Enlèvement (1)

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Mon Dieu, leur histoire est incroyable, moi à côté, je me sens ridicule avec mon problème de cœur, à chaque fois, j'ai envie de m'effacer, de ne plus exister. Shusendo nous dit :

–Allez, on mange et on dort tôt ce soir.

Un bon petit repas est préparé et aussi vite mangé, Taïba demande avant de monter les escaliers :

–Ça va aller pour elle ?

–Ne t'en fais pas, je l'ai déjà dit, même un tremblement de terre ne la réveillerait pas.

J'entends sa respiration, elle est si calme quand elle dort, je leur dis :

–Nous avons une ange ronfleuse parmi nous.

David et Cynthia soufflent du nez, Aziz ajoute :

–J'aurais plutôt dit qu'un marteau-piqueur était parmi nous.

–Vous refaites une remarque comme celles-là et je vous pète la gueule ! Nous dit froidement Shusendo.

Aziz et moi nous baissons le regard, il continue le sourire aux lèvres :

–Même si l'ange ronfleuse était bien trouvé !

Nous nous couchons tous sous cette joyeuse ambiance, je prends ma douche, je me sèche et m'assied sur mon lit, je souffle à peine que mes idées noires reviennent au triple galop :

–J'pensais pas qu'il m'arriverait tout ça juste en sautant d'une falaise… Pourquoi je ne suis toujours pas heureuse ?

–La question est, pourquoi as-tu sauté ?

Encore ses deux enfants, ils sont derrière moi, c'est le garçon qui m'a posé cette question, je ne lui réponds pas, la fille me dit :

–Tu sais, ce n'est pas en nous ignorant que l'on disparaîtra.

Ils commencent à m'énerver, pourquoi ils sont là ? Le garçon me demande :

–Pourquoi continues-tu de vivre ? Ne voulais-tu pas te suicider ?

–Serait-ce, ce petit plaisir que tu ressens qui te maintient en vie ?

Je leur réponds :

–La ferme !

Ils disparaissent, tout ça me fatigue, je m'allonge et dort d'un sommeil des plus paisibles, je suis réveillé par la sonnerie de mon téléphone, l'heure de retourner en cours, j'ai du mal à me lever, je me dis :

–Aller, c'est la dernière semaine de cours avant les vacances.

J'ouvre les volets, il neige encore aujourd'hui :

–Peut-être qu'elles seront plus tôt que prévu.

J'entends mon téléphone sonner, c'est Émile, je décroche tout de suite en disant :

–Alors ça va mieux depuis hier ?

–T'es obligé de remuer le couteau dans la plaie ?

–J'm'inquiète pour toi, c'est tout.

–Ouais bon, merci quand même.

–Tu voulais quoi ?

–Les cours sont annulés à la place, on a une conférence et devine quoi ?

Je souffle :

–On doit faire acte de présence ?

–C'est exact, elle commence à neuf heures.

–Bon, j'ai plus qu'à me recoucher.

–Tu peux faire ça ou sinon…

–Ou sinon ?

–Tu viens t'amuser avec nous faire des bonhommes de neige !

–Qui sera présent ?

Il prend une voix criarde et me dit désespéré :

–Parce que je ne te suffis plus c'est ça !?

Je rigole :

–Mais j'ai peur, moi, une pauvre fille frêle et sans défense.

–Bon si ça te rassure, Estelle est censée arriver d'une minute à l'autre avec Jessie.

–James ne vient pas ?

–Apparemment non.

–Bon écoute, je m'habille et j'arrive.

–On se retrouve au café devant la plage, tu sais celui de vendredi.

–Chuis pas débile non plus.

–On se pose des questions Rose, tu le sais.

–Hé bien, arrêtez de vous torturer l'esprit !

–Ah ! Jessie et Estelle viennent d'arriver, à toute suite !

–Ouais.

Il raccroche, bon, je vais profiter de la neige, je m'habille chaudement et descend les escaliers, il y a du monde en bas, ils sont en train de manger les restes de gâteau, ils sont tous là. Max dès qu'il me voit arriver me dit :

–Tiens Rose, tu sais qu'aujourd'hui les cours sont annulés ?

Je lui réponds :

–Ouais et à la place, on a une conférence obligatoire.

–Bingo !

–Bon, j'vous laisse, je dois aller faire des bonhommes de neige avec mes amis.

–Amuse-toi bien.

Je sors de l'immeuble après quelques minutes de marches dans la neige, je me retrouve dans une ruelle, puis j'ai une soudaine envie de dormir, je sens une douleur au niveau de ma nuque, j'arrive à articuler :

–Bordel de merde ! Mais qu'est-ce que…

Je tombe tête la première dans la neige.



Max :

Cette conférence était ennuyeuse à mourir, j'avais tellement envie de crier "c'est nul !", sérieusement, j'ai d'autres préoccupations bien plus importantes ; si on résume, c'était juste un mot sur les enlèvements, un mot sur les relations sexuelles et la protection et enfin un joyeux Noël. Et hop un suppôt et au lit ! Sérieusement quoi ? Il aurait juste pu faire passer une fiche informative, cela serait allé plus vite, notre temps est plus que précieux, le perdre en fioriture me rend aigre, je retrouve mon frère à la sortie de l'amphithéâtre, je lui dis :

–Inutile comme d'habitude.

–Il faut bien qu'il fasse rentrer le message, même si c'est à coup de fax.

–Ouais, ta une idée de quoi offrir pour Noël ?

–J'ai déjà commencé. Il me manque plus que toi, Cynthia et Rose.

–Oh pour moi t'a qu'à prendre le premier livre qui vient, pour Cynthia, on pourrait tous se cotiser pour lui acheter un nouveau bébé et Rose… J'en ai aucune idée, on lui demandera au pire.

Trois personnes viennent vers nous, deux filles et un garçon, si mes souvenirs sont bons ce doit être Jessie, Estelle et Émile, Estelle nous accoste :

–Vous êtes bien les voisins d'immeubles de Rose ?

Aziz lui répond :

–Oui pourquoi ?

–On l'a pas vu aujourd'hui, vous savez où elle est ?

Je regarde mon frère, il comprend tout de suite ce qu'il se passe, si c'est bien ce qu'à quoi nous pensons elle a dû tomber sur un gros problème qui se prénomme kidnappeur. Nous aurions dû lui dire de faire attention à ne pas se balader toute seule à cause des augmentations d’Aziz, fait chier ! Je leur mens :

–Non, elle nous a dit qu'elle était attendue quelque part, je crois que ça avait un lien avec ses parents.

Il faut impérativement qu'ils ne préviennent personne et surtout pas la police sinon on va être dans une merde noire :

–Ah ! D'accord, j'espère que ce n'est pas trop grave.

–J'en sais rien, désolé.

–Merci pour les renseignements.

–De rien.

Ils repartent, j'attends qu'on soit suffisamment loin pour dire :

–C'est forcément ce kidnappeur. T'as prévenu les autres ?

–Cynthia fait chauffer ses bébés et Taïba ses réseaux.

–Il va falloir faire vite avant que la police ne s'en mêle et fouille notre immeuble.

Mon frère regarde son téléphone :

–Shusendo et David commencent à ratisser la ville.

–Et Ai ?

–Avec Cynthia, Taïba va rentrer dans une demi-heure pour prendre le relais.

Merde ! Fait chier ! J'avais complètement oublié de prendre Ai en compte, tant pis, je vais faire chanter quelques personnes haut placé et rentrer au plus vite pour m’occuper d’Ai :

–C'est beaucoup trop long, je vais rentrer pour occuper Ai, je ne ferais que te gêner de toute façon, vas-y à fond ! Je vais museler les poulets !

–Parfait.

Ses augmentations s'animent et passe en mode course, en condition optimale, Aziz peut atteindre les soixante kilomètres par heures avec son implant, il va pouvoir ratisser la ville et trouver Rose. J'espère.



Taïba :

C'est bon, j'ai prévenu les Démons, je leur ai dit que le kidnappeur qui sévit en ville est en train de nous foutre des bâtons dans les roues et ça leur a suffi pour le traqué. Je rentre à l'immeuble Cynthia à un plan apparemment, le salon est occupé par Ai et Max, je leur dis :

–Salut, j'ai oublié mes affaires avant de partir, quelle tête en l'air je suis !

Ai me regarde et demande :

–Tu sais Shu et David rentre des courses ?

–Non, désolée ma petite chérie, j'en ai aucune idée.

Max me dit :

–Cynthia voulait te parler d'ailleurs, elle est dans sa chambre.

–Ça doit être important alors.

Je monte les escaliers et rentre dans la chambre de Cynthia, elle est là et me dit :

–Passe-moi vite ton téléphone !

Je le lui donne, elle continue :

–Ce qu'on va faire, c'est que tu vas l'appeler, si son malfaiteur n'est pas trop con, il la laissera te répondre pour qu'elle dise que tout va bien et qu'il ne faut pas s'inquiéter. Il faut que le contact dure minimum deux-cent cinquante-et-une secondes.

–C'est très précis dis donc !

–Je peux pas faire mieux, il va falloir tout miser sur ces quatre minutes et onze secondes.

Elle me rend mon téléphone :

–C'est bon, tu peux l'appeler, tiens-toi prête.

J'appuie sur le bouton appeler, aller, il faut que je trouve quelque chose, ça sonne, dépêche ! Un cinéma ? Non trop court, allez ! Le téléphone décroche. Et merde !

–Allo ?

–Qu'est-ce que tu veux Taïba ?

–Euh… Je sais pas trop comment te le dire.

–Quoi donc ?

J'ai trouvé !

–Veux-tu être mon témoin ?

–Hein ?

–J'y ai longtemps réfléchi et je t'ai choisi, alors tu veux ?

–Euh… oui, j'en serais très honoré.

–Parfait, t'es tombé dans mon piège !

–Hein ?

–Maintenant, tu dois m'aider à choisir les fleurs pour le bouquet des fiancées.

–Euh… Je voudrais bien, mais je suis occupé là et…

Je la coupe :

–Non, c'est maintenant parce que là, tu vois, je suis avec Cynthia et la fleuriste et on n'est pas d'accord, Cynthia dit que le bouquet devrait être blanc, tu sais genre la pureté et la sécurité, mais moi le blanc sur blanc, je sens que ça va être rasoir, Oh putains ! Est-ce que je viens vraiment de dire rasoir ? Ça y est, je suis officiellement devenue vieille ! Bref, ce que je voulais dire c'est que moi, je suis plus pour une couleur qui détonne, genre le rouge, le danger quoi ! Du coup, tu es plus blanc ou rouge ? Sécurité ou danger ?

–Va pour le rouge.

Cynthia me fait signe, elle a localisé l'appel :

–Très bien, je savais que tu ferais le bon choix !

–Dans ce cas, je vais raccrocher.

–Ah et Rose ?

–Oui ?

–Ce jour-là, on viendra te chercher où que tu sois.

–Je te fais confiance.

Je raccroche, Cynthia me prévient :

–Je les ai prévenus, Aziz part la récupérer.

–Je préviens les Démons pour qu'ils nettoient l'endroit.

–OK, on va pouvoir souffler quelques secondes.

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