8. He smiles back with his pumpkin grin

5 minutes de lecture

Jin

Je mets mes fringues dans un sac, quand j'entends Line m'interpeller.

  • Je te dérange ?
  • Pas du tout.
  • Faites attention. Ma fille a besoin de son père, et moi de mon mari…
  • Bien sûr, lui dis-je d'un ton rassurant.
  • Et... Cette fille. Elle n'a rien à voir avec tout ça. Je ne veux pas qu'elle paie les conséquences d'actions qu'elle n'a pas commis, juste parce qu'elle nous aide.

Moi non plus.

  • T'inquiète pas, je veille sur elle.
  • Tu veilles sur son cul ouais.
  • Aussi, dis-je en riant.
  • Tu te rappelles combien tu t'es moqué de Baram et moi au début ? De notre coup de foudre. Tu n'y croyais pas.

J'hausse les épaules, tout en continuant de faire mon sac.

  • Ce sentiment de s'être toujours connu, alors que l'on vient à peine de se rencontrer... Tu as toujours cru ça impossible. Impossible de s'attacher à quelqu'un en aussi peu de temps, et sans même le connaître. Parce qu'avec toi, tout fonctionne au mental. Alors que parfois, c'est juste physique.

Je l'aime, mais qu'est-ce qu'elle m'énerve.

  • C'est pour ça que tu ne penses plus qu'à sauter sur cette fille depuis que tu as posé les yeux sur elle. Ton corps la réclame. Et je suis prête à parier que ta tête aussi.
  • Mon corps, oui. Mais ma tête ?
  • Tu penses à elle. Pour n'importe quelle chose. Tu es jaloux et assez protecteur.
  • C'est trop rapide Line.
  • C'est ça le problème avec toi. C'est toujours trop rapide. Mais lance toi bon sang ! Tu n'arriveras jamais à rien en voulant toujours attendre ! Tu n'as rien à perdre.
  • Je vais pas me lancer dans une histoire avec chaque fille que je rencontre.
  • Chaque fille que tu rencontres ne te fait pas l'effet que te fait celle-là.

Elle a pas tort.

  • Arrête de te prendre la tête, c'est pas ton genre. Tu te prends jamais la tête. Sauf quand ça concerne les filles et les relations sérieuses.

Encore une fois, c'est vrai.

  • Alors pars du principe que ça ne t'engage à rien de débuter une simple relation. Et le temps que tu affectionne tant te dira si elle est sérieuse ou non.
  • Merci Line…
  • Si je peux t'aider, c'est un plaisir, Jin. Puis je t'avais dit que tu te prendrais un retour de karma dans la gueule pour t'être moqué de nous.

Je ri.

  • Je crois qu'elle est arrivée. Derek ne devrait plus tarder non plus. Fini ton sac, je vais t'attendre avec elle.

Je lui embrasse le front et la laisse partir.

Des fois, je me demande si cette femme n'est pas folle... Ou voyante.

Le reste de la journée passe, on se rend à destination, à la recherche d'un logement...

Ce motel est pas trop dégueulasse. En vrai, ça va.

On s'est fait un resto tous les six, c'était sympa.

Le lendemain arrive bien trop vite à mon goût. À celui de Frankenstein aussi, vu la tronche qu'elle tire.

  • Ça va, lui demande Derek.

Elle secoue la tête, négativement.

  • Non. Il fait froid. Et il est tôt.

À peine sept heures du matin.

On s'est donc répartis en trois groupes de deux. Derek et elle, Baram et moi, et Cross et Wounds, qui a échangé sa place avec Tello.

J'ai un peu fait la gueule, mais mon président m'a gentiment rappelé qu'ils avaient l'habitude de travailler ensemble, et que ce serait plus simple.

On met donc une heure vingt pour aller du côté de la route pour atteindre la rive nord, vers Crawford. Vu qu'elle est fermée, on laisse nos véhicules près de la Black Canyon Road, et on continue à pied pendant à peu près une demi heure, pour atteindre notre destination.

On se sépare, puis on commence les recherches.

Les très, très, très longues recherches.

Baram pète un câble d'ailleurs, avec mes tentatives ratées de nous divertir.

On doit fouiller plusieurs kilomètres, avec pour seule indication : du sang.

Probablement.

Ou alors quoi que ce soit qui puisse laisser présager que quelqu'un était attaché ou a griffé le sol.

Autant chercher une aiguille dans une botte de foin.

Mais au moins, on profite de la vue, c'est vraiment magnifique.

Au bout de plusieurs heures, en contrebas, j'aperçois quelque chose qui m'interpelle.

  • Baram, ramène toi. Regarde.

Je pointe du doigt l'endroit en question. Le peu de verdure qu'il y a, herbes et arbustes, sont écrasés. Comme si...

  • Quelqu'un a traîné quelque chose ici, déclare mon président.

Nous attrapons chacun notre téléphone, puis appelons Derek et Cross.

  • On a trouvé un truc, ça peut potentiellement aider, dis-je.

On leur indique notre position tant bien que mal, et ce qui nous fait face.

  • On n'est pas loin, déclare Frankenstein. On arrive.

Effectivement, une dizaine de minutes plus tard, ils débarquent tous les deux.

Derek constate les mêmes choses que nous, et sa coéquipière prend des photos.

  • Vous avez quoi de votre côté, demande Baram.
  • Que dalle. Va falloir concentrer les recherches de l'autre côté, à partir d'ici, répond Derek. Pour le coup, vaudrait mieux qu'Azrael et moi soyons séparés, avec l'un d'entre vous. Comme ça, il y aura toujours un œil affûté qui pourra remarquer la moindre petite chose.

On acquiesce, puis nous nous séparons de nouveau.

Baram et Derek, puis l'ange de la mort et moi.

On commence à marcher, puis je remarque qu'elle a l'air épuisée.

  • Donne-moi ton sac.
  • Pourquoi ?
  • Tu cache un cadavre dedans ?
  • Quoi ? Non !
  • OK, alors t'as rien à cacher ou quoi que ce soit. Donne le moi, je te le porte, ce sera plus simple pour toi.

Elle me fait un petit sourire et accepte.

Putain c'est assez lourd, tu m'étonnes qu'elle était à deux doigts de tourner de l'œil !

Derek est vraiment un con. Elle est toute maigrichonne, et il la laisse porter un truc aussi lourd sur autant de kilomètres...

  • On cherche quoi du coup ?
  • Le moindre petit truc, qui pourrait nous dire que le meurtrier était bien là, et que c'est bien ici que les victimes ont été tuées. Ou du moins, décapitées.
  • Tu penses que l'assassin les aurait amenés ici, déjà morts, puis leur aurait coupé la tête dans un endroit désert ?
  • C'est pas impossible. Tu le sais très bien. Ça laisserait aucune trace qui le relierait directement à lui. Une mort par famine et déshydratation, ça ne laisse aucune trace non plus. Juste la décapitation.

OK, super.

Annotations

Vous aimez lire Hellspirits ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0