PDV d'Ely

J'arrive dans ma chambre ; sans me parler, mon Maître me montre mon bureau.

— Ely fait tes devoirs pour demain, nous réglerons ensuite les problèmes de la journée. Une fois terminé, tu me rejoindras dans mon bureau pour que je vérifie ton travail.

— Oui, Colonel.

— Je n'en reviens toujours pas que je sois obligé de te surveiller comme une gamine, Ely !

Je ne réponds rien et m'installe devant mon bureau. J’ouvre mon agenda avant de me rappeler que je n’ai pas noté mon français pour demain. Je m'en veux, surtout après la menace du Lieutenant, il faut que je trouve absolument une personne de ma classe.

Je sors dans le couloir - si je passe devant son bureau mon maître, il me verra sortir - je dois donc trouver une fenêtre pour sortir sans être vue et trouver une personne de ma classe.

Je me dirige vers le dortoir des garçons, c'est celui qui est le plus près. En entrant, je suis impressionné par le silence qui y règne.

Je frappe à la première porte que je trouve, pourvu que ce soit des garçons de ma classe ; pas de bol pour toi Ely, tu ne les connais pas. Je leur demande s’ils connaissent des garçons qui sont dans ma section. Ouf, le plus grand, me répond chambre 320. J'y vais donc de suite, je ne dois pas m'absenter longtemps sinon mon Maître s'en rendra compte.

Je frappe en priant pour qu’ils soient dans leur chambre.

— Oui.

— Désolée de vous déranger, pourriez vous me donner les exos de français à faire pour demain.

Le gars se met à rire ce qui m’énerve.

— Je n'en doute pas, vu comment ses cours ont l'air de t'intéresser. Pourquoi veux-tu les faire ?

Que puis je répondre à ça ? Qu'il me fessera, cul nu, devant toute la classe, lorsque j'aurai poussé le bouchon trop loin. Oh, non, tout sauf ça, il serait capable de ne pas me les donner juste pour profiter de la vue, c’est une mec.

— Euh, ... raison perso.

Il regarde dans son agenda et les écrits sur une feuille. Sympa pour finir le gars, je devrais peut-être copiner avec lui.

— Tiens.

— Merci c'est sympa. Je dois rentrer, à demain.

— Ok, à demain. Pour une fois, on c'est bien amusé en français, merci Ely.

— Pas moi, ça devient de l'acharnement !

Je retourne vers la fenêtre par laquelle je suis sortie. Oh, non ! Elle est fermée, j'ai dû me tromper, je regarde les autres fenêtres mais elles sont toutes fermées. C'est la merde.

J'ai beau cherché une solution mais je n’en trouve aucune, sauf rentrer par la porte et, si je fais ça, ça va être ma fête. Je décide de retourner dans la chambre de Jordan, de toute façon tant qu'à recevoir une punition autant en profiter avant.

Je frappe donc une nouvelle fois à sa porte et lui explique la situation. Sa réponse est loin d’être rassurante.

— Alors, là, Ely, tu es morte !

— C'est bon, pas besoin de le préciser, je le sais déjà.

Il se lève et farfouille dans ses affaires, avant de sortir un sachet de poudre blanche.

— Je t'en donne si tu me fais la promesse de ne rien dire, ça va t'aider à affronter la colère du Colonel ou,du moins, tu seras sur un autre nuage pendant que sa colère passera.

J'acquiesce, il en met sur une lame et me dit de sniffer ce qu'il a déposé.

Je commence à sentir mon corps se décontracter. Au moins, il pourra toujours parler dans le vide sans que ça m'atteigne.

Je sors du dortoir des garçons, je me sens super bien et je me fiche de tous ces ploucs qui dirigent cette école.

Je rentre par la porte d'entrée, de toute façon je n'ai pas le choix.

Le Colonel est dans l'entrée et me donne une claque monumentale.

— Quel accueil ! Je n'en demandais pas moins !

Puis j'éclate de rire.

PDV du Colonel

En regardant les vidéos de surveillance de mon appartement, je constate qu'Ely c'est fait la malle par la fenêtre du fond. Je vais la refermer, comme ça elle sera bien obligée de rentrer par la porte d'entrée. Qu'invente-t-elle une fois de plus ? Je pars à sa recherche sur les écrans de surveillance extérieures et je me rends compte qu'elle est dans le dortoir des garçons.

Je me fais la promesse qu'elle va le regretter; si elle continue elle va me rendre dingue.

Pendant que je contacte Jeff pour qu'il aille faire un tour dans les dortoirs des garçons, je la vois s'approcher de la porte sur mon écran. J'en informe Jeff et je vais l'attendre dans l'entrée.

Je lui envoie une gifle, tellement je suis énervé par son comportement. Et, là, elle se plie en 2 après m'avoir envoyé une réplique cinglante.

Je réagis aussitôt en lui relevant la tête par les cheveux, elle continue de rire alors que la tension que je fais sur ses cheveux devrait la faire pleurer. Il n'y a aucun doute, soit elle a bu, soit elle s'est droguée. Oh non ! ma petite Ely, j'espère que tu n'as pas fais ça.

Puis elle s'écroule, je commence à paniquer. Il faut absolument que je sache ce qu'elle a ingurgité dans le dortoir des garçons pour savoir ce que je dois faire.

Je la soulève et l'allonge dans son lit. Ce qui est sûr, vue son haleine, c'est qu'elle n'a pas bu. Je suis encore plus furax : qui a osé introduire de la drogue dans mon établissement ? Je ne donne pas cher de sa peau lorsque je l'aurai trouvé.

— J'ai besoin de toi tout de suite, je suis chez moi.

Même pas 5 minutes après, Jeff entre. Je lui dis de venir dans la chambre d'Ely.

— Que se passe-t-il Fred ?

— Ely s’est droguée dans le dortoir des garçons, trouve moi le salaud qui la fournit.

— Ok, nous allons fouiller toute les chambres. Et Ely ?

— J’ai appelé notre médecin, il ne devrait pas tarder. Il souhaite le nom de la substance pour savoir la marche à suivre.

— Ok, je fais au plus vite, à tout à l'heure.

Mes larmes coulent, Ely s’est droguée, pourquoi a-t-elle touché à ces cochoneries ? Je me fais la promesse que mes recrues vont bouffer de la prévention et ma petite Ely, encore plus.

Le médecin arrive enfin. Il commence par perfuser Ely devant son état, elle est toujours inconsciente.

— Colonel Fred, vous devez absolument trouver ce qu'elle a pris pour que je puisse prendre une décision. Vous comprendrez qu'il serait inadmissible qu'on sache que de la drogue circule dans cet établissement, donc si je peux éviter de la transférer, ce serait bien.

— Merci pour votre discrétion, mais n'hésitez pas si c'est nécessaire, sa vie passe avant la réputation de mon établissement. Et pour la substance, mes Lieutenants fouille en ce moment le dortoir des garçons, nous devrions avoir une réponse rapidement.

PDV du Lieutenant Jeff

Je suis fou de rage depuis que j'ai appris que des personnes ont procuré de la drogue à Ely. Et le pire, c'est que cela se soit passé dans notre établissement sous nos yeux.

J'ai réuni en moins de 10 minutes tout le personnel disponible pour fouiller les chambres.

— Sortez tous de vos chambre, inspection générale ! A cause de l'irresponsabilité de certains, une personne est dans le coma en ce moment, on sait qu'elle a pris de la drogue avant de sortir de ce dortoir. Je vous conseille que la ou les personnes qui ont fait entrer ces substances illicites dans ces lieux se dénoncent immédiatement.

Je laisse quelques minutes avant de reprendre.

— Je vous préviens de suite que, s’il arrive quelque chose à votre camarade, vous le regretterez amèrement. Vous avez fait la bêtise de faire rentrer des drogues, ne faites pas l'irréparable de laisser une personne mourir.

— Est ce que c'est une fille aux cheveux longs, de taille moyenne et yeux noisettes ? m’interpelle une des recrues.

— Oui, tu sais quelques choses?

— Elle a frappé à ma porte, elle cherchait des garçons de sa section, je lui ai indiqué la chambre de Jordan et Damien.

— Merci.

Je me retourne aussitôt vers ces deux là, ils n’en mènent pas large effectivement.

— Avez vous donné quelques choses à Ely ?

— Non, répondent-ils ensemble à l’excpetion de ses devoirs de français.

— Vous aggravez votre cas, nous allons fouiller votre chambre en premier. Suivez moi.

Je fais signe à trois autres Lieutenants de fouiller la chambre, on a beau retourner lits, bureaux, vêtements on ne trouve rien.

— Fouille au corps pour Jordan et Damien. Enslip et plus vite que ça !

Sachant qu'Ely risque sa vie, j'ai beaucoup de mal à garder mon calme. Lorsque je vois un sachet tomber au pied de Jordan. Ouf ! J'ai enfin le fruit de mes recherches. Il m'aura fallu quand même 20 minutes pour le découvrir.

— Nom de la drogue, Jordan ? Ne me fais pas répéter !

— Ecstasy + LSD, elle n’en a presque pas pris, je voulais juste l'aider à se détendre.

— Mes petits vous allez morfler, je peux vous le promettre ! dis je juste avant de sortir d’un ton sec.

— Continuez à fouiller toutes les chambres, je reviens tout de suite.

PDV de Fred

L'état d'Ely ne s'arrange pas ; elle est toujours inconsciente.

Jeff entre en trombe.

— Ecstasy + LSD, d'après Jordan elle n’en a presque pas pris.

— Elle devrait revenir à elle rapidement. Sinon, je n'aurai pas le choix de l'hospitaliser.

— Merci, Jeff, fouille moi le dortoir des garçons ainsi que celui des filles.

— C'est ce que je comptais faire. Je fais quoi de Jordan ?

— Pour l'instant met le à l'isolement, on verra ensuite.

Je me rapproche d'Ely à l'opposé du médecin qui injecte plusieurs produits dans sa perfusion.

— Ne vous inquiétez pas, je ne pense pas que ce soit méchant. Cependant, je pense que vos garnements ont besoin d'une bonne leçon.

— N'en doutez pas, je m'en chargerai avec le lieutenant Jeff dès qu'Ely ira mieux. Elle est autant responsable que ceux qui ont introduit ces drogues.

Je vois Ely commencer à bouger et dire des paroles incompréhensibles. Mon visage se crispe devant ce comportement.

— Ne vous inquiétez pas, c'est normal, il y en a pour quelques heures, ensuite elle aura un bon mal de tête et des nausées. Voulez vous que je lui donne des produits pour éviter ces désagréments?

— Non, sûrement pas, ce sera un bon début de punition.

Nous rigolons ensemble de ma dernière réplique. Le médecin me salue, me dit de ne pas hésiter à le rappeler si ça ne va pas et qu'il passera enlever la perfusion demain matin. Il me conseille de l'attacher pour éviter qu'elle ne se blesse.

PDV d'Ely

Je suis perdue et je n’arrive pas à bouger. Des liens me maintiennent les bras et les jambes. J'ai l'impression qu'un rouleau compresseur m'est passé sur le corps sans parler de mon mal de tête et de mes nausées.

— Une revenante, bienvenue Ely !

— Que s'est-il passé ?

— Tu veux réellement le savoir ! Dis-je énervé.

— Ne criez pas j'ai mal à la tête, Colonel.

— J'espère bien, si ça peut faire entrer dans ta tête de linotte que les drogues, c'est dangereux . Aucun risque que je te donne des médicaments pour te soulager.

Je suis sans voix, il va me laisser souffrir pour me punir.

— Je n’en ai pas pris beaucoup, c'était pour me donner du courage pour affronter votre colère.

— C'est réussi ! Pour la colère, je vais attendre que tu sois remise mais ne crois pas que c'est parce que tu as été inconsciente que je serai plus indulgent. Je serai même encore plus sévère. Tu as mis ta vie en danger et j'ai eu la peur de ma vie.

J'ai vraiment été bête de croire Jordan, je n'ai fait que m'attirer encore plus d'ennuis...