Chapitre 30

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Juste avant d’entrer dans la Salle de bal, Océane me serra dans ses bras une dernière fois. À partir de maintenant, nous deux, c’était officiellement fini pour plusieurs années.


— Je garderais un œil sur toi tout au long de la soirée.

— Merci. Le fait que tu restes près de moi, ça compte beaucoup.

— C’est normal, mon amour. Tu fais déjà un grand sacrifice par ce mariage. À moi de faire en sorte que ce soit plus simple pour toi.


Elle serra ma main dans la sienne avant de s’éloigner pour l’ouverture des portes de la Salle de bal. Esteban annonça alors mon arrivée. Les invités se tournèrent vers moi, Marc s’approcha et ils applaudirent quand je pris le bas qu’il me tendait.


— Vous en avez mis du temps, critiqua Marc en chuchotant.

— Nous avons discuté avec la Reine de Carandis. Cela pose un problème ? l’agressais-je.

— Pas du tout. Les invités commençaient juste à inquiéter de votre absence.

— Je suis là et toujours mariée à vous, pas de quoi en faire tout un drame.


C’est ainsi que je le laissais seul pour rejoindre Stephania et mon père qui discutaient, assis à la table qui leur avait été attribuée. Nous étions mariés depuis moins de trente minutes et il commençait déjà à vouloir tout savoir.


Tout au long de la soirée, j’essayais de l’éviter autant que possible, discutant à la place avec tous les Conseillers et diplomates présents à ce mariage. Pourtant, en tant que dirigeants de l’Empire, nous devions régulièrement danser ensemble ou monter, au moins, que nous étions capables de nous entendre. Nous devions aussi discuter ensemble, avec les diplomates, des politiques que nous allions établir entre l’Empire et le Royaume de Thiéra.


— Toutes mes félicitations, Vos Majestés, commença Stephania en s’approchant.

— Merci… se stoppa Marc qui ne semblait pas la reconnaître.

— Stephania Alec, Reine du Reinaume de Carandis. Je suis ravi de faire votre connaissance, Votre Majesté.

— Carandis ? Le désert de glace ?

— En quelque sorte, répondit-elle vexer.

— Bien, nous pourrons négocier en notre faveur dans ce cas.

— Quoi ? m’étonnais-je.


Nous laissant là, perplexe, il nous quitta pour retourner discuter avec ses ministres. Sans moi, Marc n’avait aucun pouvoir sur l’Empire. Ce n’était pas à lui d’engager des négociations avec les Royaumes voisins. Encore moins avec Stephania.


— J’espère pour vous que les clauses du contrat concernant son statut sont claires et précise.

— Elles le sont. Mon père les a rédigés lui-même.

— J’en suis rassurée. Ne vous inquiétez pas, je ne traiterais qu’avec vous et je ferais passer le message.

— Merci Stephania.

— Et s’il devient trop envahissant ou surpasse ses droits, n’hésitez pas à m’en faire part. Je vous aiderais autant que je pourrais.


Même si j’étais mariée avec un homme que je ne connaissais que très peu, j’étais entourée par beaucoup de personnes. D’Emma à Stephania, en passant par mon père. Plus la soirée avançait, moins il y avait de monde dans la Salle de bal. Vingt-trois heures passées, les invités avaient déjà commencé à rentrer chez eux. Quand deux heures sonnèrent, il n’y avait plus que ceux qui dormait sur place et Océane.


— Elena ? m’interpella Océane, fatiguée.

— Tu rentres ?

— Oui, il commence à se faire tard et je dois me lever tôt demain pour Nathan. Tu devrais aller te coucher aussi.

— Je ne sais pas si je vais réussir à dormir.

— Promets-moi au moins d’essayer. Je me doute que ça ne va pas être facile de dormir avec lui, mais essaie. Vous être mariés maintenant, à vous de faire en sorte que ça se passe dans les meilleures conditions possibles.

— J’essaierais.

— S’il y a quoi que ce soit, tu m’envoies un message ou tu m’appelles. Je garderais le son de mon téléphone activé.

— On fait comme ça. Fais attention sur le chemin du retour.

— Tu veux que je t’envoie un message quand je suis arrivée chez moi ?

— Si ça ne te dérange pas ?

— Mais non. Stephania a été installée où ?

— La chambre juste en face de la mienne. J’ai préféré par précaution et Emma lui as fait faire une clé, juste au cas où. Je lui donnerais tout à l’heure.

— C’est une bonne idée. Bon j’y vais, à bientôt.

— À bientôt Océ.


Elle m’embrassa sur les joues avant de quitter la Salle de Bal. Dès qu’elle s’éloigna, c’est Marc qui prit sa place. Avec courtoisie, il attendit que je me tourne vers lui pour me poser sa question.


— Dois-je vous attendez pour aller me coucher ?

— Non. J’ai encore deux ou trois affaires à régler. Je vous rejoindrai dans la chambre. Le valet qui vous a été attribué vous y conduira.

— Et mes affaires.

— Elles y sont déjà.

— C’est parfait.

— David ? interpellais-je le jeune valet en formation d’à peine seize ans.

— Oui, Votre Majesté ?

— Emma vous a-t-elle déjà tout expliquer sur Sa Majesté Marc ?

— Oui, Madame.

— Marc, ce jeune homme vient tout juste d’avoir seize ans. Il travaille ici depuis moins d’un mois. Je vous prie d’être agréable avec lui.

— Évidemment.


Emma s’approcha alors et posa son coude sur mon épaule, telle l’amie que j’étais pour elle.


— S’il lui arrive quoi que ce soit, vous aurez affaire à moi, Votre Majesté. Et ça vaut d’autant plus pour Elena.

— Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle. Je prendrai grand soin de ma femme.

— J’espère bien !

— Emma, soupirais-je en rigolant.

— David, tu sais que tu as à faire ? l’interrogea-t-elle.

— Oui, Mademoiselle.

— Dans ce cas conduit le nouvel Empereur à sa chambre.

— Tout de suite, Mademoiselle.


Le jeune homme invita Marc à le suivre. Dès qu’on ne fut plus que toutes les deux, Emma abaissa aussitôt ses épaules et du coup, sa garde. Les deux dernières personnes restantes, mon père et Stephania s’approchèrent alors.


— Ce petit sera souvent avec Marc, reprit-elle. S’il se passe quoi que ce soit, il m’en parlera. Et s’il voit ou entend vraiment quelque chose de grave, il viendra directement t’en parler. On a conclu ça ensemble.

— Je n’ai pas beaucoup eu l’occasion de discuter avec lui.

— Je pourrais t’organiser ça demain ?

— C’est parfait. Stephania ?

— Je suis là.

— Emma vous a fait faire un double des clés de ma chambre, juste au cas où.

— Vous n’avez pas confiance en votre mari ?

— Pas vraiment non, mais en vous si. Et comme vous êtes installé dans la cambre voisine…

— Je pourrais intervenir plus rapidement qu’Emma, je comprends.

— Merci.


Je terminais de régler les derniers problèmes d’organisation avec Emma avant d’aller me coucher. Heureusement pour moi, à mon arrivée dans la chambre, Marc s’était déjà endormi profondément. Il ne m’entendit même pas entrer. Je m’enfermais dans la salle de bain avant d’aller me coucher dans le lit, aussi éloignée de lui que possible.

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