Et voilà le dernier chapitre de la semaine. Du drama, toujours plus de drama :D

LAZARE

Partie 48 - Planque

Cinq bonnes minutes s’écoulèrent. Lazare n’entendait plus rien, ce qui ne le rassurait pas. Il finit par se redresser doucement et relever la tête vers la sortie, si proche, si loin. Le sang continuait de s’écouler lentement le long des parois et l’elfe s’en voulait terriblement. Il espérait toujours, au fond de lui, qu’Iphranir soit toujours vivant. Mais les minutes passaient, impitoyables, et avec elles les chances de survie de son coéquipier. Peu lui importait : il devait essayer.

“Iphranir ? appela t-il à demi-voix.”

Une forme massive se positionna immédiatement au dessus de la fosse. Lazare se replia vers son ancienne planque, les deux mains plaquées sur la bouche. Il venait d’avoir la confirmation que la manticore rôdait toujours. Pire encore, au bout du crochet de l’immense créature, le corps d’Iphranir, déchiqueté, gisait comme une poupée désarticulée, les yeux grands ouverts tournés vers lui, éteints. Il refoula ses larmes et sa colère. Un faux pas et il rejoignait son ami.

La manticore huma l’air bruyamment, avec insistance. Lazare pouvait sentir son odeur abominable depuis sa cachette. Les mains toujours sur la bouche, il tentait de contrôler ses respirations. L’épée d’Iphranir se trouvait à deux ou trois mètres de lui. Elle représentait son unique espoir de s’en sortir… A condition qu’il réussisse à s’en saisir.

Un gémissement au dessus de lui attira son attention. La bête passa une patte dans la fosse et fit un premier passage. Lazare regarda l’immense membre passer à quelques centimètres de lui, les yeux écarquillés. Si la créature s’y risquait, elle savait qu’il ne se trouvait pas très loin. La couverture que lui offrait la roche ne lui serait peut-être bientôt plus d’aucun secours.

Il risqua un coup d’oeil dehors. Le dard empoisonné s’écrasa brusquement devant lui, avant de remonter lentement, sans le corps d’Iphranir, resté en bas. Lazare resta un instant à observer l’elfe blond. Sa poitrine se soulevait lentement, avec difficulté. Il était vivant.