Chapitre 1 ( Partie 2/2 )

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      Ikira se réveilla de ses songes au moment où le bus apparut, roulant lentement hors d'un grand hangar avec le logo de la compagnie. Il possédait deux étages et séparés en bloc sur la longueur. Ils allaient de A, pour la cabine de pilotage, jusqu'à G, pour les réserves de nourritures et autre. C'était un véritable mastodonte capable d'accueillir jusqu'à 150 personnes dans un long voyage d'une semaine. Son seul défaut était qu'il avançait à la même vitesse qu'une personne en footing... Un homme prestigieux, avec peu de cheveux présentant tout de même un beau mélange de gris et de bleu nuit, s'adressa à tous les passagers.

— Bienvenue à tous dans notre agence de voyage, je suis M. Chrosal, le directeur. Nous allons partir d'ici peu, mais nous devons d'abord vous donner les instructions à suivre. Premièrement, l'éclairage sera faible afin d'économiser du carburant, des torches seront à dispositions si besoin. Ensuite, six hôtels de luxe sont actuellement en fonctionnement dans le tunnel, avec un septième à la sortie. Nous nous déplacerons d'un hôtel par jour. Voilà, nous vous donnerons plus de détails plus tard, vous pouvez désormais embarquer ! finit-il avec une révérence.
— Quoi, on va rester une semaine entière dans le sol ?! s'étonna Ikira qui voulait arriver le plus vite possible.
— Pourquoi tu crois que les billets coûtaient 500 aarons chacun. Prend tes valises, et morfond toi parce que c'est de ta faute si on subit ça. Ethedra lui tira la langue, ce qui énervait toujours la fillette.
— Oh la la, ce que tu es drôle, un vrai comique ! Et comme on pouvait s'y attendre, elle se moqua à son tour.

      Nos petits héros étaient assignés au bloc E, situé au deuxième étage. Ils y montèrent avec appréhension mais alors que l'extérieur ressemblait à un véhicule blindé, l'intérieur lui ressemblait à une maison. Il y avait un plancher luisant, des lustres avec des ampoules basses consommations et plusieurs poteaux de bois où se trouvaient de nombreux bancs. Les clients ne se retenaient pas pour complimenter cette grande pièce chaleureuse. Ce fut sagement assis sur les sièges en bordure des fenêtres que leur voyage commença pour les deux adolescents. Le début impressionna énormément Ikira, en particulier quand le véhicule s'enfonça lentement sous terre en empruntant une grande ouverture creusée directement dans la montagne. La lumière s'amenuisait déjà tandis que la galerie se perdait dans des ténèbres infinis. Il y eut une légère surprise lorsque le bus accéléra en empruntant la pente descendante, mais il n'y avait pas de quoi s'inquiéter pour cette compagnie connue pour sa qualité et sa sécurité.

      Désormais dans une pénombre angoissante, seulement éclairée par des lumières jaunies, il ne restait plus qu'à attendre que ce long moment passe sans encombre. Ikira faisait des efforts, elle détestait rester assise sans rien faire pendant des heures, cela allait à l'encontre de ses instincts primaires. Mais elle avait également une certaine peur vis-à-vis de l'obscurité. Elle aimait ça, ces frissons quand elle entendait des bruits étranges de l'autre côté de la fenêtre et qu'elle se retournait pour ne voir que du noir, ou quand elle confondait les gens avec divers monstres sortis des histoires de sa mère. Cependant, le stresse durait trop longtemps et il n'y avait rien à faire, c'était simplement du stress pour du stress. Elle ne put alors s'empêcher de parler à son ami qui regardait dans le vide, perdu dans ses pensées.

— Hé Ethedra ! ll faudrait qu'on trouve des amis de notre âge ! L'adolescent vide d'émotions se réveilla.
— Il n'y a presque aucune jeune ici, c'est vite vu. Regarde plutôt, tu vois les étincelles là-bas ? dit-il en montrant du doigt un coin dont les formes d'un homme baraqué portant des habits déchirés se dégagèrent lentement. Il aiguise cette énorme hache depuis tout à l'heure, je voudrais le voir en action, ça a l'air dément ! Cet enthousiasme soudain étonna Ikira, le garçon n'avait pas l'habitude d'être aussi excité à propos de quoi que ce soit.
— Pourquoi il aurait besoin d'un si grand outil, il veut couper des arbres ?
— Hein ? Mais non, il doit être un aventurier, il s'en sert comme arme pour affronter des monstres. Il se sentit obligé d'éclaircir ses explications en voyant son visage médusé. Bah, Ikira tu le savais déjà que les aventuriers vont dans des coins perdus, loin de toutes civilisations, et que forcément il y a divers animaux plus ou moins dangereux qui vivent dans ces endroits reculés. On croisait même des bestiaux dans notre village.
— Oui mais ils sont inoffensifs...
— C'est un fait, mais il existe des monstres plus gros, plus dangereux... J'en viens à me demander si tu as vraiment écouté les histoires de ta mère !
— Roh mais oui ! Je croyais simplement que c'était très rare et qu'elle en rajoutait des tonnes moi !
— Et bien non, il faudra faire très attention quand on ira dans des endroits bizarres, parce que l'environnement aussi peut être mortel...
— C'est plus compliqué que ce que je pensais... Bah il suffira d'apprendre à parer à tous les problèmes !
— Mais... Dans l'obscurité, un homme recouvert de cicatrice sortit des ténèbres.
— Bonjour, s'annonça-t-il d'une voix grave et roque, surprenant Ethedra.
— AAAAH ! Qu'est-ce que... ?!
— Oh excusez-moi, vous ai-je fait peur ? Il se retenait de rire. Je me présente, je suis Timothé De Lachaîne, je fais partie des employés et je suis assigné au bloc E. Nous distribuons actuellement à toutes les personnes qui le veulent, de petites lampes pour la durée du voyage, en avez-vous besoin ? L'homme se tenait parfaitement droit et avait un sourire apaisant.
— Oui s'il vous plaît ! répondit Ikira.
— Non merci, ça ira... bredouilla Ethedra, très gêné.
— Très bien. Il lui donna délicatement la lampe. Expert Voyage vous souhaite un très bon voyage. Il s'en alla après une courbette.
— Je vais pouvoir écrire dans mon journal, comme ça je garderai tous les souvenirs de ce voyage ! Par contre, pas touche, c'est privée.
— Je m'en contrefiche de ton journal, répliqua-t-il avec un sourire suivit de l'irritation de son amie.

      Trois longues heures plus tard, les employés se rassemblèrent devant la porte pour annoncer aux voyageurs l'arrivée imminente à l'hôtel. Les lumières gagnaient légèrement en puissance pour faciliter le débarquement, on pouvait aisément voir Timothé et son collègue, M. Fure. Le premier était rasé de près, il avait un visage carré, une grosse mâchoire et de petits yeux, pourtant il était doux comme un agneau. Le deuxième avait une crête faite avec du gel, une petite moustache et il était vraiment petit, il semblait vraiment hargneux comme un diablotin. Cette entreprise engageait des personnes atypiques. Il fallut attendre que les blocs d'en dessous se vident pour qu'ils puissent descendre. Ikira observait à travers la vitre l'entrée du bâtiment qui était très doré et lumineux, elle pouvait apercevoir les doubles portes vitrées, et après un petit couloir se présentait un grand hall à moitié encastré dans la roche, mais les fenêtres, bien que grandes, étaient trop brillantes pour voir l'intérieur. Impossible de connaître sa taille, mais pour loger 150 personnes ainsi que les employés, l'hôtel devait être immense.

      Elle descendit du bus et fut frappée par l'atmosphère du tunnel. Il faisait légèrement froid, et on ne voyait rien au loin malgré le fort éclairage des grandes portes. Cela effrayait Ethedra qui s'empressa d'entrer. L'accueil n'en était pas un, il y avait à droite une longue file d'attente avec des plateaux et des couverts suivis d'une longue rangée de différents plats à choisir soi-même. Cette liberté de choix impressionna grandement les passagers peu habitués au luxe. Nos deux campagnards étaient complètement perdus, ils voulaient tout goûter et les sourires des cuisiniers situés de l'autre côté de la chaîne les encourageaient. Le blondinet interpella son amie pour lui montrer un morceau de viande. Inimaginable, il bavait devant cette odeur succulente.

— MORT DE RIRE, REGARDE CET ATTARDÉ QUI BAVE DEVANT UN STEAK !! cria un jeune homme vêtu de noir ébène marchant avec son plateau.
— Quoi ?! Mais ferme là ! Je te connais même pas, va te faire... ! protesta Ethedra quand Ikira le tira par le col.
— Calme-toi, je ne veux pas qu'on attire l'attention !
— Ha ha- Aie ! Le pédant reçu un coup derrière la tête par un deuxième adolescent habillé en jaune.
— T'es chiant, arrête de nous attirer des problèmes ! l'engueula-t-il avec lassitude.
— Owh c'est bon, tu veux jamais t'amuser. Les deux compères s'en allèrent en laissant Ethedra bouillonnait de l'intérieur.
"Je le tuerai un jour, je le tuerai un jour..." C'était qui ce mec ?!
— Par chance, il y a tellement de brouhaha ici que personne ne fait attention à nous... souffla-t-elle soulagée.

      Il y avait une bonne ambiance bien qu'un peu bruyante. En effet, en plus du nombre effarant de personnes qui braillaient à leur table, il y a avait un léger écho du fait de la hauteur incroyable du hall. La lumière était chaude, et les fenêtres laissaient voir le bus au milieu de la route, ainsi que la noirceur des alentours. C'était un endroit particulier qui rapprochait les gens par sa nature protectrice et chaleureuse. Nos deux récents aventuriers se baladaient entre les rangées à la recherche de visages jeunes, à part l'adolescent de tout à l'heure bien sûr. Elle aperçut deux personnes assez petites de loin et décida de s'approcher. À peine fut-elle à quelques mètres que son regard l'interpella immédiatement, impossible de s'en détacher. L'iris balançant entre le vert et le marron, ses cheveux flamboyant avec une mèche tombant sur l'épaule, son veston violet et son bandeau vert accrochée à son cou... Voilà une vraie aventurière, se disait-elle. La fille lui sourit et l'invita à s'asseoir. Gênée, elle se força à parler avec un petit bonjour et se posa à côté de cette nouvelle rencontre. Le blondinet suivit l'exemple et s'assit sans vergogne à côté d'une autre adolescente, tout aussi belle et dégageant une grande assurance. Elle était blonde et bouclée, avec les cheveux rasés sur le côté droit. Ses yeux étaient d'un bleu abyssal, tout comme la pierre rectangulaire présente à son collier, et elle s'habillait avec une veste turquoise en cuir, sans manche.

— O-on cherche des personnes pour partager notre chambre... prononça timidement Ikira.
— Ça tombe bien, nous voulions nous aussi des colocataires de notre âge ! Nous serons très heureuses de partager le reste du trajet avec vous ! Cette réponse positive la soulagea.
— Ouf, je vous avoue que je stressais bien...
— Ha ha je comprends ! Moi c'est Vélia Céhion, et elle Maria Habis.
— Salut, répondit-elle froidement, elle était beaucoup moins bavarde que son amie.
— Je m'appelle Ikira Ray, et lui Ethedra Hillimi.
— Mmh ? Ah shalut, bafouilla-t-il en mangeant comme un porc, cette nourriture inédite changeait son caractère habituel, Ikira avait honte de lui.
— Uh... Alors, vous venez d'où ? les interrogea Vélia, heureuse d'avoir trouvé de nouveaux amis.

      Le courant passait bien entre les deux jeunes filles malgré leur origine différente. Vélia et Maria venaient de Drapaud, une grande ville située à des centaines de kilomètres à l'ouest du petit village d'Ikira. Elles voyageaient pour le plaisir même si Vélia avait plus d'ambitions. Elle était obnubilée par les monuments, les trésors et les mystères de la région des îles flottantes. Cette passion fit écho chez notre héroïne, elle n'aurait pu trouver meilleure partenaire. Les deux autres restaient assez silencieux durant le repas, Maria s'apprêtait d'ailleurs à aller se coucher quand Timothé monta sur une estrade.

— Bonjour chers voyageurs, nous espérons que vous vous êtes régalés. Nous savons que la route peut être terriblement éreintante et ennuyante, c'est pour cela que nous vous proposons tous les jours, de 21h à 1h du matin, diverses activités. Malgré son air de gorille sans poil, il avait une voix vraiment rassurante. Nous avons des jeux de cartes, des fléchettes, des tournois de bras de fer ainsi que de potentiels magiques, un karaoké, un atelier d'art isolé à l'entrée mais vous êtes libres d'aller vous coucher, continua-t-il en montrant les deux grands couloirs qui s'ouvraient au fond du hall. Nous vous souhaitons une bonne soirée, merci, finit-il poliment avec comme d'habitude une petite courbette.
— Je vais rester finalement, se ravisa Maria, voyons voir ce que les adultes ont dans le ventre.
— Je voudrai bien tester le potentiel magique, mais c'est quoi ? questionna la rosette. Vélia lui répondit, enchantée de partager ses connaissances.
— C'est plutôt connu, tu as une demi-sphère qui capte l'énergie envoyée par les deux adversaires. Une couleur apparaît pour chacun, le but étant de recouvrir entièrement la boule avec ta couleur.
— Trop bien, je vais participer à un tournoi ! s'exprima Ethedra tout excité.
— Oh la, tu vas perdre dès le premier tour, affirma Maria avec sérieux.
— Quoi ?! Comment tu peux en être aussi sûre ?!
— Ça se voit que vous ne vous êtes jamais battu.
— C'est complètement faux ! Nous nous battions souvent au village !
— Hum... contesta Ikira, c'était plus des chamailleries...
— Donc, n'essayez pas, vous allez juste vous prendre la honte de votre vie. Devant la déception du blondinet et la froideur de son amie, Vélia se devait d'intervenir.
— Vous n'avez qu'à faire un duel, pour voir.
— Mmh... le garçon accepta rapidement cette proposition, d'accord mais vite fait, après je participe à un tournoi.
— Mais oui mais oui. Dépêche-toi.
— Il est vraiment borné et il a un ego surdimensionné, dit discrètement Ikira à sa nouvelle amie.
— Ha ha ce n'est pas grave, Maria va le remettre à sa place !

      Ethedra était persuadé qu'elle se trompait. Elle avait beau venir d'une ville célèbre, elle ne détenait pas pour autant la vérité absolue. C'était vrai, tout le monde pouvait émettre une aura d'énergie depuis les pores de sa peau, pourquoi celle de Maria serait plus forte que la sienne ? Ils s'installèrent face-à-face et posèrent chacun leur main droite sur la demi-sphère, totalement noire. Il regardait son nez se reflétait dessus lorsque son adversaire le rappela fermement à l'ordre et lui demanda s'il était prêt. "Depuis toujours !" répondit-il comme un idiot. Elle le regardait impassiblement dans les yeux, et fit rapidement le décompte. À 0, sa main brilla d'un bleu turquoise et la sphère se coloria rapidement en rouge, écrasant sans difficulté la couleur bleue qu'Ethedra avait à peine commencée. D'ailleurs, on ne voyait aucune aura ou quoi que ce soit au niveau de sa main. Au moment de la victoire de Maria, un courant d'air sortit de l'objet qui intimida Ethedra, bouche bée.

— Attend, c-comment tu as fait ça ?!
— Je t'avais prévenu, tu es trop lent et trop faible. Visiblement, tu ne sais pas te servir de ton énergie... termina-t-elle avec un soupir condescendant. Ikira se permit d'expliquer leur situation.
— Dans notre village de fermiers, nous ne nous battons jamais, il n'y en a pas le besoin... avoua-t-elle gênée.
— Je vois, chez nous la maîtrise de son énergie fait partie du programme sportif, tous les adolescents savent au moins faire ça, expliqua Vélia.
— Pffeuh, je vais vous montrer que je peux faire beaucoup mieux !

      Cette fois, le garçon se tenait le poignet avec l'autre main. Son visage montrait une certaine irritation, mais on pouvait au moins dire qu'il était déterminé. Il n'affichait plus son air morose de tous les jours. Il était en train de révéler sa véritable personnalité, comme s'il se réveillait d'un long sommeil d'ennui. La couleur bleue allait nettement plus vite qu'avant tandis que sa main dégageait une légère fumée marron pâle. Cela n'impressionnait pas du tout Maria qui s'ennuyait devant ce piètre spectacle. "Franchement, c'est vraiment ton maximum... ?" assainit-elle sans sommation. Il ne se laissa pas abattre pour autant, puisant dans toutes ses forces comme si son honneur en dépendait. Or, ce fut à deux doigts de la victoire que Maria le fit revenir à la réalité, celle où on ne peut plaisanter ou prendre à la légère les dangers de ce monde.

— Ce n'est pas quelqu'un qui n'a jamais goûté à un véritable combat comme toi qui arriveras à quoi que ce soit dans ce monde. En à peine quelques secondes, la progression ahurissante de la couleur rouge obligea Ethedra à lâcher prise. Sa détermination fut soufflée par le courant d'air de sa défaite.
— Rah mais non ! cria-t-il désespérément en regardant sa main.
— C'est bien beau de vouloir partir à l'aventure, mais avec cette force là, vous allez mourir en un clin d'œil.
— Arrêta Maria, ne soit pas trop dure, s'immisça Vélia dans la leçon de vie, quand Ethedra la coupa.
— Non, c'est bon ! Je vais progresser très vite ! s'exclama-t-il avec un mélange de colère et de honte. Je te défierai chaque jour à ce jeu pour te prouver que je ne suis pas faible !
— Bien sûr, tu vas t'entraîner dans le bus peut-être ? Ou dans l'hôtel tant que tu y es, ironisa-t-elle, ennuyée.
— Je trouverai un moyen !
— J'attend ça avec impatience. En attendant que tu t'améliores, je vais me mesurer à des personnes de ma taille, dit-elle avant de partir faire un tournoi avec des adultes. Ethedra s'en alla aussi, les poings fermés comme un enfant, pour monopoliser un potentiel magique.
C'était sûr qu'il allait s'énerver ! lâcha Ikira une fois les deux zigotos partis.
— Ne t'inquiète pas, Maria voulait le motiver, elle l'a simplement fait à sa manière. Elle n'en a pas l'air, mais elle est très gentille !
" Vraiment ? " songea-t-elle, perplexe. Hum... Maria a raison, on est beaucoup trop faible. On pensait que partir à l'aventure serait sympa, mais le monde semble plus dangereux que ce que l'on connaît au village...
— Donc, tu veux devenir plus forte ? Ça me ferait très plaisir de vous aider ! Tu sais, nous avons peut-être une grande différence de force, mais c'est parce qu'on s'entraîne depuis la primaire. D'ailleurs, on nous apprend plein de choses, je vous ferai des cours !
— Oh c'est vrai ?! s'émerveilla-t-elle, tu lis dans mes pensées ! Je suis sûre que ça fera plaisir à Ethedra.
— Oui, mais pour l'instant, profitons de la soirée ! Demain, on demandera à changer de bloc pour faire le voyage ensemble !
— D'accord !

      Ce fut la première fois qu'Ikira se liait d'amitié avec une fille de son âge, elle se sentait comprise et n'arrêtait pas de sourire. Elle appréciait beaucoup Maria également, notamment son fort caractère. Et elle ne faisait pas semblant d'être forte, elle avait battu plusieurs adultes. Elle perdit toutefois contre un aventurier expérimenté. Suite à cette défaite, elle alla se coucher, disant qu'elle avait vu ce qu'elle voulait voir. Du côté d'Ethedra, il s'était amicalement fait jeter d'une table et partit dans sa chambre, frustré... Ikira ne le reconnaissait plus, lui qui se fichait habituellement de tout avec un calme légendaire, il était devenu hyper actif avec une susceptibilité accrue. Enfin, cela devait être une bonne nouvelle puisqu'il se montrait enfin tel qu'il était. Comme elle, il grandirait en se confrontant à ce nouveau monde. Le reste de la soirée fut grandiose pour notre héroïne qui ne s'était jamais sentie aussi vivante qu'à cet instant là. Elle et Vélia allèrent se coucher à minuit, longeant l'immense couloir, montant les deux étages, pour finalement arriver dans un petit appartement. Elle entra dans l'une des chambre et prit le lit à côté de celui d'Ethedra. Après un petit moment sur son journal, elle éteignit la lumière et s'allongea paisiblement. Son sourire s'effaça dès qu'elle ferma les yeux. Les souvenirs de l'ange la scrutant du haut de la montagne apparurent comme un flash. Ceci ajouté aux avertissements de Maria et aux histoires de sa mère lui permirent de prendre conscience de la réalité.

Elle allait devoir se battre pour survivre dans cet univers. Et encore, si elle savait ce qui se jouait en ce moment... 

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