Confrontation (scène 2)

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Enveloppée par la fraîcheur matinale, la petite troupe progressait sur les flancs de la montagne qui surplombait l’immense forêt. Les longs mois chauds de la saison des lumières touchaient à leur fin, laissant présager l’arrivée imminente des premières tempêtes. Bailram frissonna à l’idée de devoir rester bloqué sur cette île durant toute la saison des ténèbres. Fort heureusement, cette aventure s’achèverait bientôt et il pourrait enfin regagner des contrées plus civilisées. À quand remontait son dernier bain chaud ou un repas digne de ce nom ? Jamais il ne se serait cru capable de se priver aussi longtemps de ces petits luxes du quotidien.

— Attention ! brailla Kurt à l’arrière du groupe.

Le grondement sourd et menaçant d’un roulement de pierre extirpa le marchand de ses pensées. Guidée par Nemu, sa monture s’immobilisa aussitôt, tandis qu’un bloc de roche massif dévalait la pente devant eux, entraînant à sa suite une multitude de petits éboulis qui submergèrent la sente. Le groupe se figea, jusqu’à ce que le dernier petit caillou eût fini sa course en bas de la montagne.

— Je vous l’avais dit, chuchota nerveusement Kurt à l’adresse de Mira. C’est de la folie de passer par ici. La montagne nous refuse le passage.

— Aux abysses ces maudites superstitions ! Nous sommes dans un pierrier, la roche est instable, voilà tout.

— On aurait pu y rester ! protesta-t-il.

— Mais nous sommes encore en vie. Du succès de notre mission dépend la survie du village, gronda-t-elle. Continuons.

Indifférente à la dispute qui animait l’arrière de la troupe, Nemu observait le champ de gravats qui s’étendait devant eux. Comme s’il s’agissait d’un adversaire quelconque, elle semblait évaluer le danger qu’il pouvait représenter ainsi que la meilleure façon de le vaincre.

— Les chevaux ne pourront jamais franchir ce champ de pierres coupantes, continuait à rechigner Kurt. Par les étoiles, Mâlka, faisons demi-tour !

— Ils pourront, intervint Nemu.

— Ce n’est pas…

— Il suffit Kurt, avançons.

Le colosse jura en silence, et, à contrecœur, guida la monture de Mira derrière celle de Bailram. Faute de chevaux, Bailram et Mira chevauchaient les deux seuls animaux disponibles. À travers le pierrier, les bêtes suivirent courageusement le chemin que Nemu s’efforçait de leur tracer et bientôt, le petit groupe rejoignit une sente plus distincte qui descendait sur un alpage verdoyant. Les dernières fleurs tardives coloraient de mauve et de jaune les vastes pâturages où cohabitaient des troupeaux de chevaux et de yaks en estives. Apathiques, les ruminants suivirent du regard ces étranges bipèdes qui traversaient leur royaume.

Guidé par Kurt, le groupe gagna finalement les terres basses de l’île, là où les grandes falaises de granit plongeaient dans le ciel. Des vagues nuageuses léchaient les arêtes rocheuses, se retirant puis avançant successivement, offrant un paysage en perpétuelle évolution. Par moments, le marchand apercevait des îles lointaines, baignées dans la douce lumière matinale. Partout où il posait le regard, il apercevait des oiseaux et autres animaux volants qui se livraient à des ballets aériens tandis que leurs chants résonnaient dans les cieux. Aujourd’hui encore, il réfléchissait à cette question qu’il s’était posé lorsqu’il était enfant. Pourquoi les étoiles avaient-elles créé des hommes incapables de voler eux-mêmes dans cet univers céleste ? Était-ce simplement pour qu’ils puissent développer leur ingéniosité afin de conquérir ces terres flottantes ? À moins qu’il ne s’agisse que de l’un de leurs innombrables desseins, mystérieux et incompréhensibles aux mortels et aux dieux.

Après plusieurs heures de marche, le groupe parvint finalement en vue de l’épave paria. Elle gisait inerte sur ces falaises, lugubre et décharnée, faisant désormais partie intégrante du paysage. La nature avait tôt fait de se réapproprier ce que les hommes lui abandonnaient. La petite troupe continua sa progression, puis, lorsqu’ils se trouvèrent à une distance respectable, Nemu les fit s’arrêter.

— On laisse les chevaux ici. À partir de ici, on parle bas.

— Que craignez-vous ? s’inquiéta Mira.

D’ordinaire impassible, son visage trahissait une certaine nervosité.

— Les parias sont déjà venus ici une fois. Peut-être ils n’ont pas abandonné et sont revenus. Peut-être ils sont là maintenant. On parle bas, insista-t-elle, pas de bruits.

— Nous allons vous conduire là où nous avons trouvé les cages, reprit le marchand. Il y avait de grands coffres que nous n’avons pas eu le temps d’ouvrir la dernière fois mais il est fort probable qu’ils contiennent de précieux indices sur ces monstruosités.

Le groupe acquiesça et tous les cinq s’approchèrent de l’épave en silence. Bien qu’il conservât une partie de son intégrité, le vaisseau avait été sérieusement endommagé. Au niveau de la proue une large brèche témoignait de la violence de l’impact sur les falaises. Le grand mât et le mât de misaine avaient cédé et gisaient brisés à bâbord tandis qu’un amoncellement de voiles déchirées, de cordages et de débris en bois parsemaient les environs. Prudemment, Nemu s’approcha d’une ouverture au niveau de la proue à tribord. Elle fit signe aux autres de s’arrêter et disparut dans les ténèbres qui régnaient dans le ventre du navire échoué. Après quelques instants qui semblèrent une éternité pour Bailram, la mercenaire réapparut et leur fit signe de la suivre. Méfiants, Kurt et son acolyte inspectaient frénétiquement les environs, entourant Mira d’une protection zélée.

En silence, ils remontèrent la cale, guidés par les faibles lueurs que procuraient les brèches au niveau des ponts supérieurs. Les premiers corps apparurent alors. Des matelots brisés par la violence du choc, transpercés par les débris en bois et grouillants de mouches, dégageaient une odeur épouvantable. Fixant le plancher torturé sous ses pieds, Bailram fit de son mieux pour ignorer ces visions d’horreur.

— Nous y sommes, chuchota le marchand en réprouvant un haut-le-cœur.

Devant eux, la cale s’ouvrait sur un vaste espace, éclairé par une large brèche au niveau du pont. L’accès était barré par une épaisse grille en fer, malmené et tordue mais qui conservait malgré tout son intégrité. Empruntant une porte renforcée, le groupe s’avança prudemment dans la salle. La puanteur s’accentua soudain mêlant l’odeur des corps putréfiés à un puissant effluve qui brûlait les narines.

— Où est-ce qu’on doit chercher ? demanda Kurt en prenant soin d’éviter les débris en bois qui auraient pu aisément transpercer ses sandales.

À cet instant précis un grincement aigu, suivi d’un déclic métallique, résonna dans la pièce. Le colosse fit aussitôt volte-face.

— Par les furies, qu’est-ce que vous faites ?

Bailram savourait silencieusement ce moment de gloire. Le piège avait fonctionné à la perfection. Il ne put réprimer un vilain rictus tandis qu’il faisait tournoyer dans sa main les clés de la porte qu’il venait verrouiller, enfermant ainsi Mira, Kurt et son acolyte.

— Si j’étais vous, je garderai mon calme et j’éviterai de hausser la voix, chuchota le marchand d’un ton moqueur.

Sidérés, les trois prisonniers échangèrent un regard d’incompréhension. Furieux, Kurt se rua sur la porte renforcée et assena un violent coup d’épaule qui fit trembler toute la grille. Bailram étouffa un rire sadique.

— Pauvre imbécile, cette grille a été forgée pour contenir une puissance bien supérieure à la tienne.

— Fais-moi sortir ! rugit le colosse en secouant frénétiquement la porte.

À travers la grille, Nemu lui saisit aussitôt les mains pour le forcer à s’arrêter.

— Pas de bruit, lâcha-t-elle à mi-voix, tout en indiquant de la tête un recoin sombre de la cage.

Les prisonniers se retournèrent lentement et firent silence. Un ronflement discret et régulier parvint alors à leurs oreilles. Profondément enfouie dans l’obscurité de la cale, dormait l’aberration qui avait massacré leurs compagnons. Elle avait fait de sa prison son refuge. C’était là le seul endroit qu’elle connaissait et où elle se sentait en sécurité. Le trou béant sur le pont lui permettait de s’extraire de l’épave à la nuit tombée et les tréfonds obscurs de la cage lui offraient un abri la journée.

— Comme je vous l’expliquais plus tôt, reprit Bailram, je vous déconseille de faire le moindre bruit.

Nemu lâcha aussitôt les mains du colosse et recula d’un pas. Kurt bouillonnait de rage. Son regard se portait tour à tour sur Bailram et la mercenaire tandis qu’il entamait des allers-retours nerveux devant la grille.

— Je vais vous tuer, siffla-t-il de ses mâchoires serrées. Je vais vous tuer tous les deux, je le jure devant les dieux, je vous tuerai pour ça !

Bailram cilla et son sourire carnassier s’effaça. À son tour, Mira s’approcha de la grille. Ses yeux verts brillaient d’une fureur non dissimulée. Aussi, le marchand fut-il surpris de constater que le timbre de sa voix demeurait parfaitement neutre.

— Que voulez-vous ?

— Rien de plus que ce que vous nous aviez promis, toutes vos recherches sur les anciens immémorés.

— Nous avions un accord, vous avez prêté serment. Vous valez mieux que ça Bailram.

— Cessons de jouer à ce petit jeu Mira, vous ne me duperez plus.

Le visage de la vieille dame se ferma.

— Que voulez-vous dire ?

— Je sais que vous avez tenté de nous manipuler et de nous éliminer. Ces recherches que vous m’avez promises n’étaient qu’un appât destiné à me faire marcher dans votre piège. Vous attendiez patiemment que nous tuions la créature avant de nous faire disparaître, n’est-ce pas ? Je sais tout de vos manigances, même si j’en ignore les motifs. Comme vous m’avez menti, je considère donc notre accord comme caduque et me permets d’y apporter quelques arrangements. Nous libérerons l’un d’entre vous pour qu’il nous livre les recherches que vous m’avez promises avant la tombée de la nuit. Si votre part de marché est remplie, nous tuerons la créature comme convenu et vous laisserons regagner le village. Sinon, je m’assurerai personnellement que cette aberration vous dévore tous lorsqu’elle s’éveillera au crépuscule.

Mira resta interdite. À ses côtés, Kurt avait arrêté de faire les cent pas et demeurait ahuri. La vieille dame parut soudain fatiguée et fragile. Son masque impénétrable se fissura.

— Je comprends votre réaction, susurra-t-elle. J’ai commis une erreur regrettable qui vous a conduit à ce raisonnement et je m’en excuse.

Le ronflement rauque et régulier de l’abomination combla un long moment de silence.

— Vous l’aurez compris, ces recherches comptent beaucoup pour moi. Cet endroit est unique et renferme des réponses qui pourraient transformer le cours de nos existences. De nombreuses personnes mal intentionnées ont déjà, par le passé, tenté de se les approprier, causant de ce fait du tort au village. Lorsque vous êtes arrivés, quelque temps après ces attaques de monstre, j’ai cru à une nouvelle tentative de leur part pour s’approprier les trésors de la caverne. J’étais alors résolue à les protéger quoi qu’il m’en coûte, même si je devais me salir les mains.

Elle baissa les yeux, honteuse et déglutit.

— Mais je n’ai pas pu. Je n’ai pas pu passer à l’acte, c’était au-dessus de mes forces. J’ai ensuite compris que vous n’étiez pas mal intentionnés et que vous essayiez vraiment de nous aider, susurra-t-elle en se relevant péniblement. Bailram, j’ai vu en vous la personne qui pourrait sauver mes recherches et l’avenir de ce lieu après mon trépas. J’étais sincère lorsque je vous promettais mes découvertes. Si vous m’autorisez à retourner au village, je vous les rapporterai pour vous le prouver.

— Nous choisirons l’un de vous trois, mais ce ne sera pas vous, trancha le marchand, inflexible.

— Aucun de mes deux compagnons ici n’est en mesure de vous rapporter l’intégralité de mes recherches. Il y a des manuscrits, des gravures et des ouvrages dispersés à plusieurs endroits dans la grotte. D’autres même sont encore dans le village, jamais ils n’arriveront à regrouper tous ces documents sans mon aide.

— Ils le devront si vous voulez survivre.

Désespérée, Mira se retourna vers la jeune femme, agrippant les barreaux de la grille.

— Nemu, je vous en prie, raisonnez votre compagnon. Vous êtes réfléchie, vous savez que je ne vous veux aucun mal.

Bailram fut alors saisi d’un fou rire qu’il eut du mal à contenir. Nemu demeurait impassible. Le regard de la vieille dame se figea alors et l’expression de pitié qui s’affichait sur son visage s’estompa progressivement.

— C’est vous, murmura-t-elle en laissant retomber mollement ses bras. Ses yeux verts brillèrent de rage et de dégoût. Vous m’avez dupée…

— Vous avez fait trois erreurs, expliqua calmement la garde du corps. La première, vous avez essayé de me tuer.

— J’essayais de vous soigner, se défendit Mira.

— Je connais la feuille des sages. Un petit peu et on soigne le mal de tête. Un peu plus et on devient malade du ventre. Encore plus et on meurt. Je serais morte si vous n’aviez pas donné un remède.

— Chienne d’haldryséenne, ce que tu dis est insensé ! Pourquoi Mâlka t’aurait-elle empoisonnée pour te soigner ensuite ? s’insurgea Kurt.

— Parce que Bailram a parlé de la bête.

— Quel rapport ? insista le colosse.

— C’est deuxième erreur, vous avez pensé nous utiliser pour tuer les créatures. Quand Bailram vous a dit qu’on l’avait tuée, vous avez soigné mon poison car vous voulez nous utiliser pour tuer la créature, appuya-t-elle en faisant chanter son accent aldarian.

— Ces créatures faisaient de l’ombre à vos recherches, reprit le marchand. Tôt ou tard, des mercenaires peu scrupuleux ou les cohortes caelysiennes seraient intervenus. L’anonymat de vos recherches risquait d’être compris. Vous aviez donc besoin d’agir vite pour éliminer les menaces avant que l’on ébruite que de mystérieuses créatures semaient le chaos sur votre île. Vous aviez besoin de nous ! Nemu l’avait compris, c’est pour cela qu’elle m’avait supplié de vous avouer la présence de la seconde créature… Afin nous soyons encore utiles à vos yeux. Vous ne pouviez pas nous éliminer tant qu’une menace planait encore sur votre île. Heureusement pour nous, la menace s’est présentée d’elle-même. Vous m’avez alors promis vos recherches pour vous garantir notre aide.

— C’est votre troisième erreur, reprit Nemu. Vous ne connaissez pas les glyphes chaotiques.

Bailram haussa un sourcil et Mira recula de quelques pas.

— Comment… le visage fermé de Mira trahit subitement traversé par un éclair de surprise. Vous parlez des symboles olyriens ? Comment le savez-vous ?

Nemu garda le silence. Lorsqu’elle comprit qu’elle n’obtiendrait aucune réponse, Mira recula, esquissant un sourire amer.

— Ainsi, reprit-elle, lorsque vous avez découvert l’antre de la créature dans cette épave, vous avez décidé de me tendre un piège. Les parias, les attaques de village… Tout cela n’était que pure fabulation ?

— Je crains que non, rétorquât Bailram. Tout ce que nous vous avons raconté était vrai. Considérez-le comme un gage de notre bonne foi pour nos négociations à venir.

— En sachant tout cela, vous auriez pu me neutraliser bien plus tôt, fit remarquer la vieille dame.

— Risques inutiles, commenta simplement la mercenaire en haussant les épaules. Vous étiez toujours entourée. Il suffisait d’attendre le bon moment. Comme celui-ci.

Il y avait dans sa voix une froideur et un sens de raisonnement implacable qui effrayèrent Bailram. Nemu était une éveillée, la moindre de ses actions était réfléchie et obéissait à un sens du devoir forgé dont il était incapable de mesurer le potentiel. Lorsqu’elle lui avait calmement exposé toutes ses déductions, il avait d’abord cru à un canular. La bête était devant eux, ils n’avaient plus qu’à la tuer pour être récompensé, avait-il songé. Pourtant, Nemu avait su se montrer persuasive et ses arguments étaient irréfutables. Il l’avait accusé de trahison alors qu’elle essayait au contraire de le protéger de son entêtement, rassemblant méthodiquement les indices pour les sortir de cette situation. Elle avait préféré ne pas le mettre dans la confidence pour le protéger de ses propres réactions et, bien qu’il fût tout d’abord en colère contre elle, il comprenait son geste. Après tout, il serait sans doute lui-même parvenu à ces conclusions s’il n’avait pas été aveuglé par sa cupidité. Un frisson le traversa lorsqu’il songea que cet entêtement aurait pu lui coûter la vie. Quoi qu’il en soit, il devait désormais exploiter cette situation à son avantage.

— Mira, reprit-il, inutile de verser la moindre goutte de sang aujourd’hui. Admettez votre défaite et livrez-nous vos recherches. Je vous promets que nous honorerons notre part de marché et que je remettrai en personne vos travaux aux éleucides.

Lasse, la vieille dame se laissa péniblement tomber au sol. Kurt et son acolyte accoururent aussitôt pour l’assister mais elle fut alors saisie d’un rire nerveux.

— Honorer votre part du marché ? Épargnez-moi votre stupidité, vous pensiez réellement que j’aurais été prête à vous offrir mes recherches ? Vous n’avez aucune idée de ce que j’accomplis ici, vociféra-t-elle. Je dois bien admettre que je vous ai sous-estimés. Je crains toutefois que vous ayez également sous-estimé ma propre détermination.

Faisant preuve d’une agilité surprenante, Mira se releva brusquement, tenant dans ses mains le glaive de Kurt qu’elle venait de dérober et se rua vers le marchand. Imperturbable, Nemu fit un pas en avant et, avant que Bailram n’ait eu le temps de comprendre ce qu’il se passait, dégaina sa lame pour parer l’attaque à travers la grille. Le glaive de Mira fendit l’air et s’abattit bruyamment sur les barreaux de la cage, provoquant un vacarme assourdissant qui résonna dans toute la cale.

— Mâlka… qu’avez-vous fait ? s’horrifia Kurt à voix basse.

Les yeux de la vieille dame, dévorés par la haine, plongèrent dans ceux de Nemu.

— Si je dois mourir ici, alors je vous emporterai avec moi, vociféra-t-elle.

Un silence inquiétant enveloppa alors les profondeurs obscures du navire. Bailram pouvait percevoir ses propres battements de cœur ainsi que ceux de Nemu, lents et réguliers, qui se tenait entre lui et Mira. Il percevait également les sifflements discrets du vent qui s’engouffrait par les interstices de la coque. Mais à travers ce silence, il manquait un son qui le rassurait jusqu’à présent. Les poils de sa nuque se hérissèrent et les battements de son cœur s’emballèrent brusquement. Il n’entendait plus le ronflement lent et régulier de la créature.

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