Samedi 22 août, 4h

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Les gens partent, il ne reste bientôt plus personne. Globalement, je crois pouvoir dire que tout le monde s'est amusé. Y a eu une bagarre, j'ai mis les types dehors - je les connaissais même pas. Rien de vraiment notable en plus, à part les habituels et clichés potes qui finissent la tête dans la cuvette, le petit couple surprenant qu'on retrouve en train de s'embrasser, caché derrière une porte, et ceux qui se sont éclipsés à peine la fête commencée, sûrement pour continuer ailleurs.

L'appartement se vide, je commence à ranger quelques gobelets, soupirant devant le parquet devenu collant, probablement à cause d'une bière tombée. Heureusement que ce sol-là en a vu d'autres et que je le sais résistant à toutes les conneries de mes potes, sinon papa m'aurait tué.

Alors que je fais la vaisselle, je sens deux mains se poser sur ma taille. Je me retourne en souriant... Et suis surpris de constater qu'elles appartiennent à un mec que j'ai jamais vu.

  • Oui..? Lâche-moi, s'il te plait, je marmonne en me disant que les mecs bourrés sont encore plus collants que mon parquet.

Le gars ne m'obéit pas ; il resserre même un peu ses doigts autour de moi.

  • Ça fait un moment que je t'observe, Jay.

Il me fout la trouille. Il est vraiment flippant. Comment ça "Il m'observe" ? Il sort d'un asile ou quoi ? Il a un sourire provocant qui veut tout et rien dire à la fois. J'arrive pas à dire s'il plaisante ou pas.

  • Lâche-moi tout de suite ou ça va mal se terminer, je grogne entre mes dents.

Là, je sens la colère grimper d'un cran.

  • Tu regardes jamais les filles ? Leurs formes, leur poitrine... Tu mattes jamais ? Et pourtant elles se trémoussent devant toi en te montrant ce que tu veux ces dindes. ça t'intéresse pas, j'ai tort ?

Mon coeur bat à tout rompre. Il me fait péter un plomb.

  • J'ai une copine, ducon ! Je suis fidèle, et c'est la seule raison pour laquelle je matte pas ! Ouais, les gens comme moi existent encore ! Je hausse le ton devant son ricanement. Si tu penses que t'as la moindre chance avec moi, laisse-tomber, je suis pas de ton bord !

Je me sens mal et j'ai la gorge nouée.

  • Si tu le dis... (Il me fait un clin d'oeil. On croit rêver). En attendant, tu m'as toujours pas repoussé alors que t'en as les moyens... Et sache que mon gaydar ne s'est jamais planté jusqu'ici, il murmure dans mon oreille en m'arrachant un frisson de dégoût.

Et il me lâche, se barrant dans un éclat de rire, me laissant comme un con, les mains pleines de savon.

***

Marie arrive peu après le départ de ce mec qui m'a mis dans tous mes états.

  • Tu vas bien ? T'as l'air ailleurs, souffle-t-elle avec inquiétude.
  • Oui oui, ça va... Juste un type un peu bizarre qui est venu... Mais il est reparti.
  • Il t'a dit quelque chose? Là, elle semble vraiment avoir peur.
  • Non non, rien du tout.

Je lui réponds un peu précipitamment, mais ça semble lui convenir. Rassurée, elle prend le balai et rassemble les ordures au sol.

  • Au fait, j'ai une surprise pour toi ma puce ! Je lui annonce avec mon sourire le plus charmeur.
  • Laquelle? Elle semble curieuse et soulagée de changer de sujet.
  • Tu verras... C'est dans ma chambre...

Je lui embrasse tendrement le cou, lui donnant un aperçu de ce qui l'attend. Je la sens frissonner sous mes lèvres.

  • Hmmm... Là tu m'intrigues...

Et j'ouvre la porte que j'avais pris soin de fermer à clé avant le début de la fête pour que tout soit prêt pour cette nuit. J'observe avec impatience le visage de Marie, qui ne manque pas de me faire plaisir. Elle est abasourdie.

  • Wouah... Jay, tu t'es surpassé là... C'est... Wouah, magnifique... Merci mon amour... Merci mille fois, j'en mérite pas tant. Tu fais pas les choses à moitié !

Elle a les larmes aux yeux. Elle est émue. ça me rassure et me fait du bien.

  • Arrête... Je fais ça pour être à ta hauteur, enfin, pour t'arriver à la cheville ! Je réponds avec un clin d'oeil que je veux séducteur.

Dans ma chambre, tout me semble parfait. J'ai allumé des bougies pendant qu'elle était occupée il y a une demi-heure à ranger un peu. Y en a vraiment partout, mais j'ai fait attention à ce que ça reste dans un endroit où ça ne risque pas de prendre feu. Sinon mon père me tuerait pour de vrai. Il y a toutes celles que j'ai trouvé dans la maison, et du coup le mélange est un peu hétéroclyte, avec par ici des bougies réchauffe-plat, par là des bougies qui sentent bon, des petites, des grandes, de toutes les couleurs. Quelques-unes trônent sur ma table de chevet, d'autres sur le rebord de ma fenête, et il y en a aussi par terre - dans un coin, là où on ne risque pas de marcher. Je trouve que c'est celles-là qui donnent le plus une ambiance magique à la chambre. J'ai aussi mis des pétales de roses rouges qui jonchent le sol. Des vraies en plus, qui m'ont coûté cher. J'ai accroché des draps, opaques et transparents, au plafond, pour donner une ambiance intime et chaleureuse à ma petite chambre, et un fond sonore de musique que j'ai trouvées sur internet tourne sur mon Ipod pour terminer le tout. Je pense que j'ai réussi à faire travailler quatre de ses sens ; ne reste plus que le goût, que je règle dans un doux baiser à la menthe que je lui donne avec tendresse, encadrant son joli visage de poupée.

  • Viens vers moi, je lui dis en la dirigeant vers le lit, sa main dans la mienne.
  • Jay... Merci, merci, merci...

Je la laisse s'installer à son rythme, toucher les draps de satin que j'ai tout spécialement acheté pour l'occasion, et je viens au dessus d'elle. Je l'embrasse avec tout l'amour dont je suis capable. Je veux que tout soit parfait cette nuit. Je veux tout maîtriser, je ne veux rien laisser au hasard. Ce sera notre première fois à tous les deux...

  • Jay, t'es sûr ? Tu te sens prêt? Elle me demande, du désir pleins les yeux.
  • On a attendu ce moment assez longtemps, tu crois pas ? Je souris en donnant des myriades de baisers dans son cou, ce qui la fait rire.

C'est le moment ou jamais...

Je la câline, je la caresse. Elle s'asseoit et, me regardant dans les yeux, elle enlève son petit top rouge. Je ne l'ai jamais vue nue. ça peut paraître bête, mais même durant nos préliminaires, je ne lui ai pas enlevé ses vêtements parce que j'ai énormément de respect pour elle. Elle me laisse découvrir un soutien-gorge noir en dentelle. Elle est belle. Son image se superpose dans ma tête à celle de Julie, que j'avais trouvée si banale. Non, je me suis inquiété pour rien. Je ressens des choses fortes en la regardant. Je ressens du désir. Je suis rassuré, et tellement heureux de pouvoir lui offrir ce qu'elle me demande depuis des mois.

Elle m'enlève mon t-shirt, et je ne peux que constater son regard gourmand se poser sur mon torse. Le Krav Maga me rend service ! Elle, toujours en dessous de moi, embrasse mon cou, mon ventre, suit la ligne de mon nombril, remonte. J'ai des frissons. J'enlève mon pantalon, un peu maladroitement, et elle fait de même avec sa jupe. On est tous les deux en sous-vêtements, c'est la première fois. Elle me renverse et prend l'initiative. Elle s'assied à califourchon sur moi. Je sens son excitation contre mon boxer. Elle m'embrasse encore, je pose mes mains le long de sa colonne vertébrale, descends jusque ses hanches qui ondulent de plaisir sous mes caresses légères.

  • Jay... Fais-moi l'amour... J'en ai tellement envie... me murmure-t-elle dans un souffle rauque.

Elle se colle à moi, bouge toujours plus ses hanches, frottant son intimité à la mienne. J'ai envie de lui faire plaisir, de lui faire du bien. Je l'ai assez fait attendre, c'est ce que je me dis... Quand me frappent les mots du type de tout à l'heure "ça t'intéresse pas, j'ai tort ?". Ces mots tournent dans ma tête. Une seule chose est sûre... J'ai du mal à bander. Mais je sens que ça vient... J'ai juste besoin de la voir nue, de la toucher, j'ai besoin de plus pour que ça se passe vraiment dans mon corps...

C'est une roue infernale. Plus j'ai peur de pas être à la hauteur, plus je pense à ce que l'autre con m'a dit, moins je suis excité... Je repars dans mes délires. Je tente de me concentrer sur cette femme superbe qui est devant moi, je dégrafe son soutien-gorge, très fier d'y arriver du premier coup. Ses deux seins bien remplis me font de l'œil. Je les touche, je les masse, je ne sais pas quoi en faire. Je les trouve doux et fermes, comme deux pêches. Elle a l'air d'aimer ce que je fais, toujours sur moi, les yeux mi-clos. Elle gémit, colle ses seins contre mes lèvres. Je lèche son sein gauche, timidement, puis avec plus de vigueur. J'entends ses gémissements, je sens son souffle et ses doigts qui serrent mes épaules de plaisir. Je le mordille, je joue avec. Je me sens perdu, mais j'ai l'impression de bien faire... Elle a l'air contente. Je me dis que c'est la première fois, c'est normal que je sois si mal à l'aise, non ? J'ai tellement peur de faire un truc faux. Habilement, elle se débrouille pour enlever son string, le balance dans la pièce, et se frotte contre mon entrejambe, cette fois entièrement nue. Je l'admire, je la trouve vraiment belle. Je prends conscience que là, maintenant, malgré tout le plaisir que je veux lui offrir, je n'ai pas particulièrement envie d'aller plus loin. Mais je suis déjà allé trop loin... Je ne peux pas reculer, elle serait tellement déçue.

M'attaquant à l'autre téton, déjà dur sous ma langue, mes doigts se dirigent lentement vers son aine. Ils remontent le long de son dos, puis descendent encore. Je n'arrive pas à me décider à la toucher à cet endroit si intime, particulier. Je m'en sens presque forcé, je ne ressens plus de véritable désir à force de me poser des questions idiotes alors qu'elle est assise sur moi, tremblante, offerte, magnifique. J'essaie de me dire que c'est uniquement la peur. Alors que je m'approche enfin de son clitoris, que mes doigts le frôlent, que son souffle s'accélère d'un coup et que ses yeux s'écarquillent de plaisir et de surprise... Mon portable se met à sonner.

  • Désolé ma belle, je dois répondre. C'est... C'est peut-être important. Un coup de fil à cette heure... Je marmonne en sentant venir ma porte de secours.

C'est lâche, mais je saute dedans à pieds joints.

  • Jay, t'es pas sérieux...? Tu peux bien le laisser maintenant, ça fait tellement longtemps qu'on attend...

Elle semble agacée et déçue. Je le sais. Evidemment, je me défile encore une fois. Je ne peux que la comprendre, il faut dire que je la frustre beaucoup. Je regarde rapidement le nom affiché et constate qu'il s'agit d'Alex.

  • Je dois vraiment répondre. Tu sais bien qu'il appelle qu'en cas de problème, surtout s'il sait qu'il risque de déranger... Je lui ai fait comprendre que cette nuit c'était pas le moment, il appelle forcément pour une raison.
  • Alex ? Il trouvera quelqu'un d'autre à appeler non ?? Laisse-le se débrouiller sans toi, t'es pas sa mère!

Là, elle est franchement énervée.

  • Allô ? Ouais, qu'est-ce qu'il y a ? (...) Quoi ?! (...) Ouais j'arrive. Attends-moi, bouge pas.

Je me lève d'un bond et remets mon pantalon sous son regard incrédule.

  • Je rêve ? T'as répondu comme ça ? C'était notre première et dernière nuit Jay, j'espère que t'en es conscient ! Pourquoi tu fais toujours passer tes potes avant moi ?! T'avais pas envie, t'avais pas hâte ? Tu sais depuis combien de temps j'attends ! Tu pars demain, on n'aura plus jamais l'occasion de-
  • Marie, arrête s'il te plait. Il a eu un accident de voiture, il l'a envoyée dans un poteau. Il a pas l'air bien, je vais le chercher. Il sait même pas où il est.

Je suis inquiet. Alex avait vraiment l'air ailleurs au téléphone. Comme anesthésié.

  • Un accident ?! Il va bien ? Je viens avec toi !

Cette fois, c'est elle qui saute du lit et se rhabille tant bien que mal.

  • Tu peux pas ma puce, j'y vais en moto et faut que je le ramène. Tu peux rentrer, je vais aller à l'hôpital avec, je serai sûrement pas là avant un moment.
  • Mais...

Elle a l'air inquiète, désemparée, déçue. Totalement réveillée par la nouvelle.

  • Je suis désolé. On aura peut-être le temps de... Tu sais, avant que je parte... Sinon... Je reviens dans trois mois.... Promis...

Je cherche mes mots, je veux la rassurer. J'ai du mal...

  • Oui oui... Tu sais je vais rentrer, t'as raison. Pose-moi en partant s'il te plait. Je sais plus trop où j'en suis.

J'ai peur de ces mots. J'espère qu'elle parle de l'accident et de ce changement brusque d'ambiance.

Après avoir déposé Marie, qui est partie sans même un baiser ni un regard, j'ai foncé dans la direction que m'indiquait mon GPS. Vive la technologie...

En voyant Alex, je suis enfin rassuré.

  • Je suis vraiment désolé mec, je savais pas qui appeler. Je t'ai pas dérangé au moins ?
  • Non ça va, t'inquiète... Mais... C'est ça ton accident ?

Je me demande sérieusement s'il plaisante en voyant la scène.

  • Euh ouais... C'est comme je t'ai dit... Je me suis pris un poteau...

Il est un peu gêné, lui aussi a conscience du ridicule de la situation.

  • C'est pas un poteau, t'abuses. Il fait un mètre de haut ton truc, t'as que l'avant de touché!

Je lui fais la morale, mais en vrai, je suis rassuré. Il va bien.

  • Ouais mais elle démarre plus... Le moteur doit être raide...
  • En même temps c'est une poubelle ta caisse. T'étais pas obligé d'exagérer. Je suis plus là la semaine prochaine moi, tu vas faire comment ? (Je ris, lui aussi). T'as mal quelque part?
  • Non, nulle part. C'était assez léger en fait.

Je le vois se palper les bras et les jambes, fier de sa connerie.

  • Ok, je te ramène chez toi. J'avais prévu la fin de nuit à l'hosto m'enfin...
  • Et Marie ? me demande Alex, un peu gêné.
  • Je lui ai dit de rentrer... La super nuit, ça sera une prochaine fois !

J'essaie de rester dans la note détendue, mais ça sonne un peu faux.

  • Je suis vraiment désolé mec, c'est arrivé au mauvais moment, j'suis un gros con des fois...

Il a vraiment l'air penaud. Il me fait de la peine. Un vrai labrador.

Je ramène Alex après avoir appelé la dépanneuse, et je rentre chez moi. Bientôt cinq heures... Mon père ne va pas tarder et tout doit être nickel après son arrivée. C'est pas maintenant que je vais dormir.

Je mets deux heures à finir le rangement et le nettoyage, reconnaissant d'avoir eu un coup de main de quelques potes avant leur départ, puis je vais dormir, faisant voler les pétales de roses autour de moi en me couchant... Tiens, Marie a oublié son soutien-gorge.

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