Chapitre IV

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-Qu'est-ce qui t'est arrivé ?

Ma mère m'observe avec un air sévère, mais je n'y crois pas du tout. Elle fait évidemment référence à l'hématome sur ma joue, et je n'ai pas envie de lui mentir.

-Je suis tombé.

Et quand les mots sortent de ma bouche je sais qu’elle ne va pas me croire, parce que dire “qu’on est tombé” quand on arbore ce genre de blessure, c’est comme dire “je m’en suis pris une.”

-Comment ? ... Pourquoi ?

-J'ai été con. Mais ça va... T'inquiète pas.

-J'espère que ce n'était pas un de tes "amants" ?

Je sens qu'elle a du mal avec le dernier mot.

-Steuplait maman... Arrête de t'imaginer des trucs ridicules...

-Je me fais du souci. Voilà tout.

-Et ben tu devrais pas t'en faire ! Restes zen, je gère !

-Tu ne gères pas tout aussi bien que tu le crois visiblement.

-Ça arrive à tout le monde !

Elle semble réellement s’inquiéter.

-Paul... Que tu sois homosexuel...

-Tu peux dire "PD" Maman ! Comme tout le monde...

Elle semble perdue subitement...

-Ecoute moi. Je veux pas te juger. Je me fais beaucoup de souci pour toi. Mais maintenant tu es un adulte, t'es libre de faire tes propres choix. Mais je me sentirais mieux si tu...

-Si je couchais pas avec des mecs ?! Je dis dégouté d'entendre ça sortir de sa bouche.

Je me lève commence à m'éloigner d'elle.

-Ne te braque pas s'il te plait !

-Maman... Je commence à dire, dos à elle, sans la regarder. Tu te souviens le jour où tu m'as dit que je n'avais jamais semblé aussi heureux ? Ça fait un petit moment maintenant mais... Souviens-toi de ce jour Maman... J'étais avec un mec ce jour-là...

__________

Sacha m'a envoyé un message. Non... Je devrais plutôt dire que, sur les six messages que m'a envoyé Sacha cette dernière semaine, le dernier est le seul auquel j'aie prêté une quelconque attention. C'est une invitation. Une invitation pour aller s'éclater à une soirée qu'organise un de ses amis. Et c'est ce soir. Je n'ai rien de prévu, j'ai sauté sur l'occasion.

Sacha c’est un mec que j’ai rencontré sur une application de rencontre. Son profil m’a plus, enfin, plutôt sa photo de profil. J’ai pris l’habitude de le voir régulièrement. Il est plutôt mignon, très souriant, toujours positif. Il a un corps superbe, et il aime le sexe. C’est surtout ces deux derniers points qui m’ont intéressé chez lui à vrai dire. Parce quand je dis que je le vois régulièrement, c’est uniquement pour coucher avec lui. En général quand moi je l’ai décidé et il ne me dit jamais non.

Peut-être qu’on pourra me qualifier de sacré enfoiré d’agir ainsi. C’est vrai que laisser mariner un mec plusieurs jours et ne décider de lui accorder un peu d’attention que quand on a quelque chose à y gagner ça fait passer pour un gros enculé. Mais pour dire les choses très clairement, j’en ai trop bavé pour en avoir quelque chose à foutre de ce qu’on pourrait penser de moi. Et si cette attitude ne convenait pas à Sacha, pourquoi il revient tout le temps ? Pourquoi il me dit toujours “oui” ?

Bref, la soirée, d'après ce que j'ai compris, a lieu dans un appartement pas loin de chez moi. J'ai donc proposé à Sacha de passer me chercher avant de nous y rendre ensemble. Mais bien sûr, il a fallu qu'il débarque sans m'appeler avant, et bien évidemment c'est ma mère qui lui a ouvert la porte.

-Bonjour Madame.

Qu'il est poli ce garçon ! Il semble particulièrement gêné, ne s'attendant certainement pas à se retrouver nez à nez avec elle, mais plutôt avec moi. Je trouve ça plutôt mignon.

-C'est pour quoi ? Demande ma mère d'un ton sec et cassant.

Je ne saurais dire à quelle moment ma mère a définitivement cessé d’être ma mère, pour devenir cette femme sèche et désagréable. J’ai pourtant quelques souvenirs en mémoire ou elle apparaît à l’opposé de ce à quoi elle peut ressembler aujourd’hui. Souriante, et chaleureuse, compréhensive et ouverte… A quoi bon, elle n’est plus ainsi aujourd’hui.

-C'est pour moi, Maman, je dis en m'approchant d'eux.

Ma mère me lance un regard bien loin d'être sympathique. Et moi rien que pour la faire enrager j'embrasse Sacha sur la joue, mais très proche de la commissure des lèvres. Un baiser chaste, que j’accentue plusieurs secondes, afin de ne laisser aucun doute sur ce qu’il en est. Sacha rougit de plus belle, encore plus gêné qu’avant, mais il a bien du mal à cacher le plaisir que ce simple petit contact lui procure.

-C'est qui lui ? Elle demande en le pointant du doigt.

Tout cela a le don de m'agacer. Ses manières sont d’une telle impolitesse. J’ai presque honte d’elle.

-Maman. Va prendre un de tes Valium à la con et arrête de faire chier mes amis ! Tu veux bien ?

-Paul ! Franchement ! Oh... Et puis merde ! Je veux dire mince ! Fais comme tu veux.

Elle passe encore pour une cinglée et s'éloigne de nous sans un regard en arrière.

-Viens on y va ! Je dis en attrapant mon manteau.

-Oui. Au R'voir M'Dame.

Elle ne lui répond même pas.

__________

Et il commence à me rouler des pelles dans l'ascenseur. Il semble affamé, se collant à moi dans un élan plein de fougue. Ses mains deviennent très baladeuses, et commencent à se glisser sous mon T-shirt, caressent mes abdos tout d'abord, et se glissent dans mon dos ensuite. Je sens à présent sous souffle chaud dans mon cou alors qu'il tente d'y déposer des baisers.

Il sent très bon... “Terre d'Hermès” ?

Nos respirations s'accélèrent, je bande comme un dingue et je crois que lui aussi. Je commence à mordiller le bout de son oreille, et il gémit doucement de plaisir. Je vois notre reflet dans le miroir et la scène me paraît tout à fait torride. Je le pousse contre la paroi de l’ascenseur il s’abandonne entre mes bras, je pose une main sur ses fesses à travers le jeans moulant qu’il porte ce soir, cela me donne des idées. Je me colle à lui le plus possible, nos langues entrent en contact, nous électrisant, mon imaginaire travaille à plein régime, j’en perds la notion du temps.

Mais subitement il me repousse, et plutôt violemment d'ailleurs. Je mets plusieurs secondes à réaliser ce qu'il se passe. L'ascenseur à bien évidemment finit par atteindre le rez-de-chaussée. Et je vois la voisine du quatrième étage en face de nous, sûrement sur le point de faire un malaise, d'avoir vu deux jeunes mecs s’embrasser passionnément de la sorte, et se tripoter sans retenue.

Et encore une fois Sacha est rouge de gêne. Et la vieille rouge de colère ? Moi j'explose de rire. J'attrape mon compagnon par le bras et le tire vers l'extérieur, sans omettre de souhaiter une très bonne soirée à la vieille.

-Putain quel début de soirée ! Me dit Sacha qui n'arrive pas à arrêter de rire.

-Ouais ça promet pour la suite. Je réponds en me grillant une clope.

Nous sommes tous les deux dans la rue maintenant. Il fait bon, le vent chaud qui souffle ce soir est tout à fait délicieux. J’ai encore le goût de Sacha dans la bouche, et je ne peux pas m'empêcher de me lécher les lèvres. Sans doute que ma vie n’est pas si mal en fin de compte, c’est dans des moments comme celui-ci que je le réalise. Je l’observe, il est vraiment magnifique, fringué avec goût, ce qui me plait beaucoup chez un mec, et il a un côté très aguicheur. Son sourire, ses yeux, sa bouche... On commence à marcher côte à côte en direction de la fête. Et moi je me sens particulièrement bien.

-Dis voir... Ta mère elle... Elle est toujours comme ça ?... Enfin je veux dire...

-Complètement cinglée ? Je termine sa phrase en riant.

-Heu... Je l'aurais pas dis comme ça...

-Laisse tomber beau gosse. Elle a du mal avec les PD c'est tout. Et... Elle a du mal avec moi aussi...

-Ah... C'est con. Il dit doucement, le genre de truc que tu balance quand t'as rien trouvé de mieux à dire.

J’ai un peu perdu de ma bonne humeur. Je vois Sacha qui semble étonné. Je lui demande si son pote habite encore loin. Il ne répond pas, se contente de passer un bras autour de mes épaules et de déposer un baiser sur ma joue. Je ne sais pas trop quoi dire, ni quoi faire, alors je ferme ma gueule et continue à marcher comme si de rien n'était. Et me rend un peu compte que ce petit mec est tout de même plutôt cool.

-Au fait Paul. Pourquoi tu réponds jamais à mes messages ?

-J'ai répondu à ton message.

-Celui pour ce soir, oui. Mais les autres avant...

-Je crois pas que tu m'en aies envoyé.

-Moi je crois bien que si.

Je prends un air songeur.

-Non, ça me dit rien, vraiment.

-Laisse tomber Paul. J'aurais pas dû en parler. Allez viens on monte.

Je le vois pousser la porte d'un immeuble très moderne et disparaître derrière. Je me sens un peu con sur le coup, ce mec est vraiment sympa avec moi. Bref...

Je le suis, cette fois il se décide pour l'escalier, et je fais de même parce que je ne sais pas à quel étage ça se passe, même si une nouvelle virée en ascenseur me semblait plus que tentante.

Je suis obligé de courir pour ne pas perdre de vue Sacha, qui semble bien décidé à me semer dans les escaliers. Mais au troisième étage il s'arrête net, et je manque de lui rentrer dedans.

Il pose son doigt sur sa bouche pour intimer le silence. On entend de la musique au loin qui semble provenir de cet étage. Il sourit, et me tire par le bras dans le couloir, plus nous avançons et plus la musique se fait entendre distinctement. Et nous voilà devant la porte 304.

-Ca doit être là. Il dit calmement.

-Comment ça ? C'est pas chez un de tes potes la fête ?

-Pas tout à fait, non ! En vérité, je suis pas du tout invité à cette teuf. J'en ai entendu parler c'est tout. Mais on va se taper l'incruste, tu verras, ça va être cool.

Il a le visage d’un mioche qui s'apprête à faire une bêtise. Ses cheveux qu’il s’est enfin décidé à laisser un peu pousser sont complètement décoiffés, son sourire est étincelant, et des rides tout à fait charmantes se forment donc aux coins de ses yeux. En vérité, il est surtout incroyablement sexy.

-Oh putain !

-Quoi ? Ca te fait flipper ? T'en fais pas Paul ça risque rien !

-Me faire flipper ? Tu déconnes ?!. Je dis en m'approchant de lui. Non, seulement tu m’excites quand t'es comme ça !

Et je colle ma bouche contre la sienne. Sa langue vient retrouver la mienne, ma main passe dans ses cheveux, et nos deux corps sont collés l'un à l'autre.

-T'es sûr de vouloir aller à cette soirée ? Je lui murmure à l'oreille. Parce que j’ai bien d’autres idées pour occuper la soirée.

Et son sourire à ce moment-la... Comme une injection d'adré... Je le pousse jusqu'à un coin isolé dans ce couloir du troisième étage, et je commence à retirer un à un les boutons de son jeans.

-Paul.... Attends ! Tu veux pas aller chez toi plutôt ? C'est juste à côté. Et ce sera plus tranquil...

-Ma mère sera là. Et même si l'idée de baiser là-bas, juste pour la faire chier, est tentante... C'est bien plus excitant ici !

Et soudain, il semble moins sûr de lui. J'aperçois son boxer, et l'imposante bosse que j'y découvre laisse à penser qu'il en a très envie.... Mais ses yeux disent le contraire… Alors je commence à caresser sa queue à travers le fin tissu de son sous-vêtement... Mais...

-Non. Paul attends ! Faut qu'on se trouve un endroit plus discret.... Chez moi si tu veux... Ou bien...

-Tais-toi, laisse-toi faire…

-Putain, Paul, arrête !

Il hurle en s'éloignant subitement de lui. Il me regarde bizarrement, il a une expression étrange sur le visage... C'est plutôt comique. Mais je me calme immédiatement en le voyant comme ça. Je réalise soudain que je lui ai un peu forcé la main.

-Heu... Excuse-moi Sacha.

C'est tout ce que je trouve à dire. Je me sens très con tout à coup. Sans doute parce que je le suis réellement.

-Sans déconner ! Il dit avec un sourire triste sur le visage. Et je pensais que ça allait être une putain de bonne soirée. Tu te fous vraiment de ma gueule putain !

Je ne dis rien. Je n'ai rien à dire. Je passe une main dans mes cheveux et soupire. J’ai des sueurs, un léger vertige, le souffle court. J’ai des fourmis dans les doigts. Il s'éloigne d'un pas lent tout en refermant son pantalon. Une déception immense dans le regard.

-Attends Sacha. Tu vas où ?

-A ton avis ? Je rentre chez moi. A dans deux ou trois mois.... Quand tu auras peut-être envie de me revoir. Si tu pouvais éviter de me violer dans un couloir sombre cette fois-là...

Et je le regarde partir. Je sors une clope, la porte à mes lèvres. Flamme, et fumée...

Au loin “Si rien ne bouge”, et j'entends des personnes derrière le mur auquel je suis adossé. Ils sont ensemble, de l'autre côté, à s’amuser, à rire, et le seul qui se tenait près de moi, je l'ai fait fuir.

J'attrape mon téléphone. Je sens des larmes couler le long de mes joues. Je compose le numéro. Je tombe sur la messagerie directement…?

-Allo... Clay... Tu fais chier de jamais décrocher ! Merde ! Putain je sais même pas pourquoi je t’appelle en fait. Je crois que j'ai besoin de toi... Je sais plus du tout quoi faire.

__________

Je rentre chez moi il est encore super tôt. Je me sens misérable, et j’ai le sentiment que les passants me jettent des regards étranges. Des regards pleins de mépris ? De Pitié ?

Rapidement je me retrouve devant mon immeuble. Alice est là, à m'attendre. Je suis surpris, mais finalement heureux de la voir ici. Quand elle m'aperçoit, elle me fait un sourire sans joie. Comme si elle savait, comme si elle avait tout compris. Elle a deviné, j’ai encore merdé ce soir. Elle a toujours su.

-Dure soirée. Elle dit ça d’un ton posé, et ce n’est clairement pas une question.

-On peut dire ça.

-Tu t'es engueulé avec ta mère ? Encore...

Je la regarde, étonné qu'elle soit au courant. Du pouce elle me montre l'interphone.

-J'ai parlé un peu avec elle. C'est pour ça que t'as pleuré ? Parce que tu te prends la tête avec elle ?

-J'ai pas pleuré.

-Paul... Arrête ça...

Je ne dis rien. Et après plusieurs secondes je lui avoue que non ce n'est pas à cause d'elle.

-A cause d'un mec alors ?

-Oui... C'est toujours à cause d'un mec. Je dis en m'asseyant près d'elle.

-Tu m'en donnes une ?

Je suis un peu étonné de la voir se remettre à la consommation de cigarette. Mais je ne m'en formalise pas et lui donne une clope que j'allume avant de m'en griller une moi aussi.

-Alors... ?

-Alors quoi ? Je dis sans la regarder, j'observe le bâtiment en face de moi, constatant que certains appartements sont éclairés, et d’autres non, et je tente d'imaginer ce que les gens peuvent bien faire chez eux.

-Alors raconte ce qui va pas. Pourquoi ta soirée a si mal tournée ?

-J'ai pas trop envie d'aborder le sujet de ce soir et de cette soirée de merde !

-Comme tu veux...

Elle tire sur sa clope. Recrache la fumée. Elle n’est pas patiente Alice, elle est compréhensive mais elle est incapable d’attendre que l’information viennent de moi sans avoir à la réclamer. Mais il y a des choses que je ne lui dirai sans doute jamais.

-Avant tu me disais tout. On passait la nuit à parler, souvent au téléphone... Tu me disais tout, tu me parlais de tes soucis. Quand tu rentrais de soirée comme ça tu m'appelais direct...

Je ne sais pas si c'est un reproche venant de sa part, mais ça sonne ainsi.

-C'est quoi le souci Paul ? Qu'est-ce qui merde dans ta vie ?

-Tu sais je vois une psy pour ça...

-Vachement efficace...

-Ouais. Encore une brillante idée de mon père...

-Alors ? C'est quoi le souci ?

-Non mais sans déconner Alice ! A ton avis ?

-Après tout ce temps ?

-Mais qu'est-ce que tu crois ?!

Pendant un moment aucun de nous deux ne dit rien. Je termine ma cigarette et en rallume une aussitôt. Alice subitement pose sa tête contre mon épaule et se colle à moi.

-Arrête on va trop faire "couple". Je dis en rigolant.

-Ta gueule Paul !

-Alors tu nous en veux pas trop pour l’autre soir ? Enfin c’est surtout à Kenji que tu dois en vouloir parce que concrètement moi…

-Non je vous en veux pas. J’arrive jamais à vous en vouloir bien longtemps de toute façon. Vous êtes vraiment deux petits cons mais à force on s’y habitue.

Nous restons un moment silencieux tous les deux, sa présence à un je ne sais quoi de rassurant.

-Tu fais quoi demain soir ? Elle finit par me demander.

-Et bien un mec organise une partouze dans le coin... Je me disais que...

-Arrêtes de te foutre de ma gueule ! Elle dit en riant.

Je ris aussi et de bon cœur cette fois ci.

-Je déconne qu'à moitié tu sais. Je compte pas y aller mais y'a effectivement une partouze dans le coin demain.

Elle me regarde et son sourire se transforme en une grimace de dégoût, et j'explose de rire devant son expression.

-Bref. Tu passes chez moi demain soir. Y'aura pas mes parents, ils sont de nouveau partis en voyage je sais pas trop où.

-Quoi de prévu ? Je demande distraitement observant au loin un couple qui s’engueule.

-Rien de particulier. On se fait une soirée les deux, on mate un film, tranquille, comme au bon vieux temps.

Je souris.

- Ok je viendrai peut-être.

-Je t'assure que t'as intérêt à être la !

__________

-Comment ça va ?

-Pas trop mal et vous ?

Elle m'observe par-dessus ses lunettes, et je suis persuadé qu'elle est de parenté avec une sorte de serpent.

-C'est pour parler de toi que tu es là, Paul.

-Ok ok. Je voulais juste paraître aimable.

Elle écrit quelque chose sur son bloc note, avant de poser ses yeux sur moi.

-Vous savez... Vous pourriez acheter une tablette numérique. Genre un iPad pour prendre vos notes. Ça serait vachement plus pratique.

-Paul... Si tu me parlais de toi plutôt.

-Tout roule... Sans blague je me sens super bien.

-Vraiment ?

-Mais vous voulez que je vous dise quoi au juste ?

-La vérité Paul.

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