3. L'isolement

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PDV d'Ely

Je n'en peux plus, la lumière ne s'éteint jamais ce qui m'empêche de dormir. Je ne vois personne, même mes plateaux-repas me sont apportés par une trappe. Mon dos me fait souffrir. Pour le peu que je dors, je suis allongée sur le sol sans matelas, plus ou moins enroulée dans une couverture anti diluvienne. Je ne me suis pas encore douchée ; je préfère ne pas me laver que de le faire à l'eau froide.

Je fais la grève de la faim en me disant qu'ils finiront bien par céder. Ils veulent jouer, on va jouer. Leurs excuses, ils peuvent se les foutre où je pense. Ils lâcheront les premiers si je refuse de manger. Je somnole une nouvelle fois par manque de force.

La porte s'ouvre. Enfin, ils vont me sortir de ce trou.

On s'approche de moi à grands pas, on me redresse tout en me secouant. Non, je ne rêve pas, il y a bien du monde autour de moi.

- Ely, Ely, réveille-toi. Ely, il faut que tu manges, me dit une voix lointaine.

- Je préfère mourir de faim dis-je d'une voix faiblarde.

Mes mots sortent avec beaucoup de difficultés de ma bouche.

- Lieutenant, nous allons devoir employer la méthode forte puisqu'Ely est une vraie tête de mule. AIDEZ-MOI, lieutenant !

Je me retrouve placée entre les genoux de ce lieutenant avant que ce sadique de colonel me répète.

- ES-TU CERTAINE DE TA DÉCISION : REFUSER DE MANGER ?

Je secoue la tête de haut en bas, résignée à lui tenir tête. Le colonel se met dans une colère noire, ce qui me redonne un peu d'espoir.

On me tient les bras et les jambes, puis il insère de force une cuillère de nourriture dans ma bouche. Je veux tout recracher mais des mains se posent sur ma mâchoire pour m'en empêcher. Je suis contrainte à avaler toute l'assiette de la même façon.

- Dès que tu sortiras d'ici, je t'en ferai baver personnellement. On ne me tient pas tête de la sorte, Ely.

Attends... Il vient de dire quoi ? S'il savait ce que je le déteste. Je ne réponds pas, préférant l'ignorer.

- Tu peux continuer à ne pas manger seule mais on t'y obligera chaque jour et de la même manière qu'aujourd'hui. À toi de voir ! Bonne soirée Ely. Je ne te rappelle pas ce que tu dois faire pour sortir d'ici !

Ils sortent en me laissant seule une nouvelle fois.

Cette foutue lumière ne s'éteindra donc jamais ! À force de me tourner et me retourner sur le sol, je me décide à écrire à quatre pattes ces saloperies de lettres d'excuses. Il ne faut pas qu'ils rêvent, je ne vais pas en mettre des tonnes.

En haut à droite, j'inscris mon nom et mon prénom.

Pour mon adresse, je marque : 100 rue de l'enfer. Code postal : 10000 L'Enfer. Destinataire : Colonel puis sur la seconde lettre Lieutenant. Pour la date, j'écris : "Je ne sais pas depuis combien de temps je suis enfermée dans ce trou". Pour finir, comme objet je mets "Lettre injustifiée et pourtant demandée". Pour le corps de la lettre, je marque "Je vous prie de m'excuser". Je signe et j'ai enfin fini les deux lettres. Oui, je sais, c'est un peu court mais ils ne m'ont pas imposé un nombre minimum de mots.

Je suis contente de moi ; à nous deux Monsieur le Colonel comme il le dit si bien. J'ai à peine lancé le crayon bille contre le mur qu'il entre. Je me rends compte que je suis vraiment surveillée de très, très près.

- Ely, tu t'es enfin résignée à faire ce qu'on te demande. Donne-moi ton travail, je vais regarder avec le lieutenant si tes excuses nous conviennent.

Puis, il sort avant de revenir presque aussitôt accompagné du lieutenant, ils ont tous les deux le visage fermé.

- TU TE FICHES DE NOUS ! gronde le colonel.

- Pourquoi ? Dis-je avec ironie.

- Ce n'est pas des lettres que tu as écrites mais seulement une phrase.

- Je ne suis pas d'accord ! Vous ne m'avez pas imposé un minimum de mots et je les ai présentées comme une lettre.

- Très bien, moi aussi je peux jouer ! Nous allons régler ce petit souci rapidement, suis-moi.

Je me retrouve entre le colonel et le lieutenant, aucune échappatoire ne m'est possible. Je rentre dans son bureau, perplexe de la suite.

- Je pense que tu n'as pas compris ce que voulait dire de ne pas se moquer de nous. Par conséquent, tu m'obliges à changer de méthode. APPROCHE-TOI !

Aussitôt, il me baisse mon pantalon et m'allonge sur ses genoux. Tout se passe si vite que je n'ai même pas eu le temps de réagir. Les premières claques données avec force tombent sur mes fesses non dénudées puis cela s'arrête.

- Ceci n'était que l'échauffement, mais une fessée se donne cul nu, Ely.

- NON !

Je remue dans tous les sens mais peine perdue... Il est beaucoup plus fort que moi.

Il baisse mon tanga et il recommence à frapper. Mes larmes coulent et je me sens vraiment humiliée.

- QUI COMMANDE ICI ?

- Vous.

Nouvelles claques sur mes fesses.

- Vous qui ?

- Vous, monsieur.

- On dit : "Vous, mon colonel". Répète !

- Vous... mon co...colonel, dis-je en suffoquant.

- Vas-tu faire correctement ce que l'on te demande ?

- ...

Une nouvelle avalanche de fortes claques martyrise mes fesses. Je vais craquer, c'est sûr. J'ai trop mal, mais surtout trop honte de m'afficher de la sorte. Comment vais-je pouvoir les regarder en face après ceci ?

- ALORS ?

- Oui.

Nouvelles fortes claques.

- Oui, mon colonel.

Il me redresse ; mon enfer vient de commencer...

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