Chapitre77. - Kasongo (1)

7 minutes de lecture

### Pierre ###

Tsela me semblait heureuse de retrouver la maison familiale et à première vue la rencontre avec sa belle-mère s’était bien passée. Eva était une belle femme et gentille. Je crois qu’elle avait conquis le cœur de Tsela sans efforts.

Paul était encore dans la force de l’âge et je trouvai normal qu’il ait repris femme après un veuvage raisonnable.

Eva nous servit une collation dans la tradition locale, manioc sauce graine et un peu de poisson. Cela me replongeait des années en arrière lorsque jeune expert, je visitais les plantations en solitaire.

L’après-midi, Paul me fit un parcours d’inspection de sa plantation, ça tombait bien, les caféiers étaient en pleine floraison et certains arbustes portaient encore quelques cerises * de la saison précédente. Je constatai peu de maladies et la plupart des buissons étaient vigoureux malgré l’absence d’engrais. Paul avait des parcelles en arabica et d’autres en robusta et prétendait que les deux variétés donnaient de bons résultats. Le tour me donnait une bonne image de la plantation dans son ensemble, il n’était pas possible de la regarder en détail.

Nous retournâmes à son bureau où il me montra ses statistiques de production, il n’y avait pas grand-chose à redire. Le seul point était trois parcelles dont le rendement était vraiment pauvre par rapport au reste. Comme la journée était déjà fort entamée, je proposai à Paul de les examiner le lendemain.

Le repas du soir était très agréable, aux dires d’Eva, les deux femmes avaient préparé un repas de fête en mon honneur et à la rencontre des deux femmes. Restait un point délicat que Tsela m’avait supplié d’aborder : son frère.

Sachant le sujet très délicat, je fis en sorte que Paul me raconta l’histoire de la plantation et donc son parcours vu qu’il était parti de rien !

– Lorsque je suis arrivé ici, il n’y avait rien et je cherchais un espace pour cultiver du café. Là, Tsela, j’ai rencontré ta mère qui était une belle femme, elle portait sur son dos un enfant qui ne faisait que pleurer ! Elle me raconta qu’en fait c’était le fils de sa sœur morte en couches et qu’elle élevait comme le sien.

– Mais alors intervint Tsela, Kasongo n’est pas mon frère ?

– Oui, dit Paul, mais nous avons respecté la tradition et nous l’avons considéré comme notre fils.

– Mais alors Papa, il n’a pas fait un viol incestueux !

– Non Tsela, je lui reproche d’avoir voulu attenter à ton honneur, toi la fille de ma chair !

– Papa chéri, tu vas continuer à le punir jusqu’à la fin de sa vie ?

– Ce qu’il a fait est impardonnable !

– Et si moi, je lui pardonne ? demanda Tsela.

– Oui, toi Pierre, que penses-tu ?

– Paul, la question est délicate, Kasongo a peut-être simplement voulu se rapprocher de Tsela. Savait-il que Tsela n’était pas sa sœur, dans le sens même père, même mère ?

– Ma femme lui aurait révélé qu’elle l’avait adopté au décès de sa mère, sœur de ma femme, paix à leur âme ! Mais je ne sais pas quand elle a fait cette révélation. Était-ce avant ou après l’incident ?

– Et toi Tsela, connaissais-tu cette vérité ?

– Non, je croyais qu’il était mon vrai frère !

– Sachant maintenant la vérité, toi Tsela tu es toujours l’offensée, tu lui pardonnes ?

– Oui ! et je pourrais même faire plus ! Suivant la tradition, c’est la femme qui choisit son mari !

– Tout à fait ! dit Eva, tu comptes le prendre pour époux ?

– Oui, je suis seule mais je veux un homme qui me protège et qui m’obéisse ! Kas m’obéira, car je lui aurai sauvé la vie ! Et puis avant l’incident, je l’ai toujours aimé comme mon frère, je pourrai peut-être aussi l’aimer comme mari ?

– Ton opinion Eva ? et toi Pierre ?

– C’est Tsela qui décide ! dit Eva.

– Moi, je voudrais connaître l’avis de Kasongo, car cela reste une condamnation ! dis-je. Il aura à choisir entre le fouet et le mariage !

– Bien, dit Paul, la nuit porte conseil, Tsela, va dormir !

– Paul, je propose que Tsela dorme avec moi, je voudrais lui parler entre filles !

– D’accord, moi je reste encore un peu avec Pierre, J’ai un bon whisky pour accompagner notre discussion.

Tsela embrassa son père et avant de quitter la pièce me donna un bisou sur la joue et murmura : « Merci Pierre ! »

Paul se tourna vers moi lorsque sa femme et sa fille furent parties.

– Cela change mes plans dit-il, mais les simplifie : Tsela hériterait la plantation et son mari qui connaît bien le café en temps que planteur, pourra gérer l’héritage de sa femme !

Ça, c’était un coup de théâtre dans la tradition des drames mythologiques grecs !

### Tsela ###

Avant de rejoindre la chambre d’Eva, je lui demandai de me laisser parler quelques minutes avec Kas.

– Je t’accompagne ! dit-elle.

Nous descendîmes vers le réduit où mon « frère » était enfermé tous les soirs. Il fut très surpris de nous voir envahir sa cellule.

– Bonsoir Kas ! Je suis venu te voir ce soir, car nous avons discuté de ton sort, avec Papa et Pierre, qui est mon directeur. J’ai deux questions et je voudrais une réponse honnête. Lorsque tu as essayé de me prendre savais-tu que je n’étais pas ta véritable sœur ?

– Oui, Maman me l’avait révélé quelque temps auparavant, je t’aimais comme ma sœur. Mais après cette révélation, je te désirais ! Je voulais faire l’amour avec toi ! Mais je m’y suis mal pris ! J’aurais dû te dire la vérité ! Je regrette vraiment.

Il s’était levé, mais la chaîne l’empêcha de m’approcher. Mais je vis que son sexe s’était dressé sous le chiffon qui lui servait de short. Eva vit également son érection et détourna les yeux.

– La deuxième question maintenant ! Papa ne veut pas réduire ta punition, je lui ai demandé de pouvoir te choisir comme mari suivant la tradition lulua. Accepteras-tu de me protéger et m’obéir ? Je suis consciente que je te force la main, mais ce serait la seule condition de te libérer de la punition. Si après tu changes d’avis, tu retourneras à ta situation d’aujourd’hui !

– Oui, Tsela, j’accepte ! Je préfère être ton esclave que de rester ainsi, je préfère encore me donner la mort !

– C’est bon, c’est tout ce que je voulais savoir ! Papa nous a dit qu’il allait réfléchir à ma proposition.

Nous repartîmes, je me retins de l’embrasser, comme je fis lorsque nous étions frère et sœur. Je sentis des larmes perler dans mes yeux, mais Eva me rassura :

– Viens Tsela, ton père se calmera, ta déclaration l’a troublé, Il va certainement en parler encore avec Pierre.

– Espérons ! Et si Kasongo m’aimait vraiment ?

– En tout cas, il est très ému par ta beauté ! J’ai vu que son désir pour toi est toujours aussi fort !

– Oui Eva, je l’ai vu aussi ! Mais il devra m’obéir ! Le sexe ce sera pour plus tard, lorsque je voudrai des enfants.

Dans la chambre, Eva se défit de ses vêtements et se coucha nue dans le lit, je fis pareil et elle me prit dans ses bras.

– Tsela, sais-tu que tu es belle ? Même Pierre a ce quelque chose dans les yeux quand il te regarde !

– Oui, je sais, mais il va épouser sa conseillère juridique, ils vivent déjà ensemble. Mon opinion concernant les blancs et les hommes en général n’a pas changé. Je ne me laisserais jamais dominer par un homme quelle que soit sa race !

– Tu préfères les femmes ?

– Tu me promets de garder ma réponse secrète ?

– Oui, Tsela j’ai compris ! Viens près de moi, j’ai aussi besoin de câlins !

Eva me serra dans ses bras et mit ses mains sur mes seins. Ce contact inattendu fit vibrer tout mon corps. Elle sentit mon trouble, je me tournai vers elle et embrassai ses seins.

– Oh Tsela, continue, je manque de tendresse, ton père est gentil mais il ne me donne pas de plaisir ! Il n’a pas la patience, lorsqu’il a envie de sexe il me prend, se décharge et s’endort !

– Je comprends Eva, c’est une des raisons pour lesquelles je ne veux pas la domination du mâle ! Si Papa me donne Kasongo, il fera selon mes désirs et me donnera mon plaisir et non le contraire !

Je mis mes doigts dans son vagin, Eva gémit à mon contact et se laissa masturber ! Son bijou était gonflé et très sensible ! Il ne me fallut pas longtemps pour atteindre son orgasme !

Elle cria son plaisir, qu’elle tenta vainement d’étouffer contre mes seins. Lorsqu’elle retrouva sa respiration, elle écarta mes jambes et mit sa bouche sur mes lèvres intimes.

– Tsela, tu es trempée, laisse-moi boire ton jus de plaisir, je te donnerai ce qu’aucun homme ne saura te donner !

Je ne voulus pas répondre, mais dans ma tête je vis en flash le visage de Pierre à la place d’Eva et je jouis en quelques secondes !

– Tsela, ce fut vraiment rapide ! Tu as vraiment un manque de sexe ! Je te souhaite du plaisir avec ton mari !

– Ce n’est pas encore certain Eva, mon père n’a pas encore donné sa réponse !

– Je sais Tsela, mais j’ai des arguments secrets pour le convaincre ! Il te doit une réponse favorable, sinon il sera veuf !

– Tu ne vas pas le tuer quand même ?

– Non, bien sûr, mais je le priverai de certains plaisirs ! Dormons maintenant, je te garde dans mon lit en attendant la réponse de ton père !

Elle me garda contre son corps et je ne fus pas long de m’endormir. Mes rêves furent très érotiques, mêlant des images de Pierre, Kasongo et d’Eva…

* Cerise : les cerises de café sont récoltées principalement pour leurs noyaux, les grains de café, bien qu’ayant une pulpe au goût sucré et délicieux. C’est pourtant un aliment insoupçonné que l'on gâche constamment au profit de notre propre consommation : la cerise du caféier. Avant d'en extraire notre remontant matinal préféré, les graines de café sont en effet enveloppées dans une pulpe fine et juteuse, que les producteurs utilisent généralement en tant que fertilisant.

NDA : Pour celles qui se demandaient comment Pierre allait sortir de cet imbroglio, Tsela aura un homme à sa disposition sans devoir détruire la paix conjugale de Pierre !

N’oubliez pas de cliquer sur « j’aime ». Merci !

Note : je ne veux pas faire l’apologie de l’inceste ni du viol, Kasongo n’est pas le frère de Tsela ! Il était déjà né lorsque la mère de Tsela choisit de se marier avec Paul, son père. Kasongo était le fils de sa sœur décédée !

N’hésitez pas à commenter !

Annotations

Vous aimez lire Solo_x ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0