Jour : 312.

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Scott est plus accro que jamais à la centrifugeuse. Retrouver ce semblant de pesanteur terrestre le comble de joie. Il ne peut plus s’en passer, à tel point que quand les autres viennent faire leur heure quotidienne de sport, ils doivent presque toujours partager la pièce avec lui. Seul Andrzej ne vient pas entretenir son corps quand l’Américain est dans la centrifugeuse et inversement, Scott évite d’y mettre les pieds lorsque le Russe s’y active. Aucun d’eux ne tient à se sentir mal à l’aise face à l’autre.

C’est Andrzej qui a fini par remarquer que Scott joue le même petit jeu de fuite que lui. Et il a brièvement réfléchi à la question. Serait-ce possible que Scott partage la même attirance envers lui ? Ou bien a-t-il remarqué quelque chose, et ça le dérange ? Ou pire, le déteste-t-il et évite-t-il consciencieusement sa compagnie ?

Il a besoin de mettre ça au clair. Et aujourd’hui, il a décidé, en ce jour des plus calmes — qu’on qualifie de Dimanche sur Terre —, d’aller dans la centrifugeuse lorsque Scott y serait. Plan qu’il met facilement à exécution, attendant le moment où ce dernier se retrouve seul dans le module.

Lorsque Scott le voit débarquer, il lui jette un regard surpris, stoppe sa course sur place et se raidit.

— Bonjour, toi, dit Andrzej en esquissant un petit sourire en direction de Scott, tout en commençant à effectuer des étirements.

— Salut, répond le jeune homme, mal à l’aise.

Il ne reprend pas la course, commençant même à sécher sa sueur avec une serviette, signe que l’entraînement est fini.

— Ça fait un petit bout de temps qu’on se croise sans prendre le temps de discuter, déclare Andrzej, tout en avançant dans la direction de son interlocuteur.

— Peut-être… j’ai pas remarqué, répond Scott avec un petit sourire crispé, tout en évitant le Russe du regard.

— Ma présence est génératrice de mauvaises ondes pour toi ? demande le Russe avec un plus grand sourire, que Scott ne peut s’empêcher de trouver charmant avant de piquer un fard et de rougir comme une écrevisse trop cuite.

— Euh… non… bafouille-t-il, gêné comme jamais.

Il quitte le tapis de course et rassemble rapidement ses affaires, prêt à se faire la malle avant qu’Andrzej ne creuse la question.

— Si tu le dis, réplique ce dernier, avant de reprendre. Mais évite de rougir autant, je vais finir par me faire des idées ! s’exclame ce dernier, laissant une drôle de tension envahir la pièce.

— Désolé. C’est parce que je suis essoufflé. Je vais arrêter le sport pour aujourd’hui. À plus tard ! rétorque Scott, avec un débit beaucoup trop hâtif, tout en quittant promptement la salle.

— Mais qu’est-ce qu’il ment mal ! se murmure pour lui-même le Russe, tout en secouant la tête et en continuant ses étirements.

Ils sont coincés dans le même vaisseau, alors l’objet de son attention ne pourra pas l’éviter indéfiniment.

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