Désir Estival

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 C’est en Juin que les choses prirent une tournure différente. Ellie venait d’avoir dix-sept ans et moi quarante-deux. Nous avions pour l’occasion décidés de fêter son anniversaire chez ses parents en invitant autant de famille que d’amis. Le jardin étant immense, la cinquantaine de convives avait à loisir de pouvoir échanger en petits groupes régulièrement. Ellie était des plus désirables ce jour-là. Chaleur aidante, elle portait une petite robe d’été rose pâle s’arrêtant mi-cuisse et moulant à merveille sa silhouette de jeune fille. Elle avait depuis longtemps compris comment mettre ses courbes en valeur. Cela passait invariablement par des chaussures à talons aussi chics que raffinées. Le galbe de ses mollets prenait alors des airs félins et l’arrondi de ses fesses ne s’en trouvait que plus marqué.


Quel cul ! Putain de nom de Dieu ! Pensais-je la voyant déambuler devant moi un sourire immense.


- C’est pour moi ce beau sourire ? lui demandais-je d’une réplique que je regrettai sur-le-champ.

- Ça se pourrait… Ou peut-être l’est-il pour cette journée, pour tous ces gens, pour ces chaussures… Tu as vu comme elles sont belles ? Je les ai achetées hier, cadeau d’anniv perso.

- Magnifiques. Mais la jeune femme qui les porte l’est encore plus.


Et voilà. Comment mettre les pieds dans le plat en moins de deux minutes. Je suis censé baiser comme un salaud, donc, d’un minimum savoir contenir mes émotions. Il semblerait que cette poupée envoie valser mes certitudes avec une aisance remarquable.


- T’es gentil. À tout à l’heure, j’ai encore du monde à voir.

- C’est ça. De mon côté, direction le bar, lui répondis-je.


Elle repartit fureter parmi les convives d’une démarche approximative aussi confiante que désinvolte. Sa robe légère me permettait d’apercevoir par instant la lisière de ses fesses à l’image d’une joueuse de tennis ou d’une patineuse artistique. Mon esprit salace la transforma dans la foulée en tapineuse atypique et je fus saisi d’une furieuse envie de me branler. Je devenais fou. J’aurais dû sortir ma queue ici devant tout le monde et finir au trou. J’aurais dû fuir celle qui à coup sûr causera ma perte pendant qu’il en était temps. J’aurais dû me taper ses copines, Nina, ses tantes ou les femmes des hommes présents. L’absence de sentiment et le côté clinique habituels m’évitaient pas mal d’emmerdes. Elle portait quoi sous sa putain de tunique ?!


- Ça va mon vieux ? Me demanda Serge.

Ce con me sortit brusquement de mes rêveries.

- Comme quelqu’un qui a soif. Sers-moi un scotch, et laisse-moi aller dire bonjour à ta femme.

- Va. Je n’en ai pas pour longtemps.


Nina était ravissante. Elle était en jupe noire et portait un chemisier bleu pastel qui semblait épouser le ciel.


- Salut belle plante ! lui lançais-je à la volée.

- Salut beau brun. Tes entrées sont toujours aussi originales, me dit-elle en rigolant.

- Ouais, parfois c’est pire, tu sais.


L’image d’Ellie me revint en pleine face et notre récente conversation avec.


- Je sais, tu n’es pas pote avec Serge pour rien. Heureusement que le mien, avec du temps et             beaucoup d’amour, j’ai su l’apprivoiser.

- J’imagine que parfois retomber sur un cheval qui se cabre te manque aussi…

- Je suis de celles qui les aiment rentrant au bercail pour être honnête.

- Moui… Et de celles n’osant s’avouer leurs propres vices ? lâchais-je d’un sourire en coin.

- File ! Ahaha, j’ai à faire et Serge t’attend.

- À plus tard Nina.


        Je rejoignis Serge et trinquais avec lui. Son scotch était délicieux et rapidement, il dut remplir à nouveau nos verres. Ellie me faisait face, son père ne la voyait pas car il lui tournait le dos. Elle était assise avec une amie sur un muret et rigolait gentiment. Sa robe remontait un peu et elle protégeait ses richesses savamment en resserrant ses genoux qu’elle faisait toucher l’un à l’autre. Ses pieds, rentrés vers l’intérieur, donnaient à sa position un air enfantin. Un air enfantin de petite fille faisant un quatre-vingt-dix B. Elle s’aperçut assez vite que je la regardais. Et j’en vins à me demander si elle ne s’était pas d’elle-même mise dans mon champ de vision à cet effet. J’écoutais Serge d’une oreille distraite et matais sa fille par-dessus son épaule. Elle balayait l’horizon d’un air faussement détaché et croisait mes yeux fiévreux à chaque fois. J’observais ses genoux régulièrement, priant pour qu’elle les ouvre un peu. Elle demanda à sa copine d’aller lui chercher du champagne et en profita pour me lancer un regard empli de défiance. Un sourire dessina légèrement son visage, au rythme où ses cuisses s’entrouvraient pour un spectacle qui ne m’était que destiné. Je pris l’offrande comme un violent direct au ventre et me mit à bander. Mes tempes battaient d’un sang furieux et la voix de Serge sombrait dans l’abîme. Comme hors du temps, elle passa son majeur doucement sur sa fente, de bas en haut, avant de refermer ses compas et finir de m’achever. Son string, orné de dentelles rose pâle également, transparent, me laissait deviner les contours de sa jeune chatte effrontée.


- T’es toujours là mon pote ? Serge me ramena à la réalité et j’eus un mal fou à lui répondre.


La petite salope, pensais-je.


- Ouais ça va. Tu m’en remets un. Je reviens.


Je filai aux toilettes pour y libérer une queue gonflée d’envie. Une angoisse folle me dévorait les tripes et des spasmes de terreur me faisaient trembler comme une feuille. Je bandais terriblement, à m’en faire mal, rongé par les scrupules et hanté d’un désir funeste. L’exercice ne dura pas longtemps. D’une main rageuse, je me fis cracher abondamment. Un vil vocabulaire, aussi vulgaire que rabaissant fusa à l’intention de ma tortionnaire.

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