"J’ai revu Paris. Il y avait longtemps que je n’avais pas reniflé ces odeurs.
Quand on remonte sur Paris on remonte vers notre histoire. Celle des hommes et des femmes. Il y a un je-ne-sais-quoi qui vous prend au tripes. Un peu comme quand on sort d’un avion sur le continent Africain. Une bouffée de temps passé. Beaucoup d’énergies qui se mélangent et pénètrent l’âme. Une réverbération qui s’insinue sous les os, qui fait vibrer la chair.
Et puis passé la Gare de Lyon on la cherche des yeux, dans le taxi ou Uber, on la guette: la Dame de Fer. Finalement on l’entrevoit, fière, symbole trop souvent réduit à une attraction touristique, mais tellement présent dans nos coeurs.
Mon fils la découvrait pour la première fois, et je m’étonnais de ma facilité à en être autant émerveillé après l’avoir côtoyé de si nombreux moments. Les étoiles dans ses yeux, son cri: « Papa regarde! La Tour Eiffel! ».
Majestueuse, tel un roc, un pilier, un phare dans la nuit des vivants.
Les bruits succèdent aux odeurs, une agitation permanente, une altération de sons propre aux métropoles dantesques. De la vie. Aux concerts de klaxons viennent les diatribes des chauffeurs, les demandes d’inconnus, les mêlées de circulation qui s’entrecroisent et au milieu la lumière. Permanente.
Le désordre est délectable, les différences sont complémentaires. La lumière se fond dans l’ombre et cette dernière nous renvoie son éclat.
Paris nous avale de sa beauté, pont après pont, quai après quai, à travers les ruelles, devant ses pierres éternelles. Nous sommes arrivés. Nous avons rendez-vous. Mais avant nous inspirons et tentons de la contenir, cette ville lumière, quand bien même nous devrons la recracher de peur d’étouffer. Car il est souhaitable de la goûter et non la dévorer.
Nous expirons donc et tentons de reprendre notre souffle. Suivent les dédales, le bruit des valises, les escaliers antiques, et la finalité de notre destination. La véritable raison de notre venue.
Car oui Paris nous sommes venus rendre hommage à une nouvelle venue. A une de tes filles. Elle vient de naître, elle porte en elle l’amour d’une famille comme tant d’autres, mais à nos yeux elle est unique. Comme tant d’autres.
Nous venons lui dire que l’on sera là pour elle, quoi qu’il arrive, comme tant d’autres.
Elle est l’avenir, elle est l’amour. Mon fils et moi entrons dans l’appartement. Nous sommes impatients de la voir et la cherchons des yeux. Nous venons rencontrer celle qui a et va changé bien des vies: Roxane.
Elle ouvre les yeux, nous regarde. Nous plongeons les nôtres dans les siens, miroir. Elle soutient notre regard l’air de dire: « C’est quoi la Tour Eiffel à côté de moi? ».
Comme elle a raison. Comme elle a raison…"

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ParisChapitre2 messages | 4 ans

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