Chapitre 61 : Sixième jour des fêtes de la « double lune » (Découvertes et conséquences)

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Chapitre 61 : Sixième jour des fêtes de la « double lune » (Découvertes et conséquences)

« Appartements privés de sire Childebert, le soir venu. »

Dame Christiane est déjà couchée et son époux s’apprête à en faire autant pour la rejoindre, quand des coups sourds résonnent dans la chambre venant de la porte.

- Qui peut donc venir nous déranger à une heure aussi tardive ?
- Le mieux pour le savoir est que j’aille ouvrir !! Endors-toi ma mie, ne m’attends pas !!

Sire Childebert endosse rapidement une lourde chemise de nuit avant d’aller voir qui vient troubler son repos, il n’est qu’à moitié surpris de tomber nez à nez avec sire Willibert qui semble à voir son visage, dans tous ses états.

Il lui fait alors signe de reculer pour sortir afin de refermer la porte derrière lui, l’entraînant dans un salon annexe de là où ils pourront converser tranquillement.

- Je présume qu’une affaire urgente vous amène ??
- La trêve a été rompue messire !!
- Comment ??
- Vous avez bien entendu messire, une ronde vient de découvrir trois cadavres d’inconnus dans une ruelle !!
- D’inconnus dites-vous ??
- Oui messire, ils n’appartiennent pas au domaine et leurs vêtements semblent indiquer des serviteurs de l’église, en tout état de cause ce ne sont pas des renégats !!
- Mais enfin !! Personne n’avait encore rompu la trêve jusqu’à présent !! Qui d’autre est au courant ??
- À part mes hommes il serait étonnant que quelqu’un les ait découverts, j’imagine que sinon toute la ville serait déjà dans tous ses états !!
- Faisons en sorte que cela reste ainsi !! Qu’avez-vous d’autre à m’apprendre ??

Il tend les deux étoiles de métal encore couvertes de sang à sire Childebert qui s’en empare alors en prenant garde de ne pas se couper tellement les branches en sont tranchantes.

- Deux des cadavres avaient ceci de planté profondément dans le cœur, ils sont sans conteste morts sur le coup et le troisième ne s’en est guère mieux sorti, il a eu le cerveau perforé par son appendice nasal et j’ai bien peur messire que l’identité de l’assassin soit des plus évidentes.
- Un maître guerrier de Linn ??
- Et comme nous n’en connaissons qu’un dans nos murs, le coupable est vite désigné !!
- Savez-vous où est Eldarian en ce moment ??
- Non, messire, mais je peux envoyer quelques hommes d’armes à sa recherche ??
- Humm !! Je ne voudrais pas qu’il y ait de nouveau une grave entrave à la trêve, allons déjà vérifier qu’il n’est pas tout simplement dans sa chambre !!
- Bien messire, mais n’est-ce dangereux s’il s’avère qu’il est bien le coupable ??
- Je ne pense pas qu’il s’en prenne à nous, écoutons déjà sa version des faits avant d’en tirer un jugement !!

Childebert prend la torche des mains de sire Willibert qui s’empresse d’en allumer une autre, pour rejoindre son seigneur qui déjà traverse d’un bon pas les couloirs du château en direction de l’aile où dorment ses fils ainsi que ses invités.

Sire Childebert se doute bien qu’une fois encore un motif suffisamment sérieux ait été nécessaire à Eldarian pour agir comme il l’a fait, seulement rompre la trêve est l’acte le plus impardonnable qu’il soit et si la preuve de sa culpabilité était avérée, il ne pourrait rien faire d’autre que le condamner.

Pourtant la mort de ces trois hommes doit absolument rester secrète, le peuple ainsi que le reste de Goth devra absolument ignorer cette ignominie et garder assurément à l’esprit ce que représente la trêve de la « double lune », où chacun peut durant toute sa durée, faire la fête sans autre souci pour sa sécurité comme il l’a été décrété un millénaire plus tôt afin de brasser les populations et éviter ainsi les naissances du même sang qui commençaient à l’époque à affaiblir l’humanité, donnant des enfants de plus en plus fragiles et difformes.

C’est encore dans ses pensées que sire Childebert arrive devant la chambre d’Eldarian, l’ouvrant à la volée sans même ressentir le besoin de s’annoncer et tombant sur une scène qui si lui pouvait s’y attendre, n’était certainement pas faite pour la vue de son maître d’armes.

**/***

Quand la porte s’ouvre brusquement, Conrad sursaute en séparant ses lèvres de celles d’Eldarian mais pas suffisamment rapidement pour que les deux hommes ne s’en aperçoivent, se retrouvant brusquement comme tétanisé à ne plus pouvoir faire un mouvement tellement la surprise est forte pour lui d’avoir été pris sur le fait.

Sire Childebert le fixe avec une certaine tristesse dans les yeux qui très vite ne deviennent plus que deux traits d’une dureté qui fait frémir Conrad.

- Dehors !! Une chance pour toi que les fêtes battent leur plein, t’en rends-tu compte ??
- Mais !! Seigneur !! Ce n’était pas ce que vous croyez !!
- Ah, oui !! Vraiment !! Nous aurons donc une explication sur ce à quoi je viens d’assister, mais pour l’instant dehors !! J’ai d’autres chats à fouetter, que deux drôles en pleine pâmoison !!

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