Chapitre 108 : Le temps des semailles, deuxième semaine quatrième jour (Amour, pensées et conséquences)

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Chapitre 108 : Le temps des semailles, deuxième semaine quatrième jour (Amour, pensées et conséquences)

Deux longues journées passées déjà à chevaucher à travers la campagne des domaines, prenant bien soin d’éviter les bourgades ainsi que les questions inévitables sur le comment du pourquoi de ce garçon aux marques manifestes de la magie, pieds et poings liés, entre les mains de cette troupe de mercenaires en armes.

Eldarian conscient depuis déjà un bon moment qu’il n’en apprendra pas plus de ces hommes, s’est mis en méditation pour ne plus ressentir la douleur de son corps occasionnée par sa position prolongée en travers de la monture.

D’après son estimation, ils devraient arriver à destination dans le courant de la prochaine journée et devra encore subir les palpations outrancières de ces deux dernières nuits sans montrer le moindre signe de mécontentement à son geôlier, qui de ce fait devient de plus en plus entreprenant en pensant sans doute que son prisonnier les apprécie du fait de son apparente passivité.

La nuit précédente il a même osé entrer sa main dans les hauts-de-chausses d’Eldarian pour lui caresser le sexe durant un long moment, jusqu’à ce qu’il ait la satisfaction de le sentir jouir en lui souillant les doigts.

Eldarian pour lui donner satisfaction, a fait abstraction de l’homme en le remplaçant dans ses pensées par celui qui les hante de plus en plus souvent et qui bien entendu a permis le dénouement rapide tant attendu, l’homme soupirant alors du plaisir évident d’être arrivé à ses fins.

Il pense alors à un petit stratagème, celui-ci devrait lui permettre de passer la prochaine et dernière nuit entre les mains de cet homme sans que cela aille au-delà de ce qu’il est prêt à accepter pour la réussite de sa mission.

La seule véritable crainte d’Eldarian serait que son père le fasse revenir dans son corps pour en savoir plus sur ce qu’il pourrait avoir déjà appris et que ce soit son frère qui subisse les attouchements durant la nuit, craignant alors qu’il mette fin à ses desseins en créant une altercation entre ses kidnappeurs qui aurait forcément des retombées négatives sur ses plans.

***/***

Voldarian donne le signal de la pause quand il aperçoit un ruisseau qui leur permettra d’abreuver leurs nouvelles montures, celles-ci ayant répondu à l’appel d’Aerandir en choisissant leur cavalier au plus grand dam de Durin qui vit arriver vers lui une superbe jument de quasiment deux fois sa taille.

Conrad pour sa part observe le rapprochement entre Lorgan et Loup avec un sourire complice d’en comprendre la raison première, conscient qu’entre les deux garçons un lien très fort se tisse qui devrait très vite leur apparaître pour ce qu’il est en réalité.

Il n’en est pas moins surpris que Loup ait si vite oublié ce qu’il semblait pourtant ressentir envers Gaétan, se faisant alors la remarque qu’il en va très certainement de même pour lui qui ressent de plus en plus le manque de son ami d’enfance avec qui il a tant d’accointances, que ce soit dans leurs goûts de tous les jours comme dans les découvertes qu’ils ont pu faire ensemble durant toutes ces « doubles lunes » à partager leurs secrets.

Ce qu’il prenait pour de l’amour en faisant la connaissance d’Eldarian, n’était ni plus ni moins qu’une très forte attirance physique à laquelle s’était greffée tout naturellement une forte amitié et les quelques jours passés avec le maître guerrier, mais aussi et surtout ses paroles parfois dures à entendre, ont eu tôt fait de le faire réfléchir pour comprendre enfin que c’est lui qui avait raison tout en faisant toutefois erreur sur la personne.

L’amour que lui Conrad porte à Perceval n’est pas celui de la chair, mais bien du cœur et s’il mettrait volontiers sa vie en jeu pour sauver la sienne, le sexe n’en serait en rien l’élément moteur mais plutôt ce besoin de le protéger comme on voudrait protéger un fils ou encore un petit frère.

Eldarian n’a donc pas fait erreur sur le sens du regard qu’ils se sont portés devant lui, mais tout simplement y a-t-il vu plus que ce qu’il en était réellement.

Après tous ces longs jours sans la présence à ses côtés de Gaétan, il devient évident pour Conrad qu’il lui manque à un point tel qu’il n’aurait pu l’imaginer sans cette séparation et ses nuits ne sont plus peuplées que par le visage de son ami, son corps tendu à outrance lui rappelant combien il lui manque de pouvoir le toucher et le caresser, lui faire l’amour, l’entendre gémir dans ses bras, voir ses lèvres devenir purpurines sous le plaisir d’un orgasme bien souvent simultané et enfin de le sentir reprendre son souffle, blotti contre son corps tout autant alangui que le sien.

Aerandir s’approche de lui avec un petit sourire démontrant bien là l’amusement à le voir aussi loin dans ses pensées et le fait sursauter en lui tapotant gentiment l’épaule.

- Te voilà bien loin de nous, n’as-tu donc pas vu mon oncle faire le signe de la pause ?? Ou peut-être as-tu l’intention de poursuivre seul ta route ??
- Hein !! Comment…je…mais non !!
- Tes pensées étaient bien profondes pour que tu en oublies le temps, serais-tu en manque de ton aimée ??

Conrad fixe un instant le « jeune » Elfe avant de rougir vivement.

- Je ne savais pas que vous autres les Elfes aviez le don de divination ! Hi ! Hi !
- Pas besoin d’un tel don pour comprendre certains signes, vous autres les humains ne savez pas ou très mal dissimuler vos pensées ! Hi ! Hi ! Que ce soit au niveau du visage comme à celui encore plus marquant de tes hauts-de-chausses !!

Conrad n’a pas besoin de baisser les yeux pour comprendre de quoi parle son ami, sa bandaison ne lui échappant pas plus qu’à lui.

- Que veux-tu, la nature est ainsi faite et cela fait maintenant plusieurs jours que la promiscuité ne m’a pas permis d’y apporter quelques…"secousses" salutaires.

Aerandir cligne d’un œil en s’éloignant de Conrad, agréablement surpris malgré tout que celui-ci se sente suffisamment en confiance près de lui pour avoir une telle conversation généralement tut ou tout du moins n’exprimée qu'avec prudence que devant de véritables amis.

Pour sa part ce sentiment lui était encore inconnu quelques jours auparavant et il le comprend beaucoup mieux maintenant qu’il y est confronté, même si pour l’instant rien n’est encore fait et qu’il n’en est encore qu’à la phase d’analyse sur lui-même de ce pincement au cœur qu’il a récemment ressenti.

Les Elfes étant beaucoup moins impulsifs sur beaucoup de sujets que les humains et sur celui de l’amour en particulier, puisque le temps est un facteur primordial qui doit être pris en compte, la vie leur étant suffisamment longue pour ne pas commettre l’erreur de se tromper de personne.

Aerandir s’approche alors de Voldarian son oncle.

- Puis je te poser une question indiscrète ??
- Bien sûr !!
- Aimes-tu toujours Ysoi ma tante ??
- Comme au premier jour où je l’ai connue, pourquoi cette question ??
- Pourquoi alors es-tu parti ??
- Par pure folie sans doute !! Ou encore parce que j’avais oublié ce qu’elle était et que j’imaginais devoir la voir vieillir tout en restant comme je suis !! J’en ai tellement vu mourir de cette façon, tu comprends ??
- Est-ce mal d’aimer un humain ??
- Je ne dirai pas cela, juste que ce ne pourra être qu’un amour forcément éphémère !! Leur vie est si courte et ce n’est pas celui qui part en premier qui en sera le plus malheureux, quoique je me le demande parfois car le fait de se voir vieillir devant quelqu’un qu’on aime doit être aussi d’une bien grande tristesse !!

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