Le don

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Il était à la fenêtre, il sentait qu’il allait se passer quelque chose. Et quand il se disait ça, généralement, un évènement important se produisait. Il ne savait pas vraiment comment il faisait, mais tout arrivait vraiment à chaque fois. Il disait à la police qu’il avait un indicateur, mais en réalité, c’était son drôle d’instinct. Drôle...Cela ne l’était pas du tout, au fond. Ce don l’avait amené à découvrir plus que ce qu’il aurait vraiment voulu voir. Il n’avait jamais été un grand fan des romans policiers, mais avec cette capacité à détecter que quelque chose allait arriver, c’était difficile de les éviter. Pour le commun des mortels, il suffisait de ne pas ouvrir le livre pour ne pas être plongé dans un roman policier, mais lui se retrouvait constamment en train d’en vivre un, sans même avoir ouvert le bouquin. C’était incroyablement injuste.

Le crépuscule était là, et il avait senti cette chose, ce qui au début l’avait étonné, ce qu’il l’avait fait partir dans les rues à la recherche de quelque chose, de quoi, il ne le savait pas, ce qui l’avait fait découvrir pour la première fois de sa vie (mais pas la dernière, malheureusement), un cadavre. Il s’en souvenait encore. C’était comme si cela s’était produit la veille. Il ferma les yeux, tentant de penser à autre chose car il ne voulait pas faire remonter ce souvenir encore frais dans sa mémoire bien qu’il se soit produit pas loin de dix ans auparavant. Les débris d’un corps humain étaient probablement la chose la plus affreuse qu’il avait vu en trente ans d’existence. Cette vue n’aurait jamais dû exister. Mais il avait un destin un peu particulier qui le liait à ce genre de vision assez couramment. Même en vivant l’expérience souvent, il ne s’y habituait pas. Il ne s’y habituerait jamais. Jamais.

Il entendit la détonation. Elle ne le surprit même pas car il avait deviné ce qui allait arriver. Son don lui avait fait vivre bien trop souvent ce genre de situation où il entendait ou voyait le meurtre se produire. Son aptitude à savoir des choses à l’avance était un mystère pour lui. Il n’en avait jamais parlé à personne, de peur d'être pris pour un fou. Il soupira. Cette affaire allait encore le choquer, il en était certain. Il descendit dans la rue, se demandant s’il devait avertir le policier qu’il connaissait avant ou après avoir vu le corps.

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