8 : Vagues à l'âme...

2 minutes de lecture

Quartier de la Préfecture

Cergy-Pontoise (95)

Fin janvier 2011

Le premier jour

17:25

Katia Sdresvic abaissa le pare-soleil de sa Smart Fortwo pour inventorier dans le miroir de courtoisie l'étendue des dégâts qu'avait provoqué sur son visage sa dispute avec Marc. Elle estompa le mascara dilué sur ses joues à l'aide d'une lingette Demak'up qu'elle avait à portée de main dans son sac et corrigea à la hâte les imperfections de sa présentation à la lueur du plafonnier. Elle fut interrompue par le vibreur de son mobile que renvoyait en écho la connexion bluetooth de son autoradio. Elle prit la communication.

— Allô ?

— Allô, Katia ? Je suis soulagée de t'entendre...

— Marina ? Si tu souhaitais parler à Marco, il n'est pas à mes côtés...

La commissaire de police percevait le chevrotement vocal de son interlocutrice. Elle se doutait que son frère d'armes n'avait, comme à son habitude, pas été tendre avec celle qui s'accrochait à lui. Elle ne s'en formalisa pas. La commission qu'elle voulait lui transmettre ne saurait admettre le moindre contretemps.

— Ecoute-moi, c'est important...

— Je n'ai pas le temps, Marina, je suis déjà en retard. Et puis vos affaires de flics ne me regardent pas...

— Katia, tu es en danger ! Katia ? Katia, tu es là ? Et merde, elle a raccroché... Putain, Marco, qu'est-ce que tu lui as encore fait pour qu'elle soit dans cet état, bordel ? Et pourquoi tu ne décroches jamais ton fichu téléphone ?

***

Oettinger s'en voulait d'avoir été odieux avec sa compagne. Malgré son comportement, ses sautes d'humeur, elle était toujours là, fidèle et amoureuse. Lui était lunatique, incontrôlable même, passant d'un extrême à l'autre. C'était probablement la raison pour laquelle Marina l’avait contraint à prendre ses RTT. Il négligeait ceux qui lui étaient chers parce qu'il se sentait incapable d'aimer. Alors, comme après chaque clash ou coup de déprime, il descendait une bouteille de gin et fumait clope sur clope. Mais il savait que cela ne suffirait pas. Il lui fallait se déchirer la tête, s'exploser le ciboulot jusqu'à ne plus pouvoir réfléchir ni penser à ce qui lui faisait si mal, jusqu'à s'effondrer comme une loque sur le sofa. Et ce rail de cocaïne allait l'aider à parvenir à ses fins. Pour s'en sortir. Ou pour s'enfoncer encore un peu plus...

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