Vendredi 30 octobre, 17h.

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Une semaine a passé depuis ce jour avec mon père. Il ne m'a pas recontacté depuis... Je ne sais pas s'il a peur, ou s'il n'a plus envie de me voir. Ça ne s'était pas si mal passé quand on s'est vus. Pourtant j'ai l'impression qu'il veut... M'oublier. J'ai envie de chialer comme un gosse rien que d'y penser.

Avec Aiden, on est enfin nous-mêmes à la maison. Voir le regard bienveillant de Luc qui nous observe me fait un bien fou, je me sens plus accepté. J'ai l'impression d'avoir le droit d'aimer son fils... Il y en a au moins un qui pense comme ça.

Je fais toujours des cauchemars et Aiden est toujours avec moi quand je me réveille. Il me rassure et m'apaise. On n'a toujours pas recouché ensemble, parce que son père est en congé depuis une bonne semaine et qu'on ne peut rien faire quand il est là. J'ai bien essayé au travail mais les rares fois où il ne m'a pas repoussé en prétextant encore qu'on doit "prendre notre temps" (je vais le tuer, il baisait tout le temps lui, mais moi je n'ai fait l'amour qu'une fois !), j'étais directement appelé par cette cruche de Kelly ou la vieille Yolande. Éric a été viré du stage après avoir essayé de coucher avec la connasse (bon, d'accord, elle ne m'a rien fait et est même gentille avec moi, mais elle a sûrement pu coucher avec Aiden plus souvent que moi et ça me tue, sans compter les petits regards qu'elle lui lance parfois), et du coup, j'ai deux fois plus de travail. Je suis épuisé. Mais c'est bientôt fini... Je n'ai pas encore décidé si je dois m'en réjouir ou pas.

Alors qu'on vient de rentrer et que Luc nous attend dans la cuisine, en train de préparer un des bons petits plats dont il a le secret, Aiden me prend à part pour m'emmener dans la chambre. Il se triture les doigts et j'écarquille les yeux. Je n'ai pas l'habitude de voir mon homme si stressé.

  • Tu... Tu vas bien ? je demande.

Je commence à m'inquiéter.

  • Oui... Ça va... il grommelle. Je pense que, que je vais, qu'on va...

Encore une fois je hausse les sourcils. Je prends peur.

  • Tu veux déjà me quitter ? J'ai été le pire coup de ta vie alors tu veux plus jamais faire l'amour et tu viens de te rendre compte que ça marchera pas sans sexe alors tu veux me quitter parce que tu as trouvé quelqu'un de mieux que moi qui te donne de vrais orgasmes alors que je suis juste- je suis interrompu dans mon discours par ses lèvres souriantes.
  • Crétin, il murmure contre les miennes. (Il s'éloigne doucement de moi). Je peux parler sans être coupé, t'as fini ? (Je hoche la tête). Bon. Je disais donc que je pensais que voilà, ça fait trois semaines que c'est officiel entre nous et hum, je pense qu'on peut officialiser ça à l'extérieur aussi. (J'ouvre la bouche mais aucun son n'en sort). Enfin je veux dire, si t'es prêt, je veux pas te forcer et tu connais peu mes amis mais j'ai envie de te présenter officiellement. Pas comme un pote. Comme... il perd ses mots.
  • Comme ? je demande dans un murmure, pendu à ses lèvres.
  • Comme mon...

Il n'y arrive pas. J'ai envie de le secouer comme un prunier. Je fronce les sourcils.

  • Ton...?
  • Mon mec. Mon copain. Mon amoureux. Comme toi, comme t'es, voilà, t'es content ? il est rouge d'embarras, et c'est tellement rare que j'en profite.
  • Très content, c'est sexy quand tu dis ça... je ronronne en m'approchant.
  • Et t'es pas un mauvais coup. C'était ma meilleure baise, si tu veux tout savoir. C'est juste que j'ai un peu peur. Ça m'a fait mal au début et puis j'ai peur de m'en lasser alors que là putain, qu'est-ce que j'ai envie de toi... ses yeux s'allument de désir et je le crois.

Je m'approche sensuellement de lui et pose ma main sur la bosse très présente dans son short. Il gémit et ferme un peu les yeux. J'adore le voir comme ça.

  • On leur dit ce soir ? je murmure à son oreille.
  • Hein? il ouvre les yeux d'un coup, et ses pupilles dilatées me donneraient presque envie de le baiser sur place.
  • À tes amis. On leur dit ce soir ?
  • Ouais. (Je m'éloigne et il se reprend en se raclant la gorge, tentant de remettre l'objet de mes désirs en place. Je me mords la lèvre). Y a mon père en bas, il dit doucement.

J'acquiesce et on descend manger. Ce soir, on pourra même se tenir la main dehors. Ça me rend fou.

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