Alerte Rouge (1)

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J'ai mal, qu'est-ce qui s'est passé ? Où suis-je ? Je suis dans une salle d'interrogatoire, menottée à une chaise, ça me rappelle de désagréables souvenirs, qu'est-ce que je faisais ? Nous regardions mon message, Cynthia avait fait en sorte que nos messages passe en boucle indéfiniment, elle s'était assurée que personne ne puisse empêcher cela. Elle disait que le seul et unique moyen d'arrêter nos messages était de couper l'internet mondial et qu'ils ne le feront pas avant d'avoir tout essayer. Oui ! Je me souviens, elle m'expliquait ça, quand Aziz nous avait dit qu'il avait aperçu des fourgons qui se dirigeaient vers nous, mais qu'ils étaient ralentis par la foule qui défilait dans la rue :

–Bon bah, les amis, je crois que nous les avons énervés, nous dit Max.

Il avait pris un disque vinyle et la déposer doucement sur la platine, une musique douce avait envahi la pièce, je me suis concentrée dessus, Cynthia nous avait servie un verre d'alcool, nous avions trinqué ensemble :

–À notre réussite !

Puis j'avais continué d'écouter la musique et je me retrouve là, il s'est passé combien de temps ? La porte s'ouvre sur un homme aux cheveux brun et court, des yeux bleu clair, imberbe et en costard cravate, il s'assied devant moi :

–Alors ! Vous pensiez avoir gagné ?

Je ne sais pas pourquoi, mais avec son ton de voix et son visage, j'ai juste envie de lui faire des remarques sarcastiques :

–Chais pas, c'est à vous de me le dire.

–Ici, c'est moi qui pose les questions ! C'est clair ?

–Ah bon ? J'peux même pas savoir ce qu'on mange à la cantine ?

Il a un petit rire, puis il se lève et se positionne derrière moi, il pose ses deux mains sur mes épaules et exerce une telle pression que je me plie en deux ; ma tête est bloquée par la table, il me souffle à l'oreille :

–Je crois que t'as pas idée dans quelle merde tu t'es fourrée.

La pression sur mes épaules se fait encore plus forte, j'entends mes os craquer, je serre les dents, je ne vais certainement pas craquer face à un connard pareil :

–Franchement, j'ai connu de meilleurs massages.

Il relâche la pression et se remet devant moi :

–Tu es une bonne comique.

–Justement, je tenais à vous présenter mes deux meilleurs amis, mais ils sont menottés.

–Oh ! Et qui sont ses amis ?

–Gauche et droite, mes deux poings, on dit qu'ils sont à mourir de rire.

–Tu veux jouer à ce petit jeu hein ? Résiste tant que tu peux, je vais prendre un malin plaisir à te faire craquer.

–Vous avez déjà bien commencé avec mon dos, vous êtes pas déjà satisfait ?

–Non, tu vois, moi ce que j'adore, c'est le moment où j'entends l'esprit se briser.

–Vous n'obtiendrez jamais rien de moi.

–Mais j'ai tout mon temps, au départ notre relation va être des plus chaotiques, mais on va apprendre à se connaître et puis tu vas finir par me supplier d'arrêter et tu vas tout m'avouer.

–Et qu'est-ce que vous cherchez à savoir par-dessus tout ?

–Tu ne vas pas tarder à le comprendre.

Il passe la main derrière ma tête et la frappe violemment contre la table. Putain ! Ça fait mal ! Il me tire les cheveux et me force à le regarder :

–Tu vois, déjà tu commences mal, c'est moi qui pose les questions ici !

Il me lâche et fait quelques pas :

–La violence nous permet de grandes choses, mais je préfère la torture plus insidieuse. Tu sais, c'est beaucoup plus simple de te faire parler avec toutes les drogues qui existent, mais je trouve ça beaucoup trop facile, tu ne trouves pas ?

Je n'arrive absolument pas à suivre son cheminement de pensé :

–À part vous contredire ? Vous savez faire quoi ?

–Ça !

Il me donne un coup de poing dans l'abdomen, j'ai du mal à respirer, je tousse plusieurs fois :

–Ça fait mal, n'est-ce pas ?

Il commence sérieusement à m'énerver :

–Va te faire foutre !

–Tout cela pourrait s'arrêter si tu réponds gentiment à mes questions.

–Pour mourir juste après, plutôt crevée tout de suite.

–Oh non ! Le grand patron tient absolument à ce que vous restez vivant, il veut vous rendre normale et après il va vous faire enregistrer un message où vous direz que vous vous êtes trompé, que tout était faux.

–Alors là, c'est peine perdue.

–Le temps nous le dira. Je vais te laisser avec ta conscience pour aujourd'hui, demain, je viendrai avec tout le nécessaire pour te faire parler.

Il sort et referme la porte derrière lui, je me sens bizarre, une envie de dormir me saisit, je lutte pour éviter de fermer les yeux, mais le sommeil me happe dans les limbes. À mon réveil, je me retrouve dans une position différente, mes mains sont attachées par des liens en cuir sur une table en bois. D'accord, je viens de comprendre ce qui m'est arrivée, un étrange instrument avec une pédale est fixé à mon index, la porte s'ouvre sur le même homme que la dernière fois :

–Bonjour ! Bien dormi ?

–Ç'aurait été mieux si vous n'aviez pas gazé la pièce.

–Plains-toi, au moins tu ne vois pas le temps passé et en plus ça t'empêche de penser.

Aujourd'hui, j'ai juste envie de l'emmerder :

–Hun hun ! Et vous en avez d'autres des idées à la con comme celle-là ?

–Des tonnes, alors maintenant, on va jouer à un jeu, tu réponds correctement à mes questions et je ne te fais pas mal.

–Mal comment ?

Il tape son poing sur la pédale, une violente douleur saisie mon index, m'obligeant à lâcher un cri de douleur inhumain :

–Comme ça !

Il retire l'instrument de torture de mon doigt et je remarque horrifié que je n'ai plus d'ongle à cet endroit, il fixe mon majeur à l'appareil et prépare son poing :

–Ça fait mal n'est-ce pas ? Alors maintenant dis-moi ce que je veux savoir, comment avez-vous découvert l'autre plan ?

–Quel plan ?

–Mauvaise réponse !

Il tape de nouveau la pédale, je me mords les lèvres pour éviter de hurler ma douleur et me cambre sur ma chaise et essaye de me défaire de mes liens sans succès, il le fixe cette fois-ci à mon annulaire :

–Deuxième question, comment avez-vous appris notre existence ?

Je ne lâcherai aucune informations :

–Comme tout le monde à la télé.

Il frappe la pédale, la douleur est différente, elle fait extrêmement mal, mais c'est comme s'il manquait quelque chose. Je me retiens de respirer et essaye de retirer mes doigts de son joug ; ma respiration est saccadée quand il retire l'instrument et que je vois avec horreurs que mon ongle est toujours là, il est plié dans un angle inhumain. Il me dit avec beaucoup d'ironie :

–Oh excuse-moi, j'ai mal fait mon boulot.

Il remet l'objet à mon annulaire et frappe de nouveau la pédale, la douleur est horrible, pire que les précédentes, je lâche :

–Ah ! Bordel de merde !

–Tiens, tu commences à réagir.

Il passe maintenant à l'auriculaire :

–Allez, dis-moi la vérité, tu peux te confier à moi, je suis ton seul ami ici.

Je te jure que dès que j'arrive à me détacher, je passerai le restant de mes jours s'il le faut à te traquer pour t'effacer :

–Tu es un sale con, voilà la vérité !

Il s'apprête à frapper une énième fois, je l'interromps :

–Ok ! Ok ! Ok ! Je vais te dire la vérité !

Il enlève son poing de la pédale et m'écoute attentivement :

–La vérité, c'est que… tu as niqué ma manucure.

Il frappe rageusement la pédale, c'est si douloureux, que des larmes coulent le long de mes joues, je vocifère :

–Ahhhhh ! Je t'en merde espèce d'enfoirés de fils de pute !

Il enlève l'instrument et me le passe sous les yeux :

–Tu veux continuer ?

–J'te dirais rien ! Sac à merde !

–Je vois, dommage pour toi.

Il me fait les doigts de l'autre main un à un, en me posant à chaque fois des questions que je m'obstine à ne pas répondre ; je laisse échapper un cri de douleur à chaque ongle qui trépasse, une fois fini, il me dit :

–Tu vois, c'est ça de se mesurer à plus fort que soi.

Il sort de la pièce et une nouvelle fois l'envie de dormir me saisit, à mon réveil, je suis ligotée à un lit, ma tête ceinturée par une sangle, le type se poste sous mes yeux :

–Bien dormi ?

Je ne lui réponds pas, qu’a-t-il prévu de me faire maintenant ?

–Oh ! Tu es fâchée ? Me demande-t-il sarcastique.

Il prend une sorte de clou et un petit marteau :

–J'ai une petite question pour toi, sais-tu ce qu'est la lobotomie transorbitale ?

Je lui réponds honnêtement :

–Non, mais tu vas me le dire.

–Et bien, tu vois, c'est extrêmement simple.

Il fait tourner autour de mon œil une espèce de clou :

–Je vais enfoncer ceci dans un petit espace qui se situe entre ton œil et ton nez, plus précisément au niveau de ta glande lacrymale ; puis une fois que j'aurai atteint la paroi, je vais donner des petits coups avec ceci.

Il me montre le petit marteau :

–Je vais percer un trou dans ton crâne et atteindre le cerveau, ne tant fait pas normalement, tu t'en tireras sans aucune séquelle, tout ceci a pour but de faire disparaître ton entêtement.

Il glisse le clou le long de mon œil, la sensation est juste horrible, je remarque les microorganismes de mon œil s'agiter, il finit par atteindre la paroi de mon orbite, le bout pointu gratte ma muqueuse :

–Ah ça y est ! Bon commençons, comment tu t'appelles ?

–Vous connaissez déjà la réponse.

–Allons bon, j'avoue qu'on est parti du mauvais pied toi et moi, j'essaye juste de bâtir une relation de confiance entre nous deux.

Je souffle du nez :

–Votre relation est bizarre. Même dans les groupes sado-masos, le ratio de plaisir est plus grand.

–Si c'est du plaisir que tu veux.

Sa main agrippe ma poitrine et la presse, putain, il fait mal ce connard :

–Tu sais pas t'y prendre avec les femmes toi.

Il relâche la pression :

–Tu as de la chance que le patron n'est pas pour la torture sexuelle, parce qu'avec des courbes comme les tiennes, nombreuses seraient ceux qui voudraient passer sur toi.

–J'en aurais profité pour vous arracher la bite !

Il a un petit rire :

–Bon reprenons. Je m'appelle Atlas et toi ?

–Je suis ta mère.

Il donne un petit coup de marteau qui enfonce le clou :

–Je t'explique ce qui va suivre, à chaque coup que je vais donner, tu vas sentir la vibration et entendre un petit “ting”, et ça va devenir de plus en plus douloureux, donc réponds-moi et tout s'arrêtera. Qui est le cerveau des opérations ?

–Ton père !

Il donne deux petits coups de marteau qui résonne dans tout mon être et m'inflige une souffrance que je ne saurai décrire :

–Comment vous avez su pour nous ?

–Par le journal !

–Tu es pressée de mourir hein ?

Il donne un autre coup et j'entends mon os se briser :

–Ouh ! Je crois que je touche au but.

Il bouge de gauche à droite le clou, m'infligeant mille blessures, ma vision se trouble et des couleurs dont je n'avais pas connaissance apparaissent dans mon champ de vision :

–Encore quelques millimètres et j'atteins le lobe, deux millimètres de trop et tu entres en état de mort cérébrale, on continue ?

–Vas-y qu'on en finisse !

Il donne un petit coup, cette douleur est insupportable :

–Tu veux vraiment mourir ?

Je lâche en colère :

–Quoi t'as pas les couilles de continuer !?

Il fait une grimace, arrache le clou avec brutalité, me faisant lâcher un cri et me dit en colère :

–Très bien si c'est comme ça ! Je vais passer à la vitesse supérieure ! Demain, tu vas tout avouer, crois-moi !

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