Chapitre 02 - Prologue [Emilio]

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Les yeux rivés sur notre empire, je suis envahi de fierté comme à chaque fois. À 29 ans, je suis respecté et riche, je n’ai jamais travaillé pour quelqu’un d’autre. Mi papá a tout bâti avec Mamá et nous sommes devenus la famille la plus puissante de tout Medellin, mais aussi de toute la Colombie. Notre Cartel, Los Verdugos, (Les bourreaux), fait rage et beaucoup aimeraient bien nous voir disparaître. Notre domination ne fait que s’accroître chaque jour. Si vous avez une fille, vous avez de grandes chances pour qu’elle finisse sous notre contrôle. Surtout si elle a les critères pour être une bonne petite pute, alors elle aura la chance de ne pas finir découpée en morceaux pour la vente de ses organes.

Eh oui! Papa, j’ai vu juste, le trafic d'organes c’est rémunérateur, les gens sont prêts à sortir les liasses pour avoir la vie sauve.

— Tu as donné ta vie pour notre famille, et je retrouverai ceux qui t’ont…

Mon cœur se serre.

— …tué ! En attendant, je veille sur Mamá, descanse en paz papa (repose en paix papa).

Quand je repense au corps de mon père troué de balles, mes poings se serrent et je n’ai qu’une envie c’est de mettre les villes à feu et à sang.

— Tu fais quoi ? me demande Mateo.

— Je lui parle.

— Il me manque aussi.

Mateo est comme mon frère, il a été adopté par mon père,il avait le même âge que moi et pourrissait dehors. En Colombie, si vous n’êtes pas né dans une bonne famille, vous finissez dans les ghettos à crever la dalle. Mateo a eu de la chance de croiser la Bugatti de mon père ce jour-là. Depuis, lui aussi a appris à gérer le cartel et c’est un excellent souteneur. Les filles lui obéissent au doigt et à l’œil, sinon elles finissent entre mes mains et aucune n’en a envie.

Mamá te demande, elle est au bureau, me dit-il

— J’arrive.

S’il y a bien une femme qu’il ne faut pas sous estimer, c’est notre mère. Si mon père était sans pitié, elle, elle est cruelle.

— Señora Sanchez, votre fils est arrivé, annonce son clebs.

— Bien, rentre hijo (fils), dit-elle en se levant de son fauteuil.

Elle s'avance vers moi d’une démarche élégante et autoritaire. Mamá est une somptueuse colombienne, ses courbes en font baver plus d’un, mais elle reste fidèle à mon père et je mets au défi n’importe quel homme de vouloir prendre sa place. Je m’incline face à elle et embrasse l’alliance qu’elle porte toujours, puis je vais m’asseoir sur le fauteuil en face du canapé.

Mi hijo, mon si magnifique hijo, prononce-t-elle en caressant mon visage, ses doigts portent toujours les bagues que mon père lui a offertes.

Là, ça craint. Ma mère n’est pas du genre câline sauf quand on merde. C’est la caresse avant la gifle. Et ça ne rate pas, sa main frappe mon visage, la brûlure est instantanée.

— Une baisse de 2% hier, Emilio. Tu crois que je vais accepter ça !

— Pardon Mamá, je …

— Tais-toi ! m'ordonne-t-elle d'une voix tranchante.

Je baisse les yeux et j’attends que l’orage passe.

— Tu vas me faire le plaisir de te reprendre.

— Oui Mamá.

— Ton père t’a laissé ouvrir ce marché, à toi d’être à la hauteur !

— Sí Mamá.

— Qu’est ce que tu fais encore là dans ce cas?! m’interroge-t-elle en pointant du doigt la porte de son bureau.

Je me lève et pars. Quand je sors, Mateo me regarde peiné. Il connait suffisamment l’autorité de notre mère pour savoir lorsqu’on merde, on paie. Il me tend un mouchoir et je comprends que les bagues m’ont abîmé le visage.

— Juan, tu me mets des mecs sur le coup, vous me ramenez des donneuses, maldita mierda ! (putain de merde) tonné-je hors de moi.

— Bien Señor (Monsieur).

— Et vous ne me les gavez pas de médocs, mierda (merde) ! Trouvez une autre solution, pas de cachetons, ni de drogue ! Ce n’est pas pour la rue, mais pour vendre leurs organes ! On m’en a refusé, c’est hors de question que ça se reproduise ! Sinon ce sont les vôtres que je vendrai, c’est bien compris ?!

— Sí Señor.

— Bon, moi je vais aller à Santa Maria, voir un peu la marchandise et aller baiser cette pute, annonce Matéo en s'arrangeant son polo.

— C’est aujourd’hui ton rencard avec Elena l’infirmière ?

— Alana ! Elle s’appelle Alana !

Je ricane, depuis qu’il a revu son ancienne camarade de collège, il y a quelques jours, il est comme un dingue.

— Je vais lui montrer qui commande sa chatte à cette pétasse, dit-il en remuant le bassin.

— T’as bien de la chance de pouvoir t’amuser toi.

— Eh ouais! moi les affaires tournent. Allez à plus, me lance Mateo qui met ses lunettes de soleil et enfourche sa bécane.

Je retourne dans ma chambre et secoue la pute qui dort dans mon lit. Je n’arriverais jamais à trouver une femme qui aura suffisamment de caractère pour vivre auprès de moi, alors je me contente des putes de mon frère. Mais je ne la baiserai pas au réveil celle-là, faut que j’aille voir au labo ce qu’ils foutent. Je prends ma Maserati et je file voir ce qui merde dans mon business. Parce que l’argent ne tombe pas tout seul, et si mon père visait l’Amérique latine, moi je vise le monde entier.

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