5. Kill all the lights as midnight approaches

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Jin

J'ai fini de donner mon cours de sport, alors je m'octroie une petite pause cigarette, très rapidement rejoint par Tello et Cross.

Je crève de chaud bordel, et le soleil qui tape n'arrange rien. Je transpire comme pas possible, et j'ai même pas de t-shirt !

Une voiture se gare sur le parking, et une petite brune en sort. Je me redresse rapidement suivi des deux autres, puis m'approche d'elle.

  • Qu'est-ce que tu fais là ?

Elle laisse traîner ses yeux sur mes abdos, mon torse, ma paume d'adam, puis enfin, sur mon visage.

J'hausse juste un sourcil, avec un petit sourire narquois.

  • Derek vous a pas prévenu ? J'ai fini mon enquête, alors il m'a donné le reste de ma journée et m'a dit de venir ici... Il devait vous envoyer un message.

Je prends mon téléphone, et non, j'ai rien.

  • Que dalle, dit Tello.
  • Je l'appelle, enchaîne Cross.
  • On a trouvé de la glace carbonique, le temps de congeler la pièce, ça va le faire ?
  • Niquel. J'ai pu choper du matériel de mon côté.

Mon pote revient, et nous confirme que cet idiot de Derek a oublié de nous informer de l'arrivée de la bombe atomique.

Et de ma trique, par la même occasion.

Je l'accompagne à l'intérieur du club, et dès que Baram nous voit, il nous rejoint.

  • T'es pas censé donner un cours de self défense toi ?
  • J'ai annulé.

Depuis quand il annule ses heures de cours ?

  • Polly est malade. Et Line est à l'hôpital.

La tête paniquée que tire Frankenstein est pas mal.

  • Relax. Line travaille en tant qu'animatrice, dans un hôpital pédiatrique.

Cette femme est un ange.

  • Jin t'a dit pour la glace carbonique ?
  • Oui. J'y vais d'ailleurs.
  • Si t'as besoin de quelque chose, demande. Si t'as besoin de moi, simule un orgasme.
  • T'es un grand malade.
  • C'est pour comparer le bruit que tu feras quand je t'en donnerais un vrai, dis-je avec un clin d'œil.
  • T'es mignon mon chat, mais j'ai pas dormi de la nuit pour sortir les boyaux d'un cadavre décapité. Je suis réveillée depuis trente-deux heures d'affilées, et j'ai subi deux journées de travail entre temps. Sans compter ma nuit de travail ici. Donc la je pense plus à pioncer qu'à baiser, même si la tout de suite en te voyant à moitié à poil, je me dis qu'en fin de compte je suis plus si fatiguée que ça...

Cette nana est une contradiction à elle seule.

Elle tourne les talons, et descend au sous-sol.

  • Aller, retourne casser des gueules Jin.

Ouais, c'est mon boulot...

Il est presque dix-neuf heures, quand on ferme le gymnase. Derek est rentré il y a une heure, et a fait sa séance de sport avec nous.

On rejoint la grande salle, pour se boire une bière, et débriefer des affaires du club.

Les enforceurs nous ont rejoints, et Line est également parmi nous.

On est pleins de transpi, alors évidemment, on se fait engueuler par les régulières et les brebis...

Du moins, celles qu'on aime bien. On leur laisse ce privilège. On sait que ces quelques unes ne sont pas méchantes et n'attendent rien de nous.

On part alors à la douche pour faire cesser ces hurlements absolument insupportables.

Toujours pas de traces de Frankenstein d'ailleurs.

On a une messe sur les coups des vingt-et-une heures. Faut absolument se pencher sur le problème des corps.

Parce qu'à la limite, décapiter notre sergent d'armes et nous refiler la tête, je peux le comprendre, bien que difficilement.

Mais nous balancer un corps sans tête, comme ça, sans aucune raison par contre, j'arrive pas à saisir.

  • Jin, Baram, entendons-nous crier depuis le sous-sol.

On se lève tous avant de se précipiter en bas.

  • Qu'est-ce qui se passe, dis-je essoufflé.
  • J'ai fait une analyse sanguine. Pas de poison. Je me suis permise de découper la tête de votre pote en deux... Encore. Le cerveau vient de me mettre sur une piste.

Sept heures qu'elle est enfermée ici. Ça aura pas été en vain.

  • Alors ?
  • Notre victime a fait un AVC.
  • Attends, quoi ? Comment ça se fait ?
  • Je sais pas encore. Mais je crois que j'ai ma petite idée.

Elle chope un instrument de torture, et... Attrape un œil de ce pauvre Scar.

On se pèle les couilles ici en plus.

Avec son scalpel, elle fait une incision dans le globe oculaire, et en fait sortir le liquide cristallin.

C'est vraiment dégueulasse.

D'ailleurs, on fait tous des bruits de dégoût.

  • Je vous ai pas dit de rester hein.
  • Tu nous as pas dit de partir non plus.

Avec elle en fait, faut deviner ce qu'elle pense.

Elle examine le liquide avec un appareil chelou, pois au bout de quelques minutes, le verdict à l'air d'être tombé.

  • Ça faisait combien de temps que ce mec avait disparu ?
  • Un peu moins d'un mois, répond Wounds.
  • Si on estime que le sans tête est mort de la même manière que votre pote, alors j'estime la disparition au minimum à il y a trois semaines.

Derek note le tout.

  • Scar est mort de l'une des manières les plus horribles possibles... Son assassin l'a laissé mourir de faim et de soif.

Attends... Quoi ?

Je sens mes forces me quitter, je crois que je vais avoir besoin de m'asseoir.

  • C'était ça sa torture. On peut rester sans manger, en moyenne trois semaines, avant de mourir. Trois jours sans boire.

Putain de bordel de merde.

  • C'est ça qui a déclenché l'AVC. Et c'est aussi ça la cause du décès. Le liquide qu'il avait dans les yeux à pu m'indiquer toutes les carences dont il était victime.
  • Merci Frankenstein. T'en as assez fait pour nous aujourd'hui. Rentre te reposer, d'accord, lui dit Baram d'un ton reconnaissant.

Et très ému.

  • Ouais...

Elle a l'air bouleversée elle aussi.

  • Ça va, lui demandais-je doucement.
  • Ouais. Seulement... Je peux ressentir votre émotion à tous. Je ressens votre peine. Alors du coup, je suis touchée moi aussi par la mort de cet homme. Alors que normalement ça ne me fait ni chaud, ni froid.
  • C'est pas le fait qu'il soit mort qui te rend triste. C'est le fait que nous on le soit.

Elle me fait un maigre sourire.

  • Derek est un excellent enquêteur. Et d'après ce que j'ai compris, Tello est très doué pour s'infiltrer dans n'importe quelle base de données. Vous allez trouver le tueur.

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