Désert

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J'atterris doucement sur le sol, une étendue infinie de sable s'étend devant moi, il ne me reste plus qu'à marcher.



Cela fait déjà plusieurs heures que je marche dans ce désert et je n'ai pas vu la moindre trace de changement, mis à part les empreintes de pas qui marque mon passage. Je n'ai jamais pris le temps de réfléchir à tout ce chemin que j'ai parcouru, ce voyage m'a permis d'ouvrir les yeux ; j'étais égoïste et orgueilleuse. Max a raison, nous ne sommes pas des dieux, j'ajouterai que nous ne sommes pas des héros, nous ne sommes personne tant qu'il n'y aura pas quelqu'un pour nous regarder. C'est depuis qu'ils ont posé les yeux sur moi que j'ai commencé à exister, depuis qu'ils m'ont parlé, que ma voix s'est développée, depuis tout ce temps, je leur dois tellement. J'ai une famille avec laquelle je ne me suis jamais senti aussi bien, la destination n'était pas la bonne depuis le départ, je le savais et eux aussi, mais le voyage nous a permis d'être plus grand.



Si seulement je pouvais les rejoindre, leur dire à quel point je les aime, tous, ma famille, mes amis, mes amants, votre présence me manque terriblement. Je voudrais vous toucher ne serait-ce que du bout du doigt, vous atteindre par ma voix, pouvoir juste apercevoir votre silhouette à l'horizon, cela serait amplement suffisant. Ne m'abandonnez pas je vous en prie, je ne veux pas me retrouver à nouveau toute seule.



Éternité, ça fait combien de temps que je marche dans ce désert ? Je ne sais plus, les grains de sable se ressemblent tous, je me rappelle juste que mes pas me ramèneront chez moi. Je continue tout droit, mes jambes, je ne les sens plus depuis longtemps, me reposer ? Non ! Je ne peux pas abandonner. J'ai l'impression de tourner en rond dans ce désert de solitude.



Pourquoi je marche déjà ? Si je restais là, je n'aurais pas besoin de continuer.

–On t'attendra.

Quelles sont ses voix ? Mon imagination me joue des tours ? Non ! C'est vrai ! Il y a des personnes qui m'attendent, je ne me souviens pas de qui c'est, mais il me semble que je leur ai fait une promesse, j'ai… Tout ça me semble si loin, si inatteignable, il faut que je continue de marcher, je sais que la réponse est au bout de mes pas.



Marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher, marcher.



Plus loin, sur une falaise, deux enfants regardent une ombre se déplacer lentement sur le sable de ce désert, une voix incompréhensible qui sort de nulle part leur demande quelque chose, l'un des deux enfants lui répond :

–Oui, elle ne fait pas l'affaire.

L'autre à côté ajoute :

–Les gardiens du paradis, enfin votre “frère” a disparu et aucun remplaçant potentiel ne fait l'affaire.

La voix toujours incompréhensible énonce quelque chose, l'un des deux répond :

–Oui, le Valhalla définitivement perdu, l'humanité va devoir apprendre à vivre avec.

L'autre ajoute avec une pointe d'ironie :

–Dire que nous avons perdus deux paradis, cela change drastiquement vos plans, mais il nous reste encore une carte en main… Pour peu, on pourrait dire qu'on la prend en pitié.

La voix tonne quelque chose, les deux enfants acquiesce simultanément :

–Bien ! Que votre volonté soit faite !

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