10. La fuite

6 minutes de lecture

PDV d'Ely

La semaine se passe sans trop d'histoires, avec quelques interros dont je n'ai toujours pas eu les résultats. Tant mieux, ça les endort encore plus. Je dois finir de mettre mon plan en place car ce soir je passe à l'action. La sanction donnée par le colonel se termine ce matin, il m'a fait vivre un véritable enfer cette semaine avec ses lever à 4 heures. Je réfléchis au dernier détail de mon plan lorsqu'on frappe.

- Ely, on se retrouve au gymnase dans 15 minutes.

Je soupire. Il m'agace déjà. Je me lève rapidement et me prépare.

Puis, je me dirige vers le gymnase.

Je rentre et, là, je le vois avec un grand sourire. Il se fout de ma gueule en plus. Mais il est trop sexy. Pourquoi est-il colonel ? Ah oui, pour m'en faire baver. On peut dire que le mot s'applique dans les deux sens du terme. Je suis à l'arrêt devant ce corps de rêve. Ma mauvaise conscience se réveille : Ely, réagis ! Comment peux tu craquer pour ce gros con ?

- Approche-toi, ce matin ce sera entraînement et combat de boxe.

- Oui, colonel.

PDV du colonel

Plus ça va, plus je me dis qu'elle nous mène en bateau. Mais je ne suis pas dupe, qu'est-elle encore en train d'inventer ?

- Comment se sont passés tes cours depuis lundi ?

- Bien, mon colonel.

- Arrives-tu à suivre ?

- Oui, mon colonel.

J'ai l'impression qu'elle se moque de moi avec ses "oui, mon colonel" à tout bout de champ. Elle ferait mieux de se méfier.

Je laisse tomber et je lui indique la direction du sac de frappe, ça devrait calmer son arrogance. Et c'est parti pour 1 heure 30 d'exercices où elle doit enchaîner : coups de poing et coups de pied. Elle n'en peut plus au bout d'une heure, ce qui me réconforte, au moins une discipline où elle n'excelle pas.

- Bien, Ely. Maintenant, passons au combat.

- Oui, mon colonel.

Sa docilité soudaine depuis lundi, m'intercepte. J'ai l'impression d'avoir une de mes soumises en face de moi. Sauf que ce n'est pas ma soumise. Quoi que ça ne me déplairait pas qu'elle le devienne !

On monte sur le ring et je la touche plusieurs fois. Elle ne se laisse pas faire et se défend beaucoup mieux que je ne le pensais. Au bout de 30 minutes de combat, je la libère. Mais, ma libido ne retombe pas, je dois absolument m'éloigner d'elle.

PDV d'Ely

Je remonte tranquillement dans ma chambre, je me douche et me dirige vers le réfectoire où je retrouve Dylan pour déjeuner.

- Salut Miss.

- Salut.

- Ça n'a pas l'air d'aller !

- Si, mais ce matin, j'ai cru que j'allais mourir avec le colonel.

- Tu as fait quoi ? dit-il en rigolant.

- Boxe, c'est un grand malade ! J'ai commencé par un entraînement et après on a fait un combat l'un contre l'autre. Tu devines qui a gagné ?

- Ah oui ! Tu peux te réjouir, ta punition est terminée. Tu penses que ton heure de coucher est remise à 21h ?

- Je ne sais pas, il ne m'en a pas parlé. Mais de toute façon, je m'en fiche, je me barre ce soir.

- Tu ne perds pas de temps, toi !

- Ils n'y pensent pas, donc, c'est le bon moment.

Dylan regarde sa montre.

- Grouille-toi sinon on va être en retard.

- On commence par quoi ?

- Deux heures de français avec ton cher lieutenant Jeff.

- Ouch, c'est dur ça.

- Tu peux le dire !

On arrive devant notre classe, ils sont déjà rentrés. On se dépêche de rejoindre nos places avant que la sonnerie cesse. On l'a vraiment échappé belle.

- Bonjour. Où vas-tu Ely ? Tu as déjà oublié que ta place est devant !

- Non, Lieutenant Jeff.

- Alors dépêche-toi de t'installer ! Tu viendras me voir à la fin du cours.

- Pourquoi que moi ?

- On ne discute pas mes ordres, l'aurais-tu déjà oublié ?

- Non, lieutenant.

- Commençons.

À la force, ça devient de l'acharnement, il me convoque alors que Dylan est arrivé en même temps que moi. Ce n'est vraiment pas normal. Le cours passe sans que je n'écoute un seul mot, il m'a vraiment trop énervée. Ma conscience me dit : Ely calme toi, ce sont tes dernières heures de calvaire.

Enfin le cours se termine, qu'il a été long ! Je me dirige vers la sortie en espérant que le lieutenant ne me voit pas partir.

- Ely, je t'ai demandé de venir me voir, il me semble ?

Il me fixe d'un air sévère alors qu'un silence pesant s'installe. Je pense qu'il attend ma réponse mais il peut toujours rêver.

- Je vous ai posé une question Ely.

Devant mon obsession à ne pas répondre, il tape sur son bureau ce qui me fait sursauter.

- Oui, lieutenant Jeff.

- Bien, je t'ai demandé de rester pour que nous parlions de tes lettres d'excuses. Tu te rappelles que le colonel t'avait prévenue qu'en cas de fautes d'orthographe ou de grammaire tu serais sanctionnée. Il m'a chargé de te donner ta sanction.

- Lieutenant Jeff, j'ai fait beaucoup d'efforts depuis.

- Ely, quoi que tu dises, il y aura une sanction ! Alors arrête d'essayer de me faire changer d'avis. Tes lettres étaient pleines de fautes. J'en ai compté 25 pour 10 lignes. En tant que professeur de français, je ne peux pas en tolérer autant. Par conséquent, pour lundi tu me copieras chaque mot mal orthographié cinq fois ainsi que toutes les règles de grammaire où tu t'es trompée. En ce qui concerne les verbes, tu copieras une fois chaque verbe mal conjugué à toutes les personnes et tous les temps. Bien entendu, tu te serviras du dictionnaire, des règles de grammaire que tu trouveras à la fin de ton livre de français et du Bescherelle. Voilà de quoi t'occuper pendant ton week-end. Tu peux disposer.

Je ne réponds pas, il vient de me tuer. Heureusement, je me tire ce soir. Je retrouve Dylan dans la cour. C'est le seul qui me soutient depuis que je suis arrivée ici.

- Il te voulait quoi ?

- Me tuer.

Je lui explique la sanction dont je viens d'écoper.

- Je t'avais dit que c'est une peau de vache.

- Il peut se la mettre où je pense sa sanction. De toute façon, ce soir je me barre.

- J'espère pour toi que ton plan va fonctionner.

- Viens avec moi si tu veux.

- Non et tu connais déjà la raison de mon refus.

- Comme tu veux, dis-je déçue.

Les cours reprennent et la journée se termine à 20 heures. Je ne sais pas si j'ai le droit de me coucher à 21 heures. Du coup, je m'allonge tout habillée en attendant l'extinction des feux de mon dortoir. Quand tout le monde dormira, je partirai. D'après les infos de Dylan, le colonel et le lieutenant partent chaque vendredi à 21 heures c'est à dire dès l'extinction des lumières de notre dortoir.

21 h 30

C'est parti. Je me lève et j'entrouvre la porte pour regarder si un surveillant est dans les parages. A priori personne, je longe le couloir jusqu'à la porte de sortie. Finalement, c'est vraiment trop facile de sortir de ce dortoir.

Lorsque j'arrive dans la cour, je suis tranquille au milieu des autres élèves encore dehors et personne ne me remarque. Toujours d'après Dylan, le cuisinier ne ferme jamais sa voiture à clé et part vers 22 heures. Je me dirige donc vers le parking du personnel en évitant de me faire prendre. Je monte à l'arrière de sa voiture et me cache. Je n'ai plus qu'à attendre.

Je viens d'acheter ma liberté. La voiture démarre, puis roule pendant ce qui me semble une éternité. Le seul souci, c'est que je ne sais pas vers où elle se dirige. La voiture s'arrête. Je vérifie que le cuisinier n'est plus dans les parages avant de descendre du véhicule.

Je respire enfin. En plus de ça, je ne peux pas mieux tomber car je vois des maisons autour de moi. Je n'ai plus qu'à me repérer pour appeler mes copains afin qu'ils puissent venir me récupérer. Direction le coin de la rue, avec un peu de chance il y aura des panneaux. Super, je viens de trouver où je me situe.

- Excusez-moi madame. Je me suis perdue, puis-je emprunter votre téléphone pour qu'on vienne me chercher ?

- Bien sûr, tenez.

Mais avant que je finisse de composer le numéro de Steeve, je croise un regard qui ne me veut rien de bon...

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