Chapitre 2

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Un peu plus tard dans la soirée, afin de se trouver de nouveaux clients à faire passer à la surface, Blake se rendit à la ”ruche” de la Mère Angelica, la maison close, la plus populaire, de tout l’Underworld. Celui - ci avait dû mal à digérer le coup bas de Mone. Lui qui comptait sur ce gros client pour se “refaire”. Il allait devoir se tourner vers Angelica. Bien que ce fût de l’argent facile et sans risque, Blake évitait de faire appel à elle.

Arrivé à l’entrée principale, les anciens vitraux dorés éclairaient la nef, transformée en un lieu de débauche et de luxure. Blake fut bercé par les méandres et effluves des drogues mélangées aux parfums des prostitués. Les "filles" d’Angelica étaient reconnaissables grâce à leur marque au fer rouge sur l'omoplate. Des hommes de tous âges et de toutes races se retrouvaient dans ce lieu de perversion et d’excès. Le jeune homme progressa dans la grande salle, où de lourds rideaux en velours servaient de séparation entre les chambres. Il passa devant les fumeurs d’ambroisie posés sur leurs coussins en satin, tenant sur leurs genoux leur courtisane respectifs.

L’ambroisie était la principale drogue de l’Underworld et celle qui causait le plus de ravages.
Une jeune enfant s’accrocha à la ceinture de Blake, lui demandant du travail. Celui-ci s’agenouilla, se mettant à sa hauteur.

- Si j’étais toi, je partirais de cet endroit ! Tu es si petite que personne ne s’en rendra compte, lui conseilla le jeune voleur, en passant son chemin.

Il croisa deux sublimes créatures aussi ravissantes l’une que l’autre. Blake ne put s’empêcher de regarder leurs poitrines qui s’offraient à lui. La plus dévergondée des deux s’approcha de lui, soulevant sa robe en lui montrant ses attributs pendant que la seconde resta en retrait les observant.

- Pour toi la première demi-heure est gratuite, ça te tente ? lui proposa-t-elle en se léchant les babines.

Le jeune voleur scruta le corps, frais et la poitrine à peine dessinée de la jeune prostituée.

- Cette gamine devait avoir entre 12 et 15 ans, se dit-il.

- Très bien ! Mais elle vient aussi, dit-il en regardant la plus réservée des deux.

- Hors de question ! Elle est encore vierge et donc très chère ! affirma-t-elle

- On peut toujours s’arranger ! répondit-il, en sortant une épingle à cheveux.

La petite prostituée la regarda de plus près, en l’examinant, elle appuya sur un bouton qui fit sortir une petite lame cachée de cette épingle. Elle lança un regard émerveillé vers Blake, celui-ci lui fit un clin d’œil.

- C’est d’accord, acquiesça-t-elle les yeux émerveillés.

La petite prostituée et son amie conduisirent leur nouveau client dans une chambre. Défaisant le pantalon de Blake, elle s’affaira à satisfaire son client, en le gobant furieusement, sous le regard gêné de la pucelle. Blake, entre deux râles de plaisirs, fit signe à l’autre prostituée de venir.

Lorsqu’Angelica, la maîtresse de la maison close, fit irruption dans la chambre. Frappant la petite prostituée avec sa canne, s’acharnant sur elle jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus se relever.

- Pauvre folle ! Sa virginité a plus de valeur que toi ! hurla la maquerelle furieuse.

Puis elle ordonna à ses prostituées d’enfermer la seconde dans une autre chambre.

- Je te trouve un peu dure avec les nouvelles, lança Blake, en remettant son pantalon.

- Garde tes saloperies pour toi ! fulmina-Angelica en lui lançant l’épingle à cheveux.

Angelica convia son jeune amant à la rejoindre dans son bureau. Celle-ci portait une robe noire qui la couvrait du cou jusqu'aux chevilles, une robe si austère qu'elle était souvent prise pour la bonne de la maison close. Encore une de ses ruses pour espionner ses filles selon Blake.

- Je suppose que tu ne viens pas que pour tester mes petites nouvelles ? lança-t-elle, en s’avançant vers son bar.

Blake lui versa un verre d’alcool

- Tu sais très bien les filles, l’argent facile. répondit Blake avec sarcasmes

- Pauvre Mone, cette vieille bique n’a vraiment plus toute sa tête, dit-elle avec un sourire narquois.

- Et pour mes clients ? reprit-il sèchement.

- Vraiment ? c’est tout ce que je suis pour toi ? lança t-elle, avec ironie

Puis elle sortit d’autres papiers et de l’encre qu’elle présenta à celui -ci. Blake les prit machinalement et les rangea dans son sac.

- C’est tout ? Pas de chantages ? de jeux tordus ? dit – il, intrigué.

- C’est tout ! répondit – elle, avec un regard supérieur.

Blake se méfiait d’elle. Depuis son plus jeune âge, il savait pertinemment que lorsque quelque chose la contrariait, elle trouvait un moyen de se venger de la pire manière qu’il soit.

- C’est pour qui ? demanda t-il, en feignant de cacher son malaise

- Des petites nouvelles ! répondit - elle en buvant son verre

- Je ne comprends pas, ils n’ont pas assez de relations au palais pour faire des permis pour tes filles !

- Il faut que ça soit moi qui en fasse des faux ? s’exclama t-il avec sarcasme.

- Il faut éviter d’ébruiter les petites affaires du prince. Et puis je sais très bien que cela t’arrange aussi, affirma-t-elle d’un air hautain.

Blake lui lança un sourire satisfait.

- Par ailleurs, Les Minotaures sont de sortie, en dehors de leur période de reproduction. Tu n’as rien à voir avec cette histoire ? interrogea-t-elle intriguée.

- J'ai dû leur emprunter deux trois bricoles, répondit-il avec assurance.

Angelica l’observait en silence avec un léger sourire puis elle poursuivit :

- les Guanas sont de très mauvais payeur, lança-t-elle en jaugeant la réaction du jeune homme.

Blake la fixa, intrigué puis elle reprit :

- Je suis très déçue, si t'étais venu me voir en premier ! Je t’aurais dit où Ondal est parti, lança-t-elle, en buvant son verre d’alcool.

Blake, s’approcha doucement d’elle, puis la serra dans ses bras par derrière tel un fils.

- Blake, ça ne marche pas avec moi ! lui dit Angelica irritée.

Mais Blake poursuivit lui pressant sa poitrine généreuse. Passant ses doigts sous sa robe, lui caressant la vulve, avant d'y plonger ses doigts la faisant geindre de plaisir.

- Mère ! Tu sembles tendue, laisse-moi te soulager ! lui dit-il en accélérant le rythme, la faisant geindre de plus belle.

Trempant les doigts du jeune voleur, le suppliant de la pénétrer. Mais celui-ci s'arrêta net, l'attrapant par la gorge.

- Je sais déjà où mon père est parti ! Si jamais tu te mets en travers de ma route de quelque manière qu'il soit, je te tuerais de mes propres mains ! la menaça t-il avec un regard noir.

Angelica tremblait d'excitation et se mit à rire d'un rire hystérique. Blake prit l'argent, puis sortit du bureau de la maîtresse le sourire en coin.

A l’entrée, il tomba sur deux Minotaures qui faisaient trois fois sa taille, l'un au pelage sombre et un autre plus discret. Ils prient à parti, une prostituée qui passa devant eux.

- Hé ! Toi ! dit l’un des Minotaures en empoignant la prostituée

- Ramène-nous ta maîtresse ! ordonna-t-il

- Que me voulez-vous messieurs ? demanda Angelica.

Blake les épiait de loin, méfiant.

Les Minotaures étaient de vraies brutes sans pitié et sans aucune forme d’intelligence, des vrais sacs à hormones. De plus, ceux-ci étaient venu armés.

- Il n’y a que les Minotaures pour venir armé dans une maison de passe, se dit le jeune voleur.

Au vu de leur tatouages, Blake les reconnut de suite. Le plus grand des deux s’appelait Rhogos, le fils du chef. Quant à son acolyte, il s’appelait Méhor, un vrai demeuré.

- Soigne moi ! Tu dois bien avoir un remède pour ce genre de truc ! ordonna Rhogos. En lui montrant son pénis à moitié arraché

- Est ce que j'ai l'air d'un docteur ? D'autant que vous avez abimé la plus rentable de mes filles ! Sans parler de la chambre ! s'exclama Angelica.

Blake ne cessa d’épier la conversation de plus en plus méfiant. Les Minotaures continuèrent d’insister, mais Angelica leur tint tête jusqu’au bout. Ces Minotaures aussi imposant que des montagnes, encerclèrent la propriétaire tel des bêtes enragées, prêt à écraser leur proie. Même s’ils faisaient le triple de sa taille, Angelica ne céda pas à leurs caprices et ne montra aucun signe de peur. Mais le jeune homme eut un mauvais pressentiment, il posa discrètement sa main sur sa dague, paré à toutes éventualités.

- Écoute femelle ! Je suis le fils de Béhémor chef des Minotaures ! Tu vas me trouver un remède ! s’exclama Rhogos en l’attrapant violemment par la gorge.

Angelica suffoquait lorsque Blake s’élança, balançant son genou qui s’écrasa contre la gueule de Rhogos.

Celui-ci sonné, lâcha la maquerelle. Méhor lança son poing contre Blake, mais celui-ci esquiva le coup, tout en lui plantant sa dague dans le coude. Rhogos en brandissant sa hache, fracassa tout sur son passage tandis que Blake esquiva ses puissants coups. Mais Méhor, le prit par derrière, et encorna le jeune voleur, l’envoyant dans le décor. Blake avec une plaie béante, peinait à se relever. Les deux Minotaures se rapprochèrent de lui en ricanant :

- Toi méchant avec Rhogos ! hurla Méhor

- Tu as raison Méhor ! On va l’écorcher et le dépecer vivant ! suggéra Rhogos.

En une fraction de seconde, Blake sortit la lame secrète fixé au bout de sa botte et la planta dans la cuisse de Méhor. Puis en roulant entre ses deux jambes, il sortit ses deux dagues, dissimulées dans ses avant- bras et lui trancha les tendons de ses deux sabots. Le Minotaure tomba à terre, hurlant de douleur pendant que Blake se mit en garde, lançant un regard rempli de cruauté et de noirceur à Rhogos. Celui-ci ramassa son ami et quitta la maison close tout en menaçant Blake.

- T’as de la chance, petit ! La prochaine fois, t’es un homme mort ! lançant Rhogos.

Blake reprit son souffle.

- Désolée Angelica pour… Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Angelica, l’entourant de ses bras l’embrassa langoureusement.

- Merci mon petit Blake, nous allons te soigner, lui murmura-t-elle, au creux de son oreille. Blake avec un énorme hématome à l’oeil, lui fit un sourire coquin mais préférait décliner son offre.

Il quitta la maison de passe et décida de suivre les Minotaures, tout en restant, hors de portée de leur odorat. Un troisième Minotaure vint les rejoindre sermonnant Rhogos.

- Que va-t-on faire Rhogos ? demanda son ami inquiet

- On ne peut rien dire au Chef ! Il est déjà assez furax comme ça ! déclara Rhogos

- Je t’avais dit que c’était une mauvaise idée ! reprit-il

- Fermes-là ! Je veillerai à ce que ce petit merdeux paie ! affirma Rhogos

- Mais ! Avant, On doit retrouver le fils de pute qui a volé les filtres à eau ! ajouta- t-il

- A ce qu’il paraît, le boss récompensera généreusement celui qui lui ramènera le coupable, affirma-t-il.

En entendant ces mots, Blake s'inquiéta. Ne tenant plus debout, le jeune homme s’effondra, sa plaie pissait le sang. Il puisa dans ses dernières forces, pour regagner son refuge coûte que coûte.

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