Partie 39 - Cauchemar

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LAZARE

Partie 39 - Cauchemar


Cette phrase, acide, heurta Lazare bien plus que ce qu’il aurait voulu. Lorsqu’il releva timidement le regard, il s’aperçut qu’Iphranir le fusillait de ses pupilles perçantes, hostiles. Cependant, le blessé ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. Il n’avait pas tort. Le temps perdu à dégager la charrette embourbée les avaient conduit dans les becs acérés des pics faucheurs.


Siqutib-wuyt, lâcha son compagnon, sèchement. Up siqsipt mi suyvi fineop.**


Lazare hocha la tête alors que l’elfe s’éloignait de nouveau. Amer, il se recoucha en soupirant.


Cette nuit-là, il cauchemarda. Il se vit seul dans le noir, avec son unique jambe valide, encerclé de cadavres d’elfes aux yeux crevés, cherchant à fuir des manticores et des pics faucheurs affamés. Il arrivait presque aux portes de Lothariel, il allait s’en sortir. Aristice, sa fille, apparut. Elle lui lança un regard froid, plein de pitié et de dédain. Les portes de la cité se refermèrent sur lui. Paniqué, il se retourna. Un dard immense le transperça de part en part. Il appela Iphranir à l’aide. L’elfe, à l’écart, se contenta de courir vers la ville, sans se retourner, le laissant à son propre sort.


Il se réveilla brutalement, le souffle saccadé, le front en sueur et la boule au ventre. Il faisait jour et une douce odeur de rôti planait dans l’environnement humide. Iphranir patientait devant le feu de camp, le regard absent. Avait-il seulement dormi ? Lazare en doutait. Au dessus des flammes, un lapin, récent, rôtissait paisiblement.


Son rêve l’effrayait. Il avait conscient d’être un poids mort pour son compagnon. Mais il ne le connaissait que depuis quelques heures. Comment être certain qu’il pouvait lui faire confiance ? Lazare n’osait pas prendre la parole, de peur de provoquer son courroux. Iphranir avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir. Ce qui était arrivé était entièrement de sa faute, il s’en était convaincu.


Le commandant croisa son regard, le coeur de Lazare rata un battement. Ses yeux fatigués ne trompaient pas : il avait pleuré récemment.

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**Reposez-vous, lâcha son compagnon, sèchement. On reprend la route demain.

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