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« […] En réalité, la truite de l’aquifère du Vastitas Borealis n’a rien d’un poisson de rivière. Les eaux martiennes, rapportées en surface par les traitements de terraformation, descendent parfois, selon les saisons, à des températures proches des soixante degrés en dessous de zéro. Une eau douce gèlerait, mais nous sommes ici en présence d’eaux mêlées de sels divers, dont du chlorure de calcium, qui abaisse la température de congélation de l’eau. L’animal possède donc des propriétés jamais vues sur Terre, et il est particulièrement surprenant qu’un tel organisme ait pu se développer seul à la surface de la planète, en si peu de temps. La truite adamantine renferme donc bien des mystères, la plupart jalousement protégés par les colons martiens. »

Holo-magazine « culture-scientifique », article du 26 décembre 2232


Passant d’une caméra à l’autre, Antoine et l’IA explorèrent le terrain en quête d’un véhicule.

— Là ! À gauche, derrière la grue, un rover d’exploration !

Tilajo changea d’angle de vue et zooma. La silhouette d’un camion sur roues géantes dormait dans la nuit martienne.

— Et une barge de transport à suspenseurs, juste à côté, ajouta l’IA en montrant l’appareil doté d’une grue.

Le cœur d’Antoine bondit dans sa poitrine.

— Pourrais-tu piloter un véhicule… à distance ?

— Je ne l’ai jamais fait. C’est une idée très excitante, Antoine. Ça me changera de la gestion du papier hygiénique et des purges des conteneurs à excréments.

Antoine suait. Il n’avait pas encore de plan pour sortir du module, mais il avait d’abord besoin d’un moyen de transport.

— Antoine, reprit Tilajo. Nous avons de la visite.

L’IA projeta l’image de trois scaphandriers armés qui sondaient le sas des sanitaires à coups de crosses. Au même instant, Antoine entendit un choc contre le métal. L’un des Martiens attrapa la roue d’ouverture et entreprit de déverrouiller le sas.

— Je suis cuit, sanglota Antoine. Til ?

— Oui ?

— Tu peux allumer le rover ?

— Rover démarré, Antoine.

— Émet un message sur le canal standard de la base : annonce que Pulputas se fait la belle dans un rover, et lance le véhicule à fond vers la plaine !

Une lumière rouge se mit à clignoter au-dessus de la porte, annonçant que le sas était en cours de dépressurisation. À l’extérieur, les trois Martiens s’interrompirent et se regardèrent. Antoine serra les dents. Allez, les gars…

Sur un signe de tête, les scaphandriers se détournèrent et, par bonds souples, s’éloignèrent. Antoine souffla. Son cœur battait à lui faire mal.

— Ok, Til. On passe au plan B. Un rover de perdu, une barge de retrouvée.

— Je pense que nous ne perdrons pas au change, Antoine. Regardez.

Une caméra montra la barge qui flottait au ras du sol, déployant un long bras de manutention au-dessus d’elle.

— Voyez l’anneau d’ouverture derrière la cabine.

Tilajo zooma et ajouta :

— C’est un connecteur de sas. Ce véhicule est prévu pour accueillir un module standard.

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