69. Chris

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J’allume mon PC en arrivant à l’appartement. Bébert m’a laissé un message hier soir :

— Bon courage, on pense à toi.

Bébert c’est le capitaine de mon équipe de foot, on joue ensemble sur internet. Je l’aime bien, il est gitan et il vit à Toulouse. On s’est jamais vu mais on a passé des heures à discuter ensemble, j’aime sa façon de réfléchir sur la vie et le pourquoi des choses. Hier, je lui ai tout raconté depuis l’accident. On a parlé longuement. Il est en ligne, je l’appelle :

— Salut Bébert, merci pour ton message. Ça va ?

— Ouais ça va bien. Et toi ?

— Ça va pas trop mal… Je rentre de l’hôpital là.

— Comment elle va ?

— Mieux. Elle est toujours très fatiguée et elle a de gros problèmes de mémoire mais je crois qu’elle se souvient de moi. On arrive un peu à communiquer avec des questions simples. Je lui ai parlé de l’idée du clavier numérique, elle est d’accord pour essayer.

— Ah c’est bien ça ! J’espère que ça va marcher.

— Merci. Merci d’être là, ça m’a fait du bien de te parler hier.

— Bah ouais, je suis là pour ça tu sais.

— C’est vraiment gentil de ta part. Et encore désolé de vous avoir laissé tomber comme ça pour le Championnat, j’aurais dû vous prévenir.

— T’inquiète pas pour ça, c’est vraiment pas important. Ce qui compte c’est que tu fasses ce que t’as à faire. Et je suis là si t’as besoin de parler.

— Merci Bébert.

— Tu veux jouer ce soir ?

— Non, non. Désolé mais j’arrive pas à jouer en ce moment. J’ai essayé l’autre jour mais au bout de deux minutes j’arrivais plus à me concentrer. C’est comme si je pouvais pas penser à autre chose sans culpabiliser.

— Sois pas désolé, je comprends. Ce que tu vis en ce moment ça doit être vraiment dur… Et c’est justement parce que c’est dur qu’il faut que t’essaie de penser à toi, sinon tu vas t’épuiser psychologiquement.

— Oui je sais… mais je me dis toujours que ce qu’elle vit elle, c’est pire. Et puis je suis déjà épuisé de toute façon, j’arrive pas à dormir. Attend… Excuse-moi, on m’appelle.

C’est un numéro inconnu mais je décroche, au cas où :

— Allô Chris ? C’est Adrien.

Putain… Adrien. J’ai aucune envie de lui parler, il est même pas resté dix minutes quand il est venu voir Alice l’autre jour. Il m’aime pas de toute façon… Qu’est-ce qu’il a à me dire encore ? « Merci » ?

Il veut des nouvelles. Je lui raconte rapidement les progrès d’Alice et lui demande s’il va repasser la voir. Il dit qu’il n’est pas sûr, qu’il a des travaux à finir à cause de l’hiver qui arrive. Après il me demande si ça va mais je ne vois pas ce qu’il pourrait faire pour moi, je réponds oui pour abréger la conversation et me hâte de raccrocher.

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