Chapitre 7

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Océane était assise dans son lit, un ordinateur sur ses genoux et moi à côté d’elle. Nous avions passé une super journée à la fête foraine et il était désormais tant pour moi d’en apprendre plus sur Océane et sa famille. Elle avait branché sur l’ordinateur ce qu’elle appelait une clé USB et qui avait été donné par Nathan.


— Tu es prête ?

— Évidemment.

— Alors avant de te montrer les photos je vais te parler d’eux un peu.

— Je suis tout ouïe.

— Ils ont toujours habité à Glenharm. Ils sont tous les deux nés ici et j’ai étudié dans les mêmes écoles qu’eux. Ils ont commencé à se mettre ensemble au lycée. Ma mère est tombée enceinte de moi à dix-huit ans et ce n’était pas prévu. Mais ils m’ont gardé, et ont abandonné les études pour moi. À ce moment-là, c’étaient les parents de ton père qui gouvernait. Ils se sont mariés un an plus tard. Et ensuite il y a eu Nathan.

— Heureusement qu’ils t’ont gardé, rigolais-je. J’aurais fait quoi moi sans toi sinon ?

— Tu me désespères Elena. C’est grâce à ma mère que je me suis mis au Karaté mais je t’expliquerais pourquoi plus tard. Elle était fan de musique mais chantait aussi faux que toi. Mon père adorait pêcher. Je crois qu’il n’a jamais compris qu’il n’y avait pas de poisson au lac de Glenharm.

— Où on s’est embrassé pour la première fois ?

— Oui. Je n’ai jamais voulu lui dire. Nathan m’a passé des vidéos, on peut commencer par ça.

— Avec plaisir.


Elle fit glisser la souris pour démarrer une vidéo. Je reconnus immédiatement Marie Luisard, la mère d’Océane. Sur cette vidéo, elle était très jeune et ressemblait d’autant plus à sa fille. Elles avaient toutes les deux le même sourire.


— Marie ! Dis bonjour à ta fille.

— Mais elle n’est même pas née, idiot.

— Pour le jour où elle verra la vidéo. Un petit mot à lui dire ?

— Ma chérie, si un jour tu vois cette vidéo, tu dois savoir qu’avec ton père on t’aime. Allez, Steph, passe-moi la caméra maintenant.

— Non, c’est toi la star aujourd’hui.

— Passe-moi cette caméra.


Pendant une minute, la caméra bougeait dans tous les sens, rendant impossible la distinction de quoi que ce soit. En fond, on entendait les deux jeunes se disputer jusqu’à ce que l’image se stabile sur un jeune homme. Le père d’Océane qui tentait de cacher son visage.


— Marie ! Je suis mal coiffée enfin. Elle va dire quoi notre fille ?

— Qu’elle a un papa génial !

— Tu es bête. Mais bon, je fais ça pour elle. Parce que sinon tu sais que je n’aime pas être filmé.

— Je sais mon amour, je sais.


La vidéo se termina en gros plan sur le visage de Stéphane qui grimaçait. Je tournais la tête vers Océane et la vis se frotter les yeux.


— Tu pleures ? lui demandais-je en la serrant contre moi pour la réconforter.

— Je n’avais jamais vu cette vidéo.

— Ils sont mignons tes parents.

— Tu as raison. Ils étaient un peu comme nous deux tu crois pas ? À se chamailler.

— Je n’avais pas vu ça comme ça mais oui, c’est un peu vrai.

— On continue ?

— Vas-y, tu peux lancer la suivante.


Sur la deuxième vidéo, Océane tenait un bébé dans ses bras, entre les jambes de sa mère. Sa mère avait toujours son magnifique sourire et elle regardait avec amour ses deux enfants. Je me doutais que le bébé, c’était Nathan. Derrière la caméra, leur père. Je regardais Océane et remarquais le sourire sur ses lèvres.


— Bébé ? l’interpella son père. Tu es contente d’avoir un petit frère ?

— Oui.

— Comme tu veux l’appeler ?

— Bébé.


À côté de moi, Océane retint un rire et se cachait le visage, honteuse.


— Bah non, Océane. Bébé ce n’est pas un prénom, rigola sa mère en jouant avec ses cheveux.

— Oh.

— Est-ce que Nathan te plairait ?

— Atan ?

— Nathan, poussin, pas Atan.


Océane ne plus s’empêcher de rire cette fois-ci et se cachais derrière l’oreiller. Quand la vidéo se terminait, je récupérais le coussin et l’embrassais.


— Atan ? Il a du bien rigolé ton frère en sélectionnant la vidéo.

— Arrête de te moquer, toi.

— Mais c’est trop mignon. Je vais l’appeler comme ça maintenant. Ce n’est plus Nathan mais Atan. Je suis sûr qu’il va aimer.

— Mais arrête de dire des bêtises enfin.

— En tout cas, tu étais très mignonne petite. Tu as quoi là, trois ans ?

— Quatre ans Elena. J’ai quatre ans de plus que Nat’.

— C’est vrai.

— On continue ?

— Aller.


Pour la troisième, la mère d’Océane était allongée en maillot de bain sur une serviette, étendue sur du sable fin. La caméra se tourna et dévoila Océane, telle qu’elle était aujourd’hui.


— C’était deux mois avant qu’elle se fasse arrêter, commenta-t-elle.


Océane posa la caméra sur le sable et récupéra un seau qu’elle remplit. Elle s’approcha de sa mère sur la pointe des pieds, regarda la caméra avec un grand sourire machiavélique. Elle renversa ensuite le seau d’eau sur sa mère qui se réveilla en sursautant.


— Océane ! Tu exagères !

— Mais moi aussi je t’aime maman.

— Laisse-moi bronzer, chérie.

— Allez, viens nager avec moi.

— Océ ! Si je vais dans l’eau, mon bronzage n’aura pas le temps de finir et ça ne va pas plaire à ton père.

— Tu es déjà belle maman. Pas besoin d’en faire plus.

— On verra si tu dis la même chose le jour où tu auras quelqu’un à plaire.

— Ahah très drôle.


Marie attrapa sa fille par le poignet qui se renversa sur la serviette à côté d’elle. La mère d’Océane se dépêcha de remplir le seau d’eau pour le renverser sur sa fille.


— Maman !

— C’était ma vengeance, chérie. Sèche-toi on va bientôt rentrer.

— C’est bon, je me dépêche.


Océane rigola et je me calais un peu plus contre elle, son bras dans mon dos, me tête posée sur sa poitrine. On regardait les vidéos et photos jusqu’au dîner et même après. Quand on fut trop fatigué pour continuer, elle ferma l’ordinateur et on s’allongea, dans les bras l’une de l’autre pour s’endormir après s’être embrassé une dernière fois.

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