1. Le renvoi

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PDV d'Ely

J'ai repris le chemin du lycée depuis à peine un mois. Et devinez quoi ? Mon père est encore convoqué chez le proviseur. Juste parce que j'ai frappé une fille qui ne voulait pas se pousser. Ils ne vont pas en faire toute un plat.

Le problème c'est qu'il m'a informé lors de sa dernière convocation qu'à ma prochaine bêtise ce serait la pension. Un coup de poing ce n'est pas la fin du monde non plus.

C'est une personne très respectée dans le milieu des affaires. D'ailleurs, il ne vit que pour son travail. Il est à la tête d'une grande entreprise financière. D'après ses dires, mon comportement porterait atteinte à ses affaires. N'importe quoi !

Depuis au moins une heure, je l'attends, assise sur une chaise devant le bureau du proviseur. Ce serait bien qu'il se dépêche si je ne veux pas rater ma sortie avec mes potes. C'est un rituel, chaque soir après les cours, nous traînons dans les bars. Je regarde une nouvelle fois l'heure, il est 17 heures. Merde que fait-il, à la fin ? Il n'en a pas pour deux heures pour venir à ce « putain » de rendez-vous.

Enfin, je l'aperçois. L'entretien devrait se terminer avant la fin des cours. Je ne devrais donc pas rater ma sortie. Oups ! Sa colère est palpable, je peux le comprendre, il a été prié de venir me chercher trois fois cette semaine au lycée.

Il me lance un regard noir, puis s'assoit à côté de moi.

Il se les bouge ses fesses, l'autre. Il ne faut pas abuser quand même, on n'est pas à sa disposition.

Soudain la porte s'ouvre.

- Bonjour. Entrez, je vous prie.

- Bonjour Monsieur, veuillez m'excuser de ne pas avoir pu venir plus vite.

Il aurait pu s'excuser auprès de moi aussi. Je l'attends depuis une plombe.

- Ce n'est pas grave, Monsieur. Cependant, nous avons un sujet beaucoup plus délicat à traiter. N'est-ce pas Ely ?

- Ouais.

- ELY ! Combien de fois va-t-il falloir que je te dise que l'on ne dit pas "ouais" mais oui ? me dit mon père d'un ton sévère.

Il peut toujours causer, je m'en fiche royalement de ses leçons de savoir vivre.

- Je vais résumer : Aujourd'hui votre fille a frappé une élève de seconde qui, soit disant, était dans son passage. Vous comprendrez que je suis dans l'obligation de renvoyer votre...

- ELLE ME GÊNAIT !

- Ely ! Ça suffit on ne coupe pas la parole aux adultes, TU AS QUEL ÂGE A LA FIN ? De toute façon nous n'allons pas y passer toute la journée, tu sais ce que je t'ai dit la dernière fois que nous sommes sortis de ce bureau. Cette fois, ma fille, tu n'échapperas pas à la pension. J'ai eu un entretien avec les responsables d'un pensionnat juste avant de venir ici et ils t'attendent dès ce soir. Monsieur, je vous prie d'excuser le comportement de ma fille qui est impardonnable et, cela, depuis le début de l'année.

Mon père se lève et donne une poignée de main au proviseur alors que moi je suis complètement sonnée par les mots que vient de prononcer mon père. LA PENSION. BORDEL DE...

- Ely, tu n'as pas l'impression d'avoir oublié quelque chose avant de sortir.

- Au revoir, Monsieur, dis-je sans conviction.

- Ely, n'oublie pas d'aller récupérer tes affaires dans ton casier et essaie de bien te comporter dans ton nouveau lycée. Au revoir.

Il m'attend devant l'établissement. Je vais récupérer mes cahiers et je le rejoins. Il a le visage fermé et ce n'est pas le moment que je la ramène de trop. Seulement, j'aimerais bien dire au revoir à mes potes.

- Papa, est ce que je peux aller voir mes amis une dernière fois, s'il te plaît, avant de partir ?

- AH, tu deviens polie quand ça t'arrange ! De toute façon, ce n'est pas possible, on nous attend dans ta nouvelle école. Sache que j'ai choisi un endroit où la discipline règne. Je n'interviendrai plus dans ton éducation puisque je leur ai donné tout pouvoir sur le formulaire que j'ai transmis par mail tout à l'heure. Il est temps de partir si nous voulons être à l'heure.

- Et mes affaires ?

- Notre gouvernante les a préparées juste avant que je ne parte. Elles sont dans le coffre.

Je suis en colère contre lui, contre tout le monde. EN PENSION ! S'il croit que je vais bien me comporter, il peut toujours rêver. Ils peuvent aller se faire voir. Ce n'est pas le fait d'être envoyée dans un internat qui va me calmer.

Mon père tente de discuter avec moi, mais il est hors de question que je lui adresse la parole. Je pose mon casque sur mes oreilles pour écouter de la musique enregistrée sur mon portable.

Les kilomètres défilent ; je ne connais toujours pas ma destination. Ce qui est certain c'est que mon père ne cédera plus maintenant. Il est résigné à m'emmener dans ce « putain » de pensionnat, loin de mes potes.

On arrive devant une bâtisse ; je jette un œil... NON ! Il n'a pas osé m'inscrire là quand même... Je nage en plein cauchemar, ce n'est pas possible !

PS : n'oubliez pas le "j'aime" et/ou commenter...

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