À un souffle de la mort

-:-:-:-:-D'après une histoire vraie-:-:-:-:-

-:-:-:-:-Journal intime de Bianca-:-:-:-:-

"De quelle couleur est l'amour, à l'extérieur de ces murs ? Il me retient prisonnière depuis notre rencontre, avec son visage d'ange et sa voix basse et sensuelle...

Quand je le regarde dans les yeux, je vois une petite lueur dans ses iris noires, le reflet de son âme si tendre et si rare.

Que m'a-t-il fait, cet homme ténébreux ? Il a profité de mon ignorance pour faire de moi sa femme, usé de ses charmes et abusé de mes lèvres... Que m'a-t-il fait ? Comment en suis-je arrivée là ? Je lui appartiens toute entière, aujourd'hui, demain et hier. Son emprise sur moi est si grande que je n'oserais pas même le contredire. Que fera-t-il de moi ? M'aime-t-il ? Et s'il faisait cela à toutes les femelles qu'il voit ? Et s'il me libérait, que deviendrai-je ?"

-:-:-:-:-Au café avec Rose-:-:-:-:-

-Et toi, Bianca, c'est quoi, la chose la plus folle qui te soit arrivée ?

-Ah, ça, c'est une longue histoire.

-J'aime les longues histoires, tu peux tout me raconter.

-Attends, je vais essayer de me souvenir... C'était un doux soir d'été. La lune ronde illuminait les sentiers. Je courais, ensanglantée, les cuisses couvertes de bleus noir-violet, vers ma mort non méritée. Une corde autour du cou, je me lançai, résolue, vers un monde inconnu. Mais je ratai mon coup. Mon père en colère m'est alors venu à l'esprit. Lui-même qui m'a fait détester la vie. Je me ruai à terre sous ses violents coups. Il hurlait : "Tu as raté ton année ! Incapable ! Tu devais devenir un médecin honorable, comme moi ! Qu'ai-je fait au bon Dieu pour avoir une fille pareille ?" Derrière lui, ma mère, qui tendait l'oreille, a senti ma peine, mais elle a préféré s'en aller silencieusement dans le salon, une pièce où l'ambiance était plus sereine.

-Je ne savais pas que tu étais frappée par ton père ! Ça va mieux, maintenant ?

-Moyen. Je suis dévastée. Je l'évite toujours. Je pars en courant, quand je le croise. Bref, quand je suis revenue à la réalité, mon esprit était vide. J'avais échoué. Le temps s'écoulait encore, mon cœur battait en cadence. Mes poumons se remplissaient et se vidaient lentement, répétitivement, comme une irrésistible transe. Des larmes froides coulaient sur mes joues. Le paysage nocturne était flou. Je suis restée comme ça quelques heures, vivante mais morte, en pleurs. Puis, un homme d'une trentaine d'années me trouva, pitoyable, en sang et en larmes, dans le jardin public. Il me prit sur ses épaules et me ramena chez lui. Pourquoi a-t-il fait ça ? Je ne le connaissais pas. Peut-être voulait-il aider une âme souffrante ?

-C'est quand même incroyable ! J'ai l'impression que tu me lis un roman, tu es sûre que ce n'était pas juste un rêve, ton histoire ?

-Certaine. Le lendemain, je me suis réveillée dans un grand lit aux draps rouges. À ma grande surprise, j'étais nue. J'ai mis la couverture autour de mon corps afin de cacher mes bleus. Je ne voulais pas bouger, ni continuer la vie. L'homme est entré. Il prononçait des mots, mais je n'écoutais pas. Je ne le regardais pas non plus. Il m'a apporté à boire et à manger. Je n'en voulais pas. J'esquivais la discussion et ça l'agaçait. Ça a duré une semaine. Puis, je me suis mise à parler. Il travaillait chez lui, alors je ne voulais pas le déranger. Mais, un soir, il m'a posé des questions sur mes blessures. Après lui avoir dit la vérité à contrecœur, il a enroulé ses bras autour de mon corps et m'a dit qu'il me protégerait. Je me sentais si bien, enveloppée dans ses bras chaleureux et la couverture.

-Quel charmeur, celui-là !

-Ou bien son instinct protecteur le faisait agir ainsi.

-Quelle bienveillance, tout de même. Tu as eu beaucoup de chance.

-Par la suite, je n'ai plus quitté son appartement. C'était mon refuge, le seul endroit où je n'allais jamais croiser mon père. L'homme, qui au passage était très sexy, prenait du temps pour s'occuper de moi. Il ne révélait à personne mon existence, me cachait dans la chambre quand il y avait des invités. J'étais comme possédée par lui. Et ça me plaisait beaucoup.

-Pourquoi tu parles au passé ?

-Parce que je raconte une histoire. Le passé est plus approprié, non ?

-Et tu le vois encore, cet homme ?

Bianca se mordit les lèvres. Elle ne voulait pas avouer la vérité à son amie. Alors, elle reprit :

-Un soir, il m'a livrée à la police. C'était devenu très tendu, il me disait qu'il y avait des affiches de mon visage partout dans le village.

-Je vois. Et donc, tu es retournée chez tes parents.

-Voilà, c'est ça...

-Et tu l'as revu, depuis ?

-Non. Aucune trace de lui.

Tout à coup, l'homme entra dans le café et prit Bianca dans ses bras.

-Bianca, on avait dit que tu ne devais pas te montrer dehors, lui murmura-t-il à l'oreille.

-Mais je voulais voir une amie !

-Tu sais que tu n'es pas en sécurité, ici. Dis-lui au revoir, ma belle.

Rose, terrifiée, regarda le grand homme musclé enlever Bianca et ne la revit plus jamais.

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