Chapitre 11

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À mon réveil, Océane était allongée à côté de moi. Elle jouait avec mes cheveux tout en souriant. Depuis qu’elle était de nouveau parmi nous, elle n’avait jamais dormi dans mon lit. Pourquoi était-elle là aujourd’hui ?

— Salut, me chuchota-t-elle.

— Qu’est-ce que tu fais là ?

— Tu n’allais pas bien hier alors j’ai veillé sur toi.

— Merci mais il s’est passé quoi ?

— Tu te souviens de quoi ?

— Je suis allé voir le Dr Langstone. J’ai attendu plusieurs minutes devant la porte à hésiter. Et ensuite, je suis dans tes bras.

— Plus j’en apprends sur toi, moins j’ai envie de te laisser seule ici.

— Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

— C’est là le problème, Elena. De l’extérieur, on dirait une crise de panique. Mais comme tu ne veux rien nous dire, on ne peut pas t’aider.

— Mais vous dire quoi ? Tu me fais peur, Océane !

Océane se détacha de moi pour faire les cent pas dans la chambre. Je me redressais dans le lit et la regarde faire, en silence.

— Tu te souviens que tu m’as dit que t’as plus grande peur, c’était toi-même ?

— Bien sûr et que j’avais peur de devenir comme ma mère.

— Je n’en ai pas parlé au Dr Langstone mais j’ai parfois l’impression que toi aussi tu as cette maladie. Pas tout le temps mais juste pendant cinq ou dix minutes, en cas de stresse ou de grande colère.

— Si c’est le cas, je comprendrais que tu me repousses. Je sais ce que c’est de vivre avec quelqu’un comme ça et je ne veux pas te faire souffrir.

— Je ne t’abandonnerais pas, Elena, jamais. Et si ça devait empirer, je serais là pour t’arrêter, je te le promets.

— Tu ne devrais pas rester avec moi Océ. Pas avec…

— Stop ! Arrête ça, Elena. Je t’aime. Avec ou sans maladie, ça ne change rien.

Océane vint se rasseoir à côté de moi et attrapa mes mains dans les siennes. Ses puces caressaient délicatement mes mains sans me lâcher du regard. Il lui suffisait de me regarder, d’avoir un point contact physique avec moi pour me rassurer. Sa simple présence m’apaisait.

— Je sais que ta mère ne t’a jamais valorisé, qu’elle a toujours cherché à avoir le dessus sur toi mais ce n’est pas ce que je compte faire. Avec moi, je veux que tu t’épanouisses, que tu apprennes ce qu’est l’amour. Je veux être là dans les moments difficiles pour t’aider, pour t’empêcher de commettre l’irréparable s’il faut. Je veux que tu puisses compter sur moi, être l’épaule sur laquelle tu viendras pleurer, crier, rire. Je veux être là pour toi parce que je t’aime Elena. Je n’ai jamais aimé personne comme je t’aime. Et peu importe ce qu’il peut se passer dans ta tête, ce que ses voix te disent, je les accepte, je ferais avec.

— Et pour mon trône ? lui demandais-je quand même, les larmes aux yeux.

— Je m’en fous de ton trône. C’est toi que je veux, pas lui. Tu vivrais dans la rue, sans un sou, je t’aimerais tout autant.

— Tu ne devrais pas rester avec moi. Je ne peux rien t’apporter. Ma mère a tué tes parents, elle t’a emprisonné. À part un Empire en ruine, je n’ai rien à t’offrir. Je ne sais même pas aimer.

Ma mère avait toujours fait en sorte que je n’ai rien de propre à moi. Pendant dix-neuf ans, elle n’avait cessé de me répéter que tout ce que je possédais, c’était grâce à elle. Que ce soit ma chambre, mes vêtements ou la nourriture dans mon assiette. C’était Océane qui m’avait offert mon premier bien personnel et c’était mon téléphone. L’Empire et ses terres appartenaient à l’Impératrice, à celle qui détenait le titre, pas à moi et ça j’en avais conscience. Sans mon titre, je n’étais personne et je ne possédais rien. Sans mon titre, j’étais plus pauvre que n’importe qui.

— Si, tu sais aimer. Tu me l’as prouvé en voulant m’aider avec Julien, en restant auprès de moi pendant mon coma et aujourd’hui encore. Tu me le prouves en voulant m’éloigner de toi pour ne pas me faire de mal. Je le vois tous les jours, Elena. Quoi que tu puisses penser, qu’importe ce que te disent ses voix, tu n’es pas comme ta mère. Tu fais preuve d’amour, de compassion, d’écoute et de respect. Et ça, c’est la Elena que j’aime. Si on en avait le droit et si j’étais sûr que tu sois prête, je te demanderais en mariage.

— Mais je ne le suis pas, lui répondis-je en baissant la tête.

— Non, tu ne l’es pas et je le comprends. C’est à cause de ta mère mais j’attendrais aussi longtemps qu’il le faudra. Chacun son tour. Aie confiance en toi et en moi. Tu peux faire ça ?

— Oui, je le peux.

— Alors prépare toi, ma belle, une longue journée nous attends. Et mets un maillot de bain.

Elle m’embrassa avant de sortir de ma chambre avec un clin d’œil. Je pris une rapide douche avant d’enfiler mon maillot de bain blanc deux-pièces sous une légère robe rose pâle. Je me tressais rapidement les cheveux, seul coiffure que je savais faire et mis mes sandales ouvertes blanches. Je retrouvais Océane dans sa chambre et elle était vêtue d’une jolie robe orange. Comme toujours, elle avait bouclé ses cheveux pour les laisser détachés. Un élastique était tout de même autour de son poignet, au cas où.

— Bon alors, on va où ? lui demandais-je, appuyer contre la porte.

— C’est une surprise. Tu me fais confiance ?

— Bien sûr.

— Attends-moi dans la voiture. Je passe en cuisine récupérer notre repas.

Si Océane devait récupérer le repas, c’est qu’elle avait prévu un pique nique quelque part. Et cette sortie devait probablement se passer au bord de l’eau vu qu’elle m’avait fait mettre un maillot de bain. Comme elle me l’avait demandé, je l’attendis donc dans la voiture, où un garde était déjà au volant.

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