Les bords de la Viosne

Puiseux-Pontoise (95)

Fin janvier 2011

Le deuxième jour

09:02

Marc avait les yeux dans le vague, les rides creusées et humides de sa souffrance balayée par le vent glacial. Il se saisit de son revolver - qu'il avait récupéré plus tôt en quittant le cimetière - et le mira un long moment dans la lueur hivernale. A quelques mètres des lieux, Joyce observait la scène depuis l’habitacle de sa Corsa de location. Elle craignait que son ex-époux ne fasse un geste fatidique, mais elle se sentait impuissante parce qu’il l’avait repoussée.

Ereinté par le poids de ce putain de destin qui meurtrissait son âme, le grand rouquin hésita à retourner son arme contre lui. Là encore, le courage lui manqua. Au lieu d’attenter à sa personne, il jeta le pistolet dans la Viosne d’un geste rageur, puis il se laissa tomber à genoux en hurlant le prénom de sa fille.

Le regard troublé par l’émotion, Joyce démarra son véhicule et s’évapora dans les brumes matinales.