Chapitre 45

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Alex

J'ai l'impression d'encaisser une charge de sangliers dans le crâne tellement ça tambourine. Je sens une aiguille glisser hors de mon bras, comme si on venait de m'injecter un truc. Quel merdier ! On s'attendait à un piège, et on est tombés en plein dedans.

Je soulève mes paupières lourdes comme deux blocs de plomb. Un genre de toubib, blouse blanche et sacoche à la main, s'éloigne et quitte la pièce, tandis qu'une autre silhouette s'approche de moi.

Je réalise alors que je suis étalé sur un divan donc le chic ne pourrait rivaliser avec aucun des mobiliers factices de Fun Town. J'essaye de me dépêtrer de ce ridicule amoncellement de coussins trop mous et ne parviens qu'à m'y enfoncer davantage.

L'homme stationne en face de moi, m'offrant un aperçu puéril de sa dominance à la manière dont sa stature surplombe la mienne qui peine à s'éveiller des effets de la drogue. Ses cheveux grisonnants lissés en arrière et ses rides marquées n'entachent en rien l'impression de vitalité qu'il dégage de sa prestance – et de son costume d'un noir uni et sans plis.

Je ne suis pas surpris de reconnaître la description – version qui a pris de l'âge – qu'Os a faite de Madolan. Par contre, je suis plus étonné de voir Yue se tenir timidement dans son dos.

— Bien réveillé, Alex ? commence-t-il.

Je grogne et tente de mettre à nouveau la pression sur mes coudes pour les forcer à me soulever. Je parviens à m'asseoir péniblement dans le sofa.

— Merde... Qu'est-ce que vous nous avez fait ? grommelé-je en me remémorant les fléchettes. Et pourquoi ?

Il croise les mains dans son dos en signe de contrition, mais ne va pas jusqu'à s'installer aussi sur le canapé. Il ne faudrait pas qu'il perde de son aplomb. Derrière lui, Yue est immobile et aussi vide que les habitants qu'on a croisés sur la route. Ça part mal.

— Je suis navré. Cela n'a pas dû être agréable, je le conçois, mais il s'agissait de la meilleure solution pour vous séparer de votre ami manipulateur.

Os ? Manipulateur ?

— J'en ai bien peur, renchérit Madolan en lisant dans mes pensées. Ne s'est-il pas servi de vous pour vous entraîner jusqu'ici ? Il espérait prendre appui sur vos pouvoirs pour vampiriser le mien et prendre ma place à la tête de l'Interstice. Ses capacités d'Alter l'ont gonflé d'ambition.

C'est si absurde que je ne peux m'empêcher de rire, bien que cette action provoque une résonnance douloureuse dans ma caboche.

— Et puis quoi encore ? Vous êtes le gentil, Os est le méchant ? À qui vous espérez faire croire ça ?

— Il dit vrai, intervient Yue de sa voix douce et timide. Je n'ai jamais pu voir quoi que ce soit d'autre que le chaos dans la tête d'Os. Madolan, lui, m'a ouvert son esprit. Je sais que ses intentions sont nobles.

Bon sang... Ces mots pourraient tellement être les siens. Mais je ne dois pas me laisser berner. Os l'avait prévu, non ? Qu'il essaierait de nous embobiner. Je concentre mes forces parcellaires pour tenter de reformer mon flux. J'ai besoin de toi plus que jamais. Ne me lâche pas. J'attaque Yue avec : Réveille-toi !

— Non, toi, réveille-toi, Alex. Ne vois-tu pas qu'il t'a manipulé ?

Sa répartie pourtant si calme me perfore plus sûrement qu'un coup de poignard. N'est-ce pas la pire des vilénies dont cet homme pouvait user ? Retourner ma propre amie contre moi ?

Je sens mon poing se serrer. Je ne rassemble plus mes forces dans mon flux, mais dans mes muscles afin de bondir. Mais Madolan se recule et mon coup fend le vide. Relâche Yue, enfoiré ! Mon ordre reste sans effet, aucun des deux ne bouge, et lorsque je retente une percée, je m'effondre sur le tapis, comme si son flux à lui m'ordonnait de rester coucher comme un chien. Fais chier !

L'enflure s'accroupit près de moi. Évidemment, il me surplombe toujours maintenant que je rampe à ses pieds.

— Allons Alex. Il est vain de lutter. Considère plutôt cette meilleure opportunité que je t'offre de servir le bien plutôt que de suivre aveuglément ce démon destructeur.

Jamais ! Mais j'ai beau vouloir crier mon refus de toute mon âme, celui-ci s'évanouit et disparaît à l'horizon, relégué au rang de vague souvenir. Madolan gagne ce combat sans lutte. Avec mes propres armes ! Est-ce que tout est toujours si facile pour lui ?

Peut-être qu'il a raison. Peut-être qu'il mérite que je me prosterne devant lui, finalement...

o

Talinn

Il paraît que tous les espoirs reposent sur moi. Bonjour, je n'ai absolument pas la pression !

J'ai répondu sans difficulté à leurs questionnaires. Ils ont bien vite jaugé que je n'ai pas menti sur mes compétences d'ingénieur et de géologue. C'est très enthousiastes qu'ils envoient deux gardes m'escorter jusqu'à la section des géomètres. Ce corps de métier qui supervise l'exploration minière et les machines de géant qu'ils emploient pour cet ouvrage. Je pourrais presque me sentir enjoué à l'idée de m'atteler à une telle tâche, si je n'avais pas une mission à accomplir.

« Jouez le jeu », que disait Os. Mais pas trop non plus. Il ignorait combien de temps il pourrait nous tenir hors de l'influence de l'administrateur, alors je ferais mieux de trouver une fenêtre d'action avant d'avoir l'impression que rester travailler ici est finalement une alternative acceptable. Loin du quotidien difficile des nomades, loin des combats et des épreuves. Mais aussi loin de la possibilité de revoir Eden un jour. Loin de l'opportunité d'élucider les mystères de ce monde comme l'aurait souhaité Hector et abandonnant mes autres amis qui comptent sur moi à l'extérieur de la barrière.

Je ne dois pas faillir.

Le groupuscule des géomètres dispose de son siège dans le même bâtiment que tous les corps scientifiques de la ville. Sorte d'immense carré élevé sur cinq étages et surligné de pierres de marbre, chaque fenêtre est suffisamment large pour y faire passer un homme debout. Je reconnais le bâtiment qu'Os m'a montré par visions. Celui au sous-sol duquel se trouvent les contrôles de la barrière.

Mon cœur tambourine. Je viens d'être séparé de Delvin et Selmek. Puis-je vraiment espérer échapper seul à mon escorte pour me faufiler jusqu'à la cible ?

Une opportunité se présente à moi quand ils déposent dans mes bras une sorte de tunique mauve – la couleur du corps scientifique – et m'invitent à la revêtir.

— Est-ce qu'il n'y aurait pas un endroit où je pourrais me changer ? demandé-je poliment.

— Vous pouvez vous changer ici, décrète le premier garde sans une once d'expressivité.

— Oui, mais je pensais à un endroit un peu plus intime... C'est-à-dire que je suis un peu pudique...

Je singe la gêne à son maximum et espère que ce genre de notions leur parle. Ils échangent un regard indéchiffrable avant de hocher la tête comme des robots.

— On vous attend dehors. Dépêchez-vous.

Et ils me laissent seul dans cette pièce beaucoup trop vaste et trop vide pour respecter le critère de « l'intimité ». Peu importe, je n'ai pas l'intention d'obtempérer sagement. J'avise la large fenêtre qui s'ouvre sans difficulté. Nous sommes au premier étage. Est-ce que je peux décemment sauter sans me briser une cheville ? Comment pourrais-je rentrer à nouveau dans le bâtiment sans me faire repérer ?

Tant pis. J'y songerai après. Il n'est pas question de finir aussi apathique que ces deux gardes.

J'attache la tunique qu'ils m'ont fournie au volet de la fenêtre. Cette dernière me procure une allonge d'environ un mètre pour amortir ma chute. Ce sera suffisant. Je teste mon poids et me laisse lentement glisser contre le mur de marbre trop lisse. Du moins, j'aurais aimé glisser lentement, mais mon corps part d'un coup soudain dans le vide et mon attache entre le vêtement et le volet se rompt aussi sec.

Une douleur fulgurante réceptionne ma cheville à l'arrivée. Je la frotte en grimaçant. Au moins, elle n'est pas cassée. Et personne ne semble m'avoir vu (ou entendu) ! Je longe la façade du bâtiment, à la recherche d'une entrée, mais je me rends vite compte qu'il n'y a que des fenêtres devant lesquelles je dois m'accroupir par mesure de précaution.

J'entends des voix et des bruits de pas. Des personnes arrivent et je n'ai nulle part où me cacher ! Nulle part ? Non, je vois cette fenêtre entrebâillée. Où vais-je atterrir ? Je n'ai pas le temps de me poser la question. Je l'ouvre et me hisse à l'intérieur juste à temps.

Je retombe lourdement de l'autre côté – une fois n'est pas coutume. Une douce moquette anéantit néanmoins le choc contre mes fesses. En balayant la nouvelle pièce d'un regard hagard, je réalise que nous sommes dans une bibliothèque. Pas seulement une ruine de bibliothèque, avec des livres dont les pages s'émiettent dès qu'on les ouvre ou avec des étagères, au bois attaqué par la vermine, qui se sont effondrées avec leur cargaison. Ici, les rayonnages s'étirent jusqu'au plafond, fiers et insouciants de l'emprise du temps. L'odeur du papier neuf empreint l'air au lieu des remugles de la moisissure.

Hector aurait tué pour visiter un endroit pareil.

Mon cœur se pince en songeant que je n'aurais pas le temps d'arpenter ces allées pour lui rendre hommage. Je me dois de trouver un accès vers le sous-sol au plus vite. J'avance à pas prudent. Le silence est oppressant dans ce lieu, et je ne saurais dire si c'est parce qu'il est vide de monde ou parce que les visiteurs sont studieusement penchés sur leur ouvrage sans bouger. Je bénis en tout cas la moquette qui étouffe mes pas.

J'arrive dans ce qui doit être le hall de la bibliothèque. Un homme est installé à un bureau d'accueil. Seul et le dos tourné sur des écrans d'ordinateur. J'aurais adoré me pencher sur son épaule pour voir de plus près cette antique technologie en fonctionnement. Au lieu de ça, je repère la porte derrière lui et esquisse la série de pas chassés la plus furtive du siècle.

Je suis une ombre, le bruissement du vent, la marche d'une araignée... Une araignée qui se heurte dans un coin de table. Maudite soit-elle !

La silhouette recroquevillée devant son écran fait volte-face et je crois que mon cœur manque un battement en découvrant à qui j'ai affaire. Ses cheveux noirs sont taillés et coiffés au lieu de s'épandre dans un perpétuel désordre. Sa barbe est impeccablement rasée et de fines lunettes ornent ses yeux noirs comme la nuit.

— He... Hector ?

Les mots me manquent. Comment est-ce seulement possible ? Que peut-il faire ici, dans cette bibliothèque, alors que j'ai vu son corps brûler dans les flammes ?

Il fronce les sourcils.

— Désolé. Je ne connais personne de ce nom.

Perdu dans l'incrédulité de cette vision fantomatique, je ne réalise même pas ce qu'il vient de dire et persévère sur ma lancée.

— Tu... tu devrais être...

Je n'arrive pas à terminer ma phrase, comme si le dire romprait le charme et ferait s'envoler sa personne dans un nuage de cendres. Il penche sa tête en biais et sourit.

— Mort ? complète-t-il.

— Oui ! Exactement.

Il gratte son menton désormais imberbe dans ce geste qui indique qu'une intense réflexion mouline dans son crâne.

— Tu viens d'arriver, n'est-ce pas ? interroge Hector.

Je hoche la tête et il retourne sur son ordinateur pour commencer à y rechercher quelque chose. Cette fois, je n'hésite plus et m'avance pour me pencher sur ce qu'il fait.

— Tu n'es pas le premier arrivant d'un monde extérieur à voir un fantôme ici, explique-t-il comme s'il s'agissait d'une chose naturelle.

— Monde extérieur ?

Il se retourne vers moi après avoir ouvert une sorte de diagramme en forme de soleil. Le centre représente l'Interstice et une douzaine de rayons renvoient à une série de chiffres. Hector – qui n'est pas Hector – commence à parler avec la pédagogie et la curiosité scientifique du Hector que je connais.

— J'imagine que personne ne te l'a dit. Peu sont au courant au sein de la population de l'Interstice, alors ce n'est certainement pas une information à partager avec un nouvel entrant. Il s'agit d'une théorie élaborée à l'époque où Aulrek dirigeait encore l'Interstice. Depuis que Madolan a pris l'entière possession du pouvoir, nos recherches sur le sujet se sont malheureusement arrêtées.

— De quoi s'agit-il ? dis-je en plissant les yeux pour tenter de comprendre son schéma.

— L'Interstice serait en réalité un carrefour entre différents mondes parallèles. Il existerait plusieurs versions d'un même monde en ruines où différeraient à peine quelques détails, essentiellement les personnes qui le composent. Tout ce dont nous disposons pour l'instant, ce sont des témoignages des nouveaux entrants qui tendraient à montrer l'existence de douze mondes parallèles.

— Alors l'Interstice serait une passerelle vers d'autres mondes ? m'exclamé-je avec un soudain enthousiasme.

— Nous n'avons malheureusement pas pu vérifier cette théorie. Nous avions envoyé des éclaireurs mener l'enquête à l'extérieur. Ceux qui sont revenus n'ont noté aucune variation à l'extérieur et les autres... Les autres ne sont pas revenus.

Je suis songeur face à son charabia. Déjà parce que je ne vois pas le rapport avec le fait de revoir ici mon ami mort, visiblement bien installé dans sa nouvelle vie, et ensuite parce que j'ai au moins un élément qui tend à malmener cette idée.

— Ça ne tient pas debout. Tu parlais d'Aulrek et nous l'avons justement croisé – même s'il n'était plus que l'ombre de lui-même – ainsi que son assassin, envoyé directement de l'Interstice ! Quelle était la probabilité pour que les deux atterrissent exactement dans le monde d'où je viens ?

— Je n'ai malheureusement pas de réponse à ta question, soupire-t-il. Ils peuvent avoir été multipliés dans les douze dimensions différentes, ou bien le portail n'est peut-être ouvert que sur une dimension en ce moment, la tienne. Comme je te l'ai dit, l'administrateur a coupé nos crédits et ne nous permet plus de nous intéresser à ces recherches qualifiées de fantasques.

— Et les « fantômes » ? S'agit-il aussi d'une recherche fantasque ?

Il esquisse ce sourire. Celui empreint de malice et d'ambition que j'affectionne tant. Même s'il n'est pas Hector, je ne peux pas considérer ce bibliothécaire comme une simple copie physique de mon ami. Il conserve le même caractère et les mêmes mimiques.

— En effet, puisque cela va de pair avec cette théorie des mondes parallèles. Les arrivants ne croisent pas des copies de personnes qu'ils ont laissées vivantes derrière eux, seulement des « fantômes ». Je pense donc qu'à la mort d'un individu, son avatar physique est réemployé dans une autre de ces dimensions. Mieux, certains documents plus anciens en viennent à qualifier l'Interstice de monde transitoire, accueillant ici les enveloppes de personnes mortes récemment et en transit avant d'être réinstanciés vers les autres mondes.

Je ne peux me retenir de prendre ma tête entre mes mains et de masser très fort mes tempes. Son explication ne revêt aucune logique. Il y a un problème de taille.

— Dans mon monde, tu es mort l'avant-veille, et aujourd'hui tu me parles comme si tu avais vécu toute ta vie ici. Le paradoxe temporel annihile ta théorie !

— Je suis d'accord qu'il s'agit d'un paradoxe, mais pas nécessairement insoluble si l'on considère l'hypothèse que nos dimensions divergent aussi bien sur le plan spatial que sur le plan temporel.

Le sourire énigmatique qu'il me renvoie est à la hauteur de l'expression désemparée que je lui dévoile. J'étais venu pour obtenir des réponses aux mystères de l'Ancien Monde et des Alters, pas m'encombrer de nouvelles théories absurdes sur des mondes parallèles peuplés de revenants !

Une sonnerie coupe le train de mes réflexions. Hector glisse ses doigts sur son écran et une image de vidéosurveillance apparaît. Mon escorte de tout à l'heure attend à la porte, accompagnée de quelques renforts. Et merde. J'ai trop traîné.

— Je suppose qu'ils sont à ta recherche, remarque laconiquement Hector à qui l'idée de ma cavale semble ne faire ni chaud ni froid.

Il semble être le seul ici à ne pas avoir l'esprit complètement gangréné par l'espèce de sort que Madolan impose à la population. S'il y en a bien un pour comprendre ma quête et m'aider, c'est lui.

— Je t'en supplie, Hector ou quel que soit ton nom, je dois leur échapper. Je suis à la recherche des commandes de la barrière. Mes amis sont coincés de l'autre côté et ont pour objectif de vous libérer de la tyrannie de...

Alors que je déballe une à une les cartes de ma manche en espérant le convaincre de m'aider, je le vois fouiller dans son tiroir, sans qu'aucune forme de surprise ne parvienne à déformer ses traits. Je m'interromps quand je comprends qu'il n'écoute pas ce que je raconte et qu'il sait déjà ce qu'il compte faire. Il tire un trousseau de clés du tiroir et m'en tend une avec une pastille rouge.

— Première porte à gauche au fond, après le rayon « physique et mathématiques », tu descends les escaliers, puis ce sera la troisième porte à droite. Fais gaffe, il y aura probablement un technicien dans les parages. Ah et le mot de passe sera probablement « Madolan1er » comme sur tous les terminaux du bâtiment. Bonne chance !

Hector ne me laisse pas le temps d'être sidéré. Déjà il répond au micro à mes poursuivants bloqués à la porte, s'efforçant de gagner du temps. Alors je me mets à courir dans la direction indiquée.

Tout ceci me paraît bien trop beau pour être aussi simple. Je ne vais néanmoins pas bouder ma chance. Je me rue dans les escaliers, puis tâche d'être un peu plus discret en me rappelant qu'il a parlé de la potentielle présence d'un technicien. Pourtant, je n'entends ni ne vois personne dans ce couloir souterrain, rendu lugubre par l'éclat blafard de néons.

J'ouvre la porte en question sans difficulté. Je me retrouve propulsé dans une vaste salle tapissée de consoles de commandes. Je m'attends à y trouver quelqu'un. Elle est pourtant déserte. Mais que fabriquent-ils dans cette ville insensée ? Je slalome entre les différents écrans jusqu'à repérer celui qui m'intéresse, avec un schéma de la clôture projeté en hologramme. Je tâte l'écran et tombe directement sur les paramètres de fonctionnement de la barrière. Je découvre un tas d'options que je ne préfère pas essayer d'expérimenter. Au lieu de cela, j'avise seulement le bouton « on / off ».

C'est trop facile, pensé-je. Il y a forcément anguille sous roche. Pourquoi le plus précieux atout de leur défense n'est-il pas mieux protégé ?

J'appuie sur l'interrupteur. Mot de passe requis. Je tente « Madolan1er ». Mot de passe erroné. Et voilà, ça aurait été trop simple. Je soupire, en sentant l'adrénaline retomber en flèche. J'essaye d'appeler Os et n'obtiens aucune réponse. Ce n'est pas pour me rassurer. De dépit, j'essaye autre chose. « Madolan2nd » ? Accès autorisé.

Je lève un sourcil. Vraiment ? J'ai besoin de secouer ma tête très fort pour redescendre d'un cran et revenir dans la réalité. J'appuie sur « off » et vois l'hologramme se mouvoir. Néanmoins, sans retour vidéo, je suis bien incapable de savoir si la barrière s'est réellement désactivée et si le convoi est en train de la franchir.

— Plus un geste ! Lève tes mains !

Je sursaute alors qu'une cascade de bruits de bottes déferle dans la pièce et que leurs invectives sont accompagnées d'armes au design inconnu. Mais puisque leurs pistolets ressemblent à des versions miniatures du canon qui a tué Omar, j'aurais tendance à ne pas jouer les malins.

J'obtempère sagement. Maintenant, je dois juste gagner suffisamment de temps pour que le convoi franchisse la barrière.

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