Chapitre 4

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Ce projet de récit est un peu abandonné. Quand j'ai commencé son écriture, j'étais encore étudiant. Mon point de vue sur le sujet a un peu changé et le récit ne me passionne plus tant que ça. J'ai mis énormément de temps à le rédiger et je pense que ça a fini par me lasser. Voici donc les derniers chapitres que j'avais écrit en l'état, j'ai juste retouché quelques fautes de temps.

Jeudi 26 juillet 2018, 20h00.

Mathys vient de rentrer dans mon appartement. Je viens de lui annoncer ma séparation avec Pauline. Très vite, on se met à table devant un petit verre. Le sujet de notre passé revient vite. Je lui parle de mes cauchemars où Benjamin apparaît, je lui raconte le souvenir de la séparation de Julie. Je prends bien soin d’omettre la partie où je me pose des questions sur mes sentiments. Je pense qu’il est encore tôt pour lui demander. Je le vois soudainement, fouiller dans son sac, pour en sortir sa tablette.

— J’ai eu Magalie au téléphone cette semaine, tu te souviens d’elle ?

— Bien sûr que je me souviens d’elle, je me confiais de temps en temps auprès d’elle.

Je vois bien dans son regard qu’il est assez touché par le fait que j’ai des souvenirs de mes amis mais pas de lui.

— Elle adorait faire de la psychologie. Du coup, elle en a fait son métier. Moyennant une réorientation dans ses études. Elle pense que si tu n’arrives pas à te remémorer cette période de ta vie, c’est à cause d’un incident que tu as vécu cette année-là. Je lui ai demandé de m’envoyer quelques photos qu'elle a de nous tous. Je t’épargne les photos qu’on avait faites avec nos portables de l’époque. En 2005, la résolution des téléphones n’étaient pas extra.

Sur la première photo nous sommes trois, d’après Mathys c’était en fin d’année de première, on venait de passer le BAC français. Je reconnais Adrien qui est juste à côté de moi. Ensuite, il y a deux filles, Magalie, Julie et Marie. Julie… bref ! J’ai des images qui reviennent de la classe de première. Lorsque nous nous posions dans le parc quand il faisait beau, on rigolait, on racontait des potins, j’avais rencontré Julie dans ce parc aussi.

— C’est dans ce parc que j’ai rencontré Julie, qu’est-ce qu’on a pu y passer comme temps ! Mais, tu n’es pas sur la photo ?

— Bah non, je ne suis arrivé à Albi qu’en Terminale, j’étais en Normandie avant !

— Ah ! Je me souviens qu’en Terminale il y avait eu quelques nouveaux.

Il reprend la tablette et fouille parmi les photos qu’il a reçues, je sens qu’il ne veut pas que je les voie toutes. Il me tend la tablette, l’air un peu gêné, je parie qu’il est sur la photo.

— C’était pour l’anniversaire de Magalie, en début décembre. Elle avait fait une soirée chez elle, qu’est-ce qu’on s’était éclatés, bon, on avait un peu bu !

Il y a une petite dizaine de personnes sur la photo, je vois Marie qui tient la main à un mec typé asiatique.

— Il s’appelle comment lui déjà ?

— Chitose, c’était également un nouveau. Il sortait avec Marie. Après il y a du monde qu’on ne connait pas, car c’était d’autres amis à elle.

Je vois Adrien, et là je reste bloqué de nombreuses secondes. Me voilà avec mon bras posé sur les épaules d’un magnifique blondinet… C’est Mathys ! Une vague de frissons parcourt mon corps, je revois le visage de Mathys. Mais ce qui saute aux yeux, c’est la complicité qu’on semble avoir entre nous deux.

— On avait l’air de bien s’entendre dit donc.

— Oui, en effet, nous avons vécu de belles choses tous les deux…

Dans sa manière de me répondre, je sens bien qu’il cherche à éviter quelque chose. Soudainement, le visage de Mathys change de ton. Il se retient, mais il a des larmes qui commencent à s’échapper.

— Eh Mathys, qu’est-ce qui t’arrive !?

— Cette période me manque tellement.

Il éclate en sanglots. Je le prends dans mes bras, il déverse un flot de larmes qui coulent sur mon tee-shirt. Cette sensation d’avoir un homme dans mes bras me plaît, mais en même temps, la situation fait que je commence moi aussi à avoir envie de pleurer. Je commence sérieusement à croire qu’il s’est passé quelque chose entre nous.

Mathys finit par se calmer, mais il fait durer l’instant. Au bout d’un certain temps, sachant qu’il s’est remis depuis plusieurs secondes, je décide d’interrompre notre étreinte.

— Bon, je pense qu’on va arrêter les photos pour ce soir. Même moi, ça me tourmente suffisamment.

— Tu as raison, et puis, j’ai une bien meilleure idée pour toi. Tu es bien en vacances demain soir ?

— Oui pourquoi ? C’est quoi ton idée ?

— Que tu rentres à Albi avec moi. Revoir ta famille, revoir tes amis, retourner sur tes terres d’enfance. Ça te fera du bien je te l’assure et puis, ce n’est pas avec des photos que tu vas retrouver tes souvenirs envolés.

Je ne sais pas quoi répondre. Mathys repart samedi matin à Albi, et j’ai trois semaines de vacances en approche. Je n’ai rien de prévu la première semaine, je vais ensuite passer du temps sur l’Île d’Oléron. Je ne pense pas que Mathys rallonge son séjour ici.

— Bah écoute, je ne suis pas sûr d’arriver à tout affronter. Comme tu dis, il va bien falloir que j’y retourne un jour. Tu pourras m’aider ?

— T’aider à faire quoi Julien ?

— J’ai peur de revoir ma famille, j’ai peur qu’ils ne veuillent pas me revoir. Je ne leur ai pas donnés de nouvelles, ils doivent être en colère contre moi non ?

— Alors oui, ta famille est un peu en colère, mais assez attristée de ne pas t’avoir revu. Aujourd’hui ça va mieux, mais le jour de ton anniversaire, c’est la même chose. Et puis tu connais ta maman, elle n’est pas très douée avec les administrations, car je pense qu’elle aurait réussie à te retrouver.

— Franchement, j’hésite quand même, je crains que je me perde mes moyens et que je fasse marche arrière au dernier moment…

— Eh Juju ! Tu te rends compte où tu en es ? C’est ta maman, tu n’as tout de même pas peur de ta maman !?

Je reste sans réponse. Ce qu’il vient de dire me couvre de honte. Je ne me sens pas très courageux. Après de nombreuses tentatives pour me dissuader, je finis par accepter. Tout content de lui il énumère ce que l’on pourra faire la semaine prochaine, un vrai gosse tout excité.

— Je te propose que tu passes le weekend chez ta maman, tu devrais la prévenir d’ailleurs. Ensuite, on peut aller voir Adrien et Magalie ! Et comme tu adorais faire du vélo, on peut se faire une petite balade là où tu m’avais conduit pour me faire découvrir les alentours

— Doucement Mathys ! Je vais déjà revoir ma famille et nos amis. Une semaine, ça passe vite, on verra sur place, ne t’en fais pas.

— Désolé, je m’emballe un peu, c’est juste que je suis hyper content de te faire revenir à Albi. C’est presque un renversement de situation. Ado, tu m’as fait découvrir la région. Et bah là c’est mon tour de te faire redécouvrir Albi et ses alentours.

La soirée ne s’éternise pas trop longtemps, il me reste une journée de travail, Mathys prend congé vers 23h. Je pars me coucher juste après.

— Maman, j’arrive !

C’est avec le cœur rempli de regrets et de nostalgie que je plonge dans les bras de Morphée.

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