Les réflexions de Blue

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Blue s’est embusqué à cinquante coudées de la clairière où se sont réunis ceux qui marchent debout. Il les observe.

Neige, lui a appris tout ce que la meute savait de ceux qui marchent debout, il en existe de différentes sortes. Les petits (moins de deux pieds six pouces) vivent dans des grottes et des tunnels, ils en sortent peu, donc sont mal connus. Les grands (une à deux toises) vivent en forêt, il est difficile de les dénombrer, car très intégrés à leur milieu. Les plus nombreux de taille moyenne (de trois coudées à sept pieds) vivent dans des tanières de bois ou de pierre en petites meutes, grandes hordes et immenses rassemblements.

La première rencontre de Blue avec cette espèce date d’il y a neuf mois (il n’était pas encore un adulte à l’époque, mais déjà puissant), dans la forêt un ours avait tué une qui marche debout et s’apprêtait à tuer son petit. Neige s’était interposée entre le petit qui marche debout et le prédateur avait montré ses crocs à l’ours qui en réponse se leva comme un qui marche debout en grondant, Blue s’était précipité au côté de sa mère, imité par Traqueur et Sombre. L’ours avait préféré aller affronter les abeilles pour leur miel plutôt que les loups pour un morceau de viande. Sombre avait pris dans sa gueule les langes du petit qui marche debout, tous quatre s’étaient rendus à l’orée de la forêt. Traqueur les mena nuitamment à la ferme la plus proche où ils déposèrent le petit qui marche debout dans la cour, les aboiements des asservis réveillant toute la maisonnée. Ils s’éclipsèrent se saisissant qui d’une volaille qui d’un lapin en paiement de leur service, ils dévorèrent leurs proies dès leur retour en forêt, avant de rejoindre la meute.

Sa seconde rencontre date du lendemain de son abandon de la meute. Ce fut avec une jeune qui marche debout vêtue d’un chaperon et d’une cape rouge. Dès qu’elle le vit, il sentit sa peur et fit une découverte bouleversante, adulte, il percevait les pensées de la qui marche debout comme celles des loups. Il joua avec sa terreur pendant une heure courant derrière elle comme s’il allait la dévorer, lui faisant croire qu’il l’avait perdue, surgissant devant elle tous crocs dehors, la débusquant cachée au cœur d’un buisson, vingt fois il eut pu la tuer. Satisfait de ses qualités de chasseur et de la découverte de sa capacité à lire les pensées de ceux qui marchent debout. Il l’abandonna à ses peurs se disant que l'on parlerait longtemps de leur rencontre.

Il y a d’abord « la Charogne », d’elle ne parvient aucune pensée, elle n’est pas réellement une qui marche debout, elle l’a été, mais ne l’est plus, c’est une charogne son odorat le lui affirme, une charogne qui se déplace qui émet des sons, mais une charogne. Sans intérêt !

Ensuite, il y a la grande femelle, « Oreilles pointues », elle sent la forêt, la nature, elle est très vieille, son aspect est jeune, mais son aura est vieille. Elle agace Blue, elle communique avec lui, mais il n’a nul besoin qu’elle s’adresse à lui, il lit toutes ses pensées même celles dont elle n’est pas consciente, qu’a-t-il à faire de ce qu’elle désire lui faire savoir ? « Ami loup » lui a-t-elle transmis, accompagné d’une image de lame qui vole. Elle pense « membre de la meute », mais elle n’est pas membre de sa meute, elle le met garde comme si elle était sa chef de meute, mais elle n’est pas sa chef de meute, elle sait qu’il est un loup, mais elle attend de lui le comportement d’un asservi (ils utilisent le terme « domestiqué » et plus spécifiquement « chien »). Elle chasse les Sourges, mais ne les mange pas, quoi que Blue en ait tué deux leur viande n’est pas gouteuse, il a mangé, mais sans plaisir. Nul désir de voyager avec elle.

« Crinière rouge » sent la prédatrice, tueuse efficace, mais qui ne tue pas inutilement, elle pense à se nourrir copieusement quand elle en a l’occasion, à se reposer quand elle le peut, elle est semblable à une louve, que n’en est-elle une la quête de Blue serait terminée. Suivre sa route est tentant.

« Le jeune » sent la mer, le vent, la terre, la prairie, la lave, tout bouillonne en lui, une grande force est sur le point d’éclore, mais toutes ces odeurs sont masquées par la peur, la crainte de l’extérieur, ou de lui-même tout est tellement confus en lui que Blue n’arrive pas à faire le tri. L’accompagner jusqu’à ce qu’il se révèle serait sûrement intéressant, peut-être dangereux.

« Le mâle », c’est étrange, il sent le mâle, mais il sent aussi la meute, son odeur est multiple et unique comme celle d’une meute, solide comme le roc il considère Blue comme un loup (rien qu’un loup, mais tout un loup avec ces besoins et son instinct). Ni ami ni ennemi étrangement leurs pensées sont semblables le Ka décidera s’ils chemineront côte à côte.

« Lumineuse » elle sent très bon, elle sent les fleurs des prairies, elle sent l’odeur de la mère pour le louveteau, elle sent l’aube, la rosée matinale qui s’évapore. Elle pense à Blue comme Neige pensait à lui quand il était un louveteau, sa pensée est caressante, tout en elle est lumineux. Blue ne comprend pas pourquoi, mais il ressent un profond désir de veiller sur elle.

Les nouveaux venus soixante grands ont transformé la meute en horde, si Blue envisageait de suivre la meute, il est pour lui hors de question d’être dans le sillage d’une horde, famine assurée ! Il décidera quand ils reprendront la route, soit les nouveaux venus repartent de leur côté et il suivra la meute des six, soit ils voyagent tous ensemble et il reprendra sa recherche d’une compagne.

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