C'est grave docteur ?

de Image de profil de Charlie TouneCharlie Toune

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Elle m'avait dit oui de ses magnifiques grands yeux d'un sublime vert smaragdin, et d'un sourire aussi lumineux que la nitescence du soleil. Et de rajouter de sa belle voix claire


-ça sera fort sympa, vous et moi demain soir !


J'étais dans un état euphorique en la quittant. Je commençais à croire au miracle de Roméo et Juliette, ainsi qu'à cet adage révélant que l'amour n'a pas d'âge, et possède le pouvoir de figer le Temps. Dans la rue ensoleillée bondée de passants, j'exultais de joie en me faisant des films style les amours princes charmants des éditions Harlequin en pensant à demain soir. Je me demandais, si nous oserions notre premier baiser, celui qui sellerait notre fantastique amour naissant. J'en étais à cette réflexion hyper optimiste. Quand je suis passé devant un magasin dont la vitrine en miroir me renvoyant l'image d'un vieux moche, moi. À la vue de cette vision horrible d'un mec en pleine décrépitude du temps. Pendant un instant, je me suis mis à douter des rêves d'amour qui naissaient en moi, et s’ouvraient tels des fleurs à la Lumière de mes espoirs flamboyants, d’être aimé follement à cinquante-neuf ans par une jeune fille magnifique de vingt-deux ans au doux prénom de Julie...La grande différence d'âge qui nous séparait ne me posait aucun problème.

En m'observant dans cette vitrine, je me  disais en moi même, que même moi,  je ne voudrais pas de moi, tellement je m'trouvais laid, vieillot à l'allure médiocre. Pour me rassurer de ce constat désolant, je me suis mis à penser aux amours de Chaplin et d'Abraham, des vieux vivant avec des jeunettes. Moi aussi j'aspirai à un destin amoureux digne de ces grands hommes. Puis, je me suis dit que ça devait être ma beauté intérieure rayonnante semblable à celle de Râ, qui avait séduit cette jeune inconnue venue me demander une clope dans la rue, et qui discuta plus de trois heures avec moi sur le trottoir en se marrant comme une baleine des conneries que je lui débitais !

Au rendez-vous, ma superbe princesse couronnée d'une chevelure d'automne en feu me cherchait du regard. Dans sa courte robe noire super moulante, sa féminité explosait. Un joli décolleté dévoilait la naissance de petits seins laiteux bien dodus dans le genre ferme, comme je les aime. Son petit cul aux courbes callipyges invitait au rêve de chattes. Je me parlais intérieurement et me disais que lorsqu’une femme exhibe la beauté de ses formes, elle le fait toujours pour séduire. J'en tirai donc cette conclusion évidente et rassurante que la petite coquine cherchait à m’enivrer de ses naturels charmes, j'en étais fier et heureux.

En l'embrassant sur les joues, je lui offris un joli bouquet de roses. Roses que j'avais récupéré dans les poubelles des fleuristes, et avait donné une seconde fraicheur en les nettoyant à l'eau, et coupant les parties fanées. Pour parfaire le tout, j'avais parfumé les roses avec une bombe à chiottes à la rose. Dans l'étourderie de notre première rencontre, j'ai omis de préciser à cette jeune fille que Job dans sa grande misère avait été plus riche que moi.

D'autorité, elle me prit par la main, et m’amena joyeuse en sautillant chez elle. Je la suivais docilement. Sa petite main fragile dans ma grosse pogne plissée et séchée par le temps passé m'émouvait. Pendant nos pas menant à son domicile, je lui racontais mes habituelles sottises qui la faisaient hurler de rire...Dans ses yeux, de flavescents scintillements de bonheur étincelaient. En cet instant, je me suis vu dans son lit prés d'elle entièrement nue s'offrant à moi.

Son appartement était moins minable que le mien, rangé et propre, il me rassurait. À peine avais-je enlevé ma veste qu'elle me dit d'une voix bizarre.

- Déshabille-toi, déshabille-toi complètement, j'ai envie de toi, tu me rends folle!

Je lui répondis dans un grand étonnement.

-Pas de petits verres avant, tamiser un peu la lumière, la musique, danser des slows, des trucs comme ça ?

-Non, déshabille-toi maintenant, j'ai envie de te manger ! en disant ces mots, elle ouvrit son décolleté et ses magnifiques seins aux roses tétons s'offrirent à ma vue et me troublèrent si fort que j'en baissai subitement mon futal.

À peine mon pantalon venait d’atterrir sur mes godasses. Qu'une voix d'homme venant de nulle part hurla ces mots

-que faites-vous, remontez-moi ce pantalon de suite !

En baissant mon slip, je répondis à cette voix invisible.

- C'est Julie qui me l'a demandé.

-Remettez tous vos vêtements espèce de gros malade, j'appelle la sécurité. Cria la voix qui semblait venir du vide.

Je regardais Julie avec une expression de contrariété, et d'intense interrogation, je ne comprenais pas ce qu'il se passait et qui était la voix qui me gueulait dessus. Julie me regarda avec un sourire ironique, leva la main en l'agitant tout en me disant

- Bye, Bye vieux con, merci de ta courte visite dans mon monde.

-Votre slip, remettez votre putain de slip, tout le monde vous regarde espèce de gros sadique", criait la voix en colère.

Je clignais des yeux très fort, et prenait goulument une bouffée d'air. J'avais la désagréable sensation de revenir à la surface d'un océan invisible. De suite, je comprenais la situation honteuse dans laquelle je me trouvais dans ce bureau. Debout, la chemise entrouverte laissant dépasser mon gros bide poilu, mon froc et slip à mes pieds. La bite et les couilles pendantes à l'air, Je faisais face à l’inspecteur de Pôle Emploi gesticulant avec force, dont la gueule déformée par la rage me massacrait du regard.

La sécurité vint me neutraliser pour me remettre aux flics, qui à leur tour me remirent au juge, qui me remit trois mois aux psychiatres d'un hôpital. Juste parce qu'un matin avant mon rendez-vous à l'ANPE, j'avais pris un nouveau médicament pour soigner ma dépression, le Mandracklox



CharlieT



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C'est grave docteur ?Chapitre4 messages | 1 an

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