Partie 15 - Monstre

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Bonjour :D Voici la première publication de la semaine, toujours dans le drama le plus total. Le drama, c'est bien uwu

LAZARE

Partie 15 - Monstre

Sa respiration s’accéléra. L’obscurité devint de plus en plus oppressante. Il voulu soulever le drap pour en être sûr mais ses liens lui interdisait le mouvement. Paniqué, il tira sur ses chaînes avec force et détermination. Les larmes montaient, la peur s’amplifiait et il avait envie de hurler comme encore jamais auparavant. Il n’en avait simplement pas la force.


Il poussa des glapissements de détresse, comme un lapereau vivant sa dernière heure sous l’arbalète du chasseur. Il devait rêver. Il était forcément en train de rêver. Un cauchemar, le plus terrible de tous ceux qu’il avait fait jusqu’à lors. L’oeil en moins, il pourrait le supporter, il aurait même encore eu une chance de garder son travail. Mais avec une jambe en moins ? Il se voyait déjà à la rue, ses deux filles contre lui, condamnées à s’occuper de l’éclopé qui les avait plongé dans la misère.


A force d’acharnement, la fine corde qui retenait son poignet droit céda brutalement. Il arracha les chaînes autour de son poignet gauche et tira précipitamment le drap. Son genou était enveloppé dans plusieurs couches de linges blancs qui prenaient peu à peu la couleur du sang. Mais en dessous, il n’y avait plus rien, si ce n’était un vide qu’il serait désormais impossible de combler.


N’y croyant toujours pas, délirant presque, il posa ses mains sur les bandages et les arracha, couche après couche, jusqu’au moignon ensanglanté qui mettrait probablement plusieurs mois à cicatriser. Dans le meilleur des cas. Mourir d’une gangrène était courant à l’époque et les risques que sa jambe s’infectent étaient très élevés. Pourtant, il planta ses mains dans la chair.


La douleur le fit hurler autant qu’elle lui fit comprendre qu’il ne rêvait pas. Il avait arraché ses points de suture et observait maintenant avec une fascination malsaine le liquide rouge qui s’étalait sur son drap et ses mains. La terreur fit place au silence. Rien ne serait plus jamais comme avant.


Ki tyot yp nuptvsi, chuchota t-il, frénétiquement. Nuptvsi, nuptvsi, nuptvsi, nuptvsi …”**


Un médecin s’aperçut de son état et courut dans sa direction. Il prononça des mots que Lazare ne comprenait pas. On lui plaça un tissu sur le visage. Il ne se débattit pas et se laissa sombrer.


________________

** “Je suis un monstre, chuchota t-il, frénétiquement. Monstre, monstre, monstre, monstre…

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