44 : Interruption inopinée

2 minutes de lecture

Salle des interrogatoires

Bureau de Police

DDPU 95

26, rue Général Leclerc

Saint-Ouen l'Aumône (95)

Fin janvier 2011

Le deuxième jour

09:42

— Marquance, puis-je vous interrompre deux minutes ? demanda Daniel Revon en faisant irruption en plein interrogatoire.

Marina le regarda d'un air mauvais et rengaina son pistolet. Courroucée, elle s'adressa à Joseph Cash.

— Toi, tu ne perds rien pour attendre...

Elle héla deux brigadiers pour surveiller le prévenu et suivit à contrecœur son supérieur dans son bureau.

— Monsieur le Divisionnaire, qu'est-ce qui vous prend ? J'étais à deux doigts de le faire parler là...

— Sous la menace de votre revolver ? Je ne vous félicite pas, Marina. Oettinger déteint sur vous ou quoi ?

— Vous m'aviez laissé carte blanche ! Je suis sûre qu'il allait me lâcher des trucs sur Eagle...

— Des aveux sous la contrainte ? Allons, nous savons vous et moi que ça ne tiendrait pas devant un tribunal ! Et puis, vous pouvez oublier Eagle. Fergie, la chanteuse des Black Eyed Peas, a confirmé son alibi. Ils ont une liaison plutôt... Intime. Et comme il est par ailleurs l'amant de Gilberte Ozon...

— C'est pour cette raison qu'il ne souhaitait pas s'étendre sur le sujet, je vois ! Subsiste la présence de son véhicule sur les lieux du double homicide.

— Il ne vous a pas dit qu'il l'avait déclarée volée ?

— Il n'y a aucune trace de sa plainte dans les fichiers de la Police. Il a prétendu l'avoir déposée de manière informelle, mais ça reste à vérifier.

— C'est insuffisant pour qu'on le conserve dans nos murs...

— Vous allez le relâcher alors que c'est probablement lui qui a liquidé Jonathan, Katia, Bouba et Mathilda Triviani ?

— Abandonnez cette piste, Marina. Il a les meilleurs avocats du barreau de Paris dans sa manche. Sans preuve tangible, on n'a aucun moyen de le retenir ici. Par ailleurs, on a retrouvé le type qui a laissé ses empreintes sur le colt 45, celui qui a abattu Mademoiselle Sdresvic. Il s'est donné la mort dans son véhicule, à quelques rues de la gare de Cergy-le-Haut.

— On est certain de son suicide ?

— L'autopsie nous le dira. On a retrouvé une arme à feu de même calibre sur le siège passager de sa Mercedes.

— Et vous ne trouvez pas ça curieux, un homme d'affaires en possession de deux flingues quasi identiques ?

— Je me garderais bien d'émettre une quelconque hypothèse. Durieux et Le Floch sont sur place...

— Et que dois-je en déduire ?

— Que si vous ne vous remuez pas davantage le cul pour me dégoter un coupable qui tienne la route, Marquance, je vous dessaisis de l'enquête !

— Monsieur le Divisionnaire, j'ai l'intime conviction...

— Je me fous de votre intime conviction ! Votre attachement à deux des victimes de cette série de meurtres vous ôte tout ou partie de votre discernement. Dans votre intérêt et celui du service, ne m'obligez pas à agir contre mon gré. Je veux des résultats, et vite. C'est clair ?

— On ne peut plus clair...

— Alors exécution ! Vous pouvez disposer. Ah, Marquance, pendant que vous y êtes, ayez l'extrême obligeance de refermer la porte derrière vous, je vous prie. Merci...

La commissaire était estomaquée par la tournure que prenaient les événements. Elle ne comprenait pas pourquoi son supérieur ne lui faisait soudainement plus confiance. Elle était en proie au doute. Et si pour une fois son instinct de flic la trompait ?

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