Chapitre 44 : Quatrième jour (Le choix) (suite)

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Chapitre 44 : Quatrième jour (Le choix) (suite)

Chaque prétendant va alors dans un premier temps se placer dans la file correspondant à son premier choix, attendant patiemment en file indienne que ce soit leur tour d’avoir la brève conversation avec le maître de guilde.

Celle-ci pouvant le convaincre si par malheur son nom n’avait pas déjà été retenu, c’est ainsi que les premières heures passent et que les jeunes gens reviennent soit à leur place avec le sourire aux lèvres d’avoir été accepté, soit se dirigent-ils vers une estrade spécialement mise en place à cet effet et d’où ils seront appelés par un autre maître pour terminer de remplir son quota d’apprentis.

C’est ainsi qu’Ada se voit revenir à sa place avec un grand sourire de satisfaction, étant en tête de liste de la maîtresse tisserande qui connaissait déjà son travail et qui elle aussi se retrouve visiblement heureuse de sa décision.

Petit à petit les files se vident, certaines plus vite que d’autres du simple fait d’avoir moins de candidats ou de places à pourvoir et par contre à l’opposé, l’estrade de ceux refusés à leur premier choix commence, elle, à bien se remplir.

Arrive le tour de Tancrède à se présenter devant le maître forgeron, celui-ci lui pose derechef la question de ce qui l’amène devant lui.

- Tu es le fils de Foulque ?
- Oui maître !!
- Me voilà bien surpris de te voir te présenter devant moi, je voyais plutôt ta place avec la guilde des paysans ?? J’avoue ne pas t’avoir retenu sur ma liste pour cette même raison et j’aimerais connaître la pensée qui a donné lieu à cette décision de ta part ??
- J’ai envie de créer de belles choses, voir prendre forme les objets sous mes mains !! Je suis robuste et pas fainéant à la tâche !! Je saurais vous prouver que vous avez fait un bon choix en me prenant comme apprenti, mon père m’a toujours dit qu’il fallait aller de l’avant et d’être le seul maître de son destin, de ne pas se laisser ranger dans une case si celle-ci ne nous apporte pas la sérénité de l’esprit !! De plus, là où je vis il n’y a pas de forgerons à moins d’une journée de marche et pourtant la demande est suffisante pour en vivre correctement !!

Tancrède retient sa respiration sous le regard scrutateur du maître forgeron, il connaît très bien la réputation de courage au travail de son père, tout comme il sait avec quelle fierté il parle de ses fils à qui veut l’entendre.

Il voit l’homme le fixer dans les yeux, son regard reste franc ne cherchant aucunement à se détourner du sien en montrant la détermination qu’il a de se faire accepter et ce n’est que quand le maître forgeron se replonge dans sa liste et que d’un mouvement sûr il rature énergiquement le dernier inscrit, que Tancrède peut enfin reprendre de l’air dans ses poumons en le voyant souligner avec insistance son nom raturé peu de temps avant le début du « choix ».

- Très bien mon gars !! Je suis agréablement surpris de ton choix à rejoindre notre corporation et si j’avais rayé ton nom c’est tout simplement parce que comme je te l’ai déjà dit, j’étais convaincu que ton avenir était avec la guilde des paysans !! D’ailleurs j’en ai la certitude rien qu’à voir la tête de mon confrère qui vient juste de comprendre qu’il t’avait perdu ! Ha ! Ha !
- Merci maître !! Je vous promets que vous n’aurez jamais à regretter cette décision !!
- J’en suis convaincu mon gars !! Allez !! Laisse la place au suivant, je voudrais en terminer rapidement de ceux qui ont choisi cette voie pour ensuite me repérer dans ceux qui restent pour compléter nos besoins d’apprentis pour cette « double lune » !!

Tancrède le sourire aux lèvres rejoint Ada qui lui saute au cou de joie, reprenant ensuite leur places pour voir où en est Loup et ils le repèrent vite à sa chevelure blonde, toujours en attente dans sa file qui semble être particulièrement nombreuse de jeunes ayant fait le même choix et qui leur amène une moue désabusée sur les chances du blondinet à s’y voir accepté.

De leurs côtés Gaétan et Conrad sont en bout de file de la guilde des gens d’armes, s’approchant petit à petit du bureau où maître Willibert officie au recrutement de ceux qui auront ensuite après une formation sans faille à défendre au péril de leur vie le domaine de ses ennemis.

Bien entendu sire Willibert comme les autres maîtres de guilde, a sous les yeux la liste des prétendants et comme ses confrères, il a lui aussi rejeté quelques-uns d’entre eux ne lui semblant pas avoir les qualités morales ou physiques nécessaires.

C’est donc avec une certaine surprise qu’il a pu constater que Conrad mais surtout Gaétan s’étaient inscrits sur sa liste, mais la règle du « choix » étant ce qu’elle est, il est bien obligé d’en tenir compte et au fond de lui sire Willibert s’en réjouit, même en étant parfaitement conscient des complications qui vont découler de la décision qu’il prendra.

Sire Willibert dans son for intérieur n’est pas mécontent que Gaétan ait fait ce « choix », il serait le premier futur seigneur, de ce domaine tout du moins, à avoir suivi la formation des armes au détriment de l’étude plus poussée des chiffres et des écritures.

Bien entendu du fait de sa position sociale, et comme toute personne issue de la noblesse des châteaux, le jeune prince sait parfaitement lire, écrire et compter, y passer quatre « doubles lunes » supplémentaires seraient sans doute des plus profitables à son instruction déjà d’un très bon niveau mais est-ce bien là le rôle du seigneur à faire doublon avec son régisseur, celui-ci étant spécialement en charge de ces tâches de gestions du domaine.

Alors qu’une formation des armes lui serait beaucoup plus profitable pour gérer ensuite la résolution des conflits qui, et de cela sire Willibert n’en doute pas un seul instant, seront de plus en plus meurtriers du simple fait qu’il n’y aura bientôt plus de magiciens suffisamment puissants pour les éviter.

C’est donc avec cette pensée que sa décision a été prise d’accepter le jeune prince et son ami dans ses rangs, sachant très bien également que ce serait pour Conrad une merveilleuse opportunité pour lui d’échapper à sa condition de serviteur bien avant que son ami d’enfance n’ait le pouvoir de le faire.

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