7. I must confess my final breath is heavy with the fog

4 minutes de lecture

Jin

J'enlève mon jogging et rentre dans la salle de bain.

Je suis néanmoins interrompu dans mon élan, par une petite brune bien décidée à m'allumer.

  • T'as changé d'avis finalement ?
  • Non. Par contre, toi tu pisse le sang de l'arcade, et faut soigner tout ça. Ce serait dommage que ce joli visage soit abîmé définitivement…
  • Tu pouvais pas attendre un autre moment ?
  • Tu rigole ou quoi ? C'est le meilleur moment, pour mes yeux. Quoique, j'aurais pu attendre que t'ai enlevé ton boxer aussi.
  • Si j'avais plus mon boxer, tu crois vraiment qu'on serait en train de parler la ?

Son sourire narquois ne la quitte pas.

Elle prend une bouteille d'alcool, qu'elle a sorti de sa trousse, et un coton qu'elle imbibe.

  • Bon, tu m'excuseras, mais d'habitude, c'est des morts que je m'occupe. Donc je suis pas très délicate.

Et effectivement, elle me met le coton directement sur la plaie, en appuyant bien fort. Ce qui m'arrache une plainte de fillette, et qui l'a fait rire.

  • Je t'avais prévenu !
  • Tu vas pas me recoudre j'espère ! Parce que sinon je pars en courant.
  • Petite nature.
  • Grosse brute.
  • Tu veux un bisou magique après ça gros bébé ?
  • Une petite pipe devrait faire l'affaire.

Et elle appuie encore plus fort sur ma blessure.

  • Mais t'es vraiment une connasse toi.
  • Toi même, dit-elle en tirant la langue telle une enfant.

Je m'approche d'elle -si c'est encore possible- et passe ma tête dans son cou.

J'y dépose des baisers, de son oreille à son décolleté...

  • Tu caches ton arme dans ton calbut ou t'es juste content de me voir ?

J'attrape sa main, et la pose sur mon entrejambe. Pourquoi j'ai fait ça ? Je me veux du mal à moi-même, ou c'est comment ?

J'avais déjà bien du mal à garder un tant soit peu de self-control, mais alors là...

  • Ça a l'air d'être une arme ?
  • Ouais, de destruction massive !

Mon ego s'en réjouit comme tu ne l'imagines même pas.

  • Aller, à la douche, tu pues !
  • C'est même pas vrai !
  • Non, mais tu transpire, et ça, c'est vrai.

Je me recule difficilement et soupire.

  • C'est pas légal d'être aussi beau et aussi bien foutu. Aller, il te reste plus beaucoup de temps.

Elle me met une tape sur les fesses et se barre.

Je suis ou-tré.

OK donc clairement je suis sa pute. Tout va bien.

Après une bonne douche froide, en tête à tête avec ma main droite, je m'habille, et vais rejoindre Derek, Cross, Baram et l'allumeuse.

  • Bon, On sait par où commencer ? Parce qu'il y a deux côtés dans ce putain de canyon. De plusieurs centaines de kilomètres.
  • Déjà, on oublie les vingt-et-uns kilomètres à l'intérieur du parc.

Évidemment.

  • Je pense qu'il vaut mieux se concentrer sur la rive nord. C'est la moins fréquentée, la plus sauvage, et techniquement, la route est fermée à cette époque de l'année, donc personne ne peut normalement s'y aventurer, déclare Frankenstein.
  • Bon, chacun prend une arme. Des fois qu'on se fasse attaquer par un ours ou un lynx...

Hyper rassurant.

  • Couvrez vous aussi. On risque de se peler le cul. On est que fin mars, les températures sont pas super hautes, prévient Derek.

On va en avoir pour plusieurs heures. Heureusement qu'il est encore tôt.

  • On devrait aller dans un motel. Parce qu'on en a pour presque cinq heures jusqu'à là-bas. La nuit tombe vite, on n'aura pas assez de temps. Le mieux, c'est qu'on dorme à Montrose. On sera à une vingtaine de minutes du Canyon.

Le président a parlé, personne ne va contre son sens. Et ce serait bête, parce qu'il a raison.

  • Faut pas oublier non plus que les routes sont fermées. Donc on va devoir rentrer à pied.
  • Bon, je passe chez moi récupérer des vêtements chauds et la batterie de mon appareil photo. Je vous rejoins ici.
  • Prends de bonnes chaussures de marche Azrael. Parce que tu vas en bouffer de la marche.

Elle grimace.

  • Ouais super. Et dites à Tello de venir. Déjà, parce qu'il a un très bon esprit d'analyse, puis comme ça au moins, on est six, et on fera des groupes de deux.

Elle prend son sac, et s'en va.

  • Quelqu'un m'explique pourquoi elle m'a fait me dépêcher ?
  • Ma foi... Disons que c'est une impatiente et qu'elle veut tout, tout de suite.

Ouais, sauf ma queue.

On prépare nos affaires et on les charge dans les voitures. Parce que ce sera plus pratique que d'aller là-bas en motos...

Par contre, Frankenstein est toujours pas revenue. Et j'ai à peine le temps de faire la remarque à Derek, que son téléphone sonne, et qu'il nous fait signe que c'est elle.

Il décroche et met sur haut parleur.

  • Un problème Azrael ?
  • Ouais carrément. J'ai pas de chaussures de marche !
  • Mais t'as quoi dans ton meuble à chaussures ?
  • Des escarpins, des bottines avec et sans talons, des bottes, des cuissardes et des pantoufles.

Il souffle.

  • Tu chausse du combien déjà ? Je vais regarder dans le stock des nouvelles recrues si je peux trouver quelque chose.
  • Du trente-six.

J'éclate de rire. Mes frères pouffent.

  • Quoi, t'as un problème ? C'est pas parce que tu dois porter du xl en caleçons que tout le monde porte des grandes tailles monsieur !

Elle s'enfonce toute seule... Et je vais mourir de rire.

  • Heureusement que ma queue fait pas la taille de tes pieds !
  • Bon, déjà, t'es pas fétichiste. C'est au moins ça de pris. Alors je te préviens, je fais du quatre-vingt-cinq C en taille de bonnet. Comme ça, pas de mauvaise surprise !

Oh bordel, ça rentre pile poil dans mes mains.

  • Ça, je voulais pas le savoir, crie Derek.

Elle souffle bruyamment.

  • Bon, normalement j'ai tout. Trouve moi des chaussures de marche, en attendant, j'arrive.
  • Vous allez me rendre fou, dit-il après avoir raccroché. Être enfermé avec vous deux, ça va être un supplice. Même pas capable de vous contenir deux minutes.
  • Quoi, t'es jaloux ?

Il grimace.

  • Seigneur, non ! Quelle horreur !
  • Comment ça quelle horreur ? Cette nana c'est…
  • Un démon. Le diable qui a revêtit une enveloppe de déesse, je te le concède.
  • J'aurais juste dit une déesse, mais oui, si tu veux.

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