24 : Les caprices d'une lady

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Saint-Ouen l’Aumône (95)

Fin janvier 2011

Le premier jour

22:45

Après avoir passé près d'une heure à trifouiller dans le moteur, Karim claqua le capot de la Jaguar, furieux.

— Alors ? s'inquiéta son frangin depuis le siège passager.

— Alors rien ! C'est une anglaise, une capricieuse made in Coventry, et pas de la meilleure époque question fiabilité...

— T'aurais dû garder la bavaroise de Munich !

— Je suis comme ça, Samir, je fonctionne au coup de foudre, même si ça doit me brûler les ailes...

— Je te préviens, Karim, je ne suis pas en état de finir à pinces !

— T'inquiètes, le garage où le paternel rangeait sa bétaillère à marmots n'est qu'à deux pas d'ici.

— T'as toujours les clés du local et de la « Pigeot » ?

— Eh oui, je suis un grand sentimental... J'ai toujours eu du mal à me séparer de ce qui me rappelle les périodes les plus heureuses de mon existence.

L'aîné boucla son break de chasse et soutint son frérot sur la centaine de mètres qui les séparait de l'ancienne remise de leur père. Karim inséra la clé dans le portail gangrené par la rouille et l'ouvrit sur l'antique 806, laissée à l'abandon depuis plusieurs années. La poussière en maculait la carrosserie rougeâtre, mais dès le deuxième coup de démarreur, le moteur diesel s'ébroua en crachant une fumée asphyxiante pour redonner vie au monospace fatigué.

— Oh putain, s'exclama le cadet, elle marche, frangin ! Elle marche !

Il prit place aux côtés du chauffeur. Quelques jets de lave-glace plus tard, les quatre-vingt-douze chevaux du quatre cylindres arrachèrent la Peugeot de son sanctuaire et les conduisirent au bas de l'immeuble où résidait Karim.

— Eh, frérot, c'est quoi tous ces keufs ?

— Je sais pas... T'aurais pas balancé mon adresse à Eagle par hasard ?

— Nan !! T'arrête pas, man, t'arrête pas...

Samir pesta.

— Et merde ! On va où maintenant ?

— T'en fais pas, Sam', j'ai plus d'un tour dans mon sac.

***

— Marina, héla Le Floch, on a ratissé tout le quartier, Assouyef est introuvable.

— On le chopera pas ce soir. Si ça se trouve, il est au parfum pour Boubacar. Laissez une équipe en planque au cas où, et allez vous reposer, je vais en faire autant.

Le brigadier acquiesça.

— Marco, tu devrais aller chercher Katia, parce que si Cash est derrière tout ça...

— Je sais, Mari, j'y vais. Je te dépose ?

— Non, Le Floch va me raccompagner. A demain, aux aurores...

— Oui Chef.

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