Chapitre 6

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Ce projet de récit est un peu abandonné. Quand j'ai commencé son écriture, j'étais encore étudiant. Mon point de vue sur le sujet a un peu changé et le récit ne me passionne plus tant que ça. J'ai mis énormément de temps à le rédiger et je pense que ça a fini par me lasser. Voici donc les derniers chapitres que j'avais écrit en l'état, j'ai juste retouché quelques fautes de temps.

Lundi 30 juillet 2018.

Nous quittons la ville à bord de la voiture de Mathys, il a décidé de m'emmener en balade. « Dans un endroit qui te fera plaisir » me dit-il. J'ai une petite idée du lieu où on va. Je suis encore troublé par ce que j'ai découvert hier dans cette petite boîte, d'ailleurs j'ai pris soin de ne pas évoquer ce passage que ce soit avec lui ou avec ma mère.

Elle a d'ailleurs invitée ma sœur et nous avons dînés ensembles. Elle était bien plus froide que ma mère au début, mais après m'être expliqué, l'ambiance s'est détendue entre-nous. Ça a été une belle soirée, mais je suis désormais couvert de honte de m'être comporté de la sorte.

Je raconte mon week-end chez ma mère à Mathys.

Nous arrivons assez vite sur un petit parking. Après quelques minutes de marche, je retrouve un petit coin en hauteur avec vue sur le Tarn, c'est magnifique. Mathys se tourne vers moi, me fixant droit dans les yeux, je peux lire l'espoir et l'appréhension sur son visage.

— Tu sais pourquoi je t'emmène ici Julien ? Dit-il avec un sourire retenu.

Je mets un peu de temps avant de répondre, qu'est-ce que je dis ? Est-ce que je parle de la boîte que j'ai trouvé dans ma chambre ? Son regard me pèse un peu trop, je me tourne vers la vue, m'appuyant sur la petite barrière en bois en prenant une grande respiration, je me lance.

— J'ai découvert une boîte au fond d'un placard dans ma chambre, visiblement personne n'y a touché car il était bien caché au fond derrière des livres. J'ai eu un choc en l'ouvrant. Il y avait plein de photos de nous deux, le genre de photos que tu ne partages pas à tout le monde, et certaines qu'il vaut mieux garder secrètes. Il y avait des lettres, des mots d'amours, des échanges par courriers entre toi et moi. Il y avait une pierre en forme de cœur que tu m'avais offerte... Je sais maintenant pourquoi ça te touche à tel point que je sois parti. Nous sortions ensembles Mathys, je m'en rappel. Je suis désolé pour ce qui s'est passé ensuite, pourtant je ne sais toujours ce qui a bien pu se produire.

Les mots ne parviennent plus à sortir, je commence à voir trouble, mes yeux sont embrumés. Mathys est resté silencieux, je me tourne vers lui, il est en larmes, comme moi, on se prend dans les bras un moment tentant de respirer un peu.

— Tu sais Mathys, tu ne veux pas me dire directement ce qu'il s'est passé ? Ça me pèse vraiment tous ces mystères...

— Tu en es sûr ? On m'a quand même conseillé de ne pas te brusquer, il faut...

— Non, c'est bon, je veux savoir, j'ai accepté de faire tous ces kilomètres jusqu'ici, j'ai été ravi de revoir ma mère et ma sœur, je me suis souvenu de notre relation, mais il y a quelque chose qui cloche. Depuis que j'ai ouvert cette boîte je ressens comme de l'angoisse. Et plus le temps avance, plus ça cette angoisse s'amplifie, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, je suis fatigué Mathys. Je suis prêt à t'écouter, mets fin à cet enfer, s'il te plaît.

— Bon... Je vais commencer par le début, de ce que tu m'as dit l'autre jour, tu te souviens de la bande de Benjamin qui s'acharnaient sur toi. Au mois d'Avril, il y a eu une sortie sportive organisée par l'Association Sportive du lycée. Nous étions partis dans les Alpes.

— Humm... continue continue, ça me dit quelque chose.

— Ok. Une fois sur place, il a fallu s'installer dans les chambres, il y avait dans la nôtre Adrien, un autre gars, mais je ne me souviens pas trop de lui, puis il y avait toi et moi. C'était hyper compliqué pour nous deux de devoir résister à l'idée de dormir dans la même pièce sans pouvoir être dans le même lit. Je me souviens, même du deuxième soir, on était en train de se rouler une galoche dans ton lit quand Adrien a débarqué, nous étions tous les deux gênés et lui mort de rire. Un matin, un ami de Benjamin t'avait surpris en train de me faire un petit câlin dans notre chambre depuis le couloir, la porte était mal fermée et un courant d'air l'avait ouverte au moment où son pote est passé, nous étions tous les deux paniqués, c'était le matin, les autres venaient de quitter la chambre et on profitait d'un très court instant pour avoir un peu d'intimité. C'était ce matin, notre dernier matin, quelques heures plus tard tout allait changer... C'était le jour de la course d'orientation.

Il marque un blanc, il attend une réaction de ma part, le terme "course d'orientation" résonne dans ma tête. J'ai des souvenirs qui reviennent, le moment où le pote de Benjamin nous a vus, notre stress au rez-de-chaussée pour le petit déjeuner... Je ne me sens pas très bien...

— Ça va Juju ?

— Continue Mat', ça commence à remonter...

— Nous sommes partis pour une journée complète en montagne, un peu de randonnée jusqu'au piquenique. Benjamin t'avait fait une remarque devant tout le monde au sujet de notre étreinte. Certains ont ri, d'autres ont été choqués et d'autres n'ont rien entendu. Le prof s'était fâché après lui, ça a vexé Benjamin qui t'avait adressé un regard haineux... Après on a attaqué la course d'orientation.

— Tu ne continues pas ?

— Non, car c'est là qu'il s'est passé quelque chose. Souviens-toi Julien, je ne veux pas porter le poids de ce fardeau, j'aimerais que tu te souviennes tout seul. Je peux juste te dire que...

Je lève mon bras vers Mathys lui faisant signe de se taire. Ma respiration accélère, j'ai la tête qui tourne, j'ai chaud, me voilà en début de crise d'angoisse, ça faisait longtemps...

— Je me souviens Mathys, je me souviens...

Je suis tellement paniqué que je cherche à me rafraichir, j'ai la tête qui tourne. Mathys, voyant ce qui arrive, me pose dans un coin à l'ombre et me donne à boire. Ma crise ne passe qu'après une vingtaine de minutes... Je me souviens enfin de ce qu'il s'est passé, la seule chose que je parvienne à lui dire est :

— Je suis désolé.

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