisamment inclinées pour qu’un individu puisse s’y laisser glisser sans trop de dégâts, cependant très loin de l’être assez pour rendre l’ascension envisageable. “L’origine du monde” était divisée en deux secteurs rayonnants. Le premier, celui contigu au cours naturel du canyon, était une étendue sablonneuse, il s’étirait sur dix toises dans sa plus grande longueur. Le second était une prairie grasse et verdoyante longue de douze toises et deux coudées. Dans cette prairie poussait un noyer. Ensuite le canyon reprenait son cours sinueux, plus ou moins large, jusqu’à la sortie de l’autre côté de l’inselberg.

Nous étions de grands bâtisseurs, nous avons créé une rampe de deux lieues de longueur menant de la plaine au plateau de l’inselberg en une pente de moins de sept pour cent. Puis nous comblâmes le canyon à l’exception de “l’origine du monde” dont la surface au sol se transforma en une ellipse de vingt toises dans l’axe est-ouest et trente dans l’axe nord-sud. Conjuguant nos talents de bâtisseurs et de mages nous érigeâmes des parois verticales à l’aplomb du périmètre de l’ellipse. Puis nous comblâmes l’espace entre les parois naturelles et celles que nous venions de créer, tout en incorporant dans cet espace un escalier, de deux mille neuf cents marches de sept pouces, s’enroulant en spirale autour du puits.

Nous construisîmes sur l’inselberg un château surplombant l’océan, d’un blanc immaculé, disposant de deux dômes en cristal, entourés de cinq tours qui semblent s’élancer vers le ciel telles cinq épées dressées. Le puits menant à “l’origine du monde” est sous le palais. Nous étions des mages très puissants. J’étais le plus puissant de ces mages, le plus puissant que ce monde n’a jamais porté… d’une certaine façon je le suis toujours. Lorsque le palais fut achevé, assisté pour cela par tous ceux qui avaient participé à sa création, afin d’en assurer la pérennité j’ai fusionné avec lui. J’ai été bu par la pierre, fondu dans le bronze, le verre et le cristal, j’ai irrigué le bois, nous sommes devenus indissociables.

Je suis le Palais, je suis le bâti du domaine royal, je suis Anthéon. Je veille à la sécurité d’Alastyn.

En cas d’attaque, en l’absence des deux membres du couple dirigeant :

· Je verrouille le château magiquement.

· Je mets en place une barrière transdimensionnelle autour d’Alastyn.

· Toute créature qui franchit cette barrière pénètre dans un univers parallèle dans lequel l’inselberg se situe en pleine mer.

· Toute créature qui réussit à franchir la porte de la crique aux noyés pénètre dans un univers parallèle dans lequel l’inselberg se situe dans l’univers du Mooc Fantasy.

· Toute créature qui réussit à franchir la porte du monde perdu de Sir Arthur Conan Doyle pénètre dans l’origine du monde, dont seul un lumineux peut ressortir.

***

Enbarr, Tinuviel, et Blue terminent leur saut sur le sable, Adèle, Tim, Roland, Anthéa, Sue et Ainu, suivent.

L’origine du monde s’éclaire d’une douce lueur bleutée. Ils sont au fond d’un puits, absolument vide à l’exception d’un vieil arbre mort étrangement bien conservé, le sol est recouvert de sable. Une voix s’élève venue de nulle part.

« Je suis Anthéon, vous êtes dans l’origine du monde, je suis un lumineux, j’ai créé les défenses d’Alastyn et le sort qui permet à toutes les créatures qui pénétreront dans l’origine du monde d’entendre mon message.

» Il n’existe qu’une façon de sortir de l’origine du monde, sur le mur derrière le noyer, l’empreinte de chacune de mes mains est incrustée, si votre présence ici est légitime poser vos mains dans les empreintes des miennes, vous obtiendriez des pouvoirs identiques aux miens, la porte s’ouvrira, la protection d’Alastyn cessera, celle du château subsistera, quand vous désirerez qu’elle cesse, vous devrez en manifester le désir.

» Si votre présence ici est illégitime, l’apposition de vos mains tuera toutes les créatures présentes.

» À défaut d’application de mains dans les vingt-quatre prochaines heures, toutes les créatures présentes mourront. Les corps seront absorbés par le sable et nourriront l’arbre mort. »

Anthéa avance vers le mur et sans hésitation applique ses mains dans les empreintes d’Anthéon.

La porte s’ouvre sans le moindre bruit, Anthéa semble éclairée de l’intérieur, un halo bleu l’entoure. Tous s’avancent, Anthéa passe la porte la première, découvre l’escalier…

Et si j’essayais mes pouvoirs ?

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