IRIS - Révélations chocs

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U2 - With or without you

Je dévale les escaliers quatre à quatre comme une folle, je suis déterminée à découvrir la vérité ! La tête dans mes pensées, je file tout droit vers l'armurerie où se trouve le QG de mon ami Benjamin. Spécialiste des artefacts magiques et des armes en tout genre, si je dois poser des questions à quelqu'un, c'est lui le plus qualifié.

Je bifurque dans le couloir en passant devant les grands vitraux colorés et pousse la porte en bois qui mène au bureau de Ben. En passant devant les vitrines où sont rangés ses précieux joujoux, je serre les poings en pensant au ricain qui m'a complètement repoussé dans la chambre... Je l'ai clairement dégouté, alors que je ne sais même pas moi-même ce que signifie cette marque... Après des années de recherches infructueuses, j'ai finalement laissé tomber. À quoi bon ? C'est juste un symbole, rien de plus. Ça ne m'apporte aucun super-pouvoirs ou autre, mais le regard de Leo m'a vraiment fait mal... Plus que je ne l'aurai imaginé...

Ressaisis-toi bon sang !

Je souffle en me mettant une bonne claque mentale et me plante devant le bureau en bazar de Ben, des tonnes de papiers, d'armes et de je ne sais quoi d'autres trônent empilés comme des jouets. Je fais claquer mes paumes sur le peu de place disponible et Benjamin ne bouge pas d'un pouce. Il est plongé dans la lecture d'un énorme livre ancien, l'air complètement hypnotisé par les mots.

— Salut Ben.

Pas de réponse, il est exaspérant... Avec son look de professeur, lunettes rondes, costume trois-pièces et cheveux châtains parfaitement coiffés, il pourrait passer pour un homme plus vieux que son âge. Alors qu'en vérité le petit Benjamin a seulement trente ans, soit trois ans de plus que moi.

— Benjamin ! je hausse le ton et il décale légèrement son bouquin.

— Oh, salut Iris, je ne t'avais pas vu. Ça fait longtemps que tu es là ? il me demande gentiment.

Avec sa tête d'intello, je comprends pourquoi Marie craque littéralement pour lui... Il est trop gentil ce mec, enfin trop pour moi !

— Salut Ben, non depuis peu, je lui réponds en passant ma main dans mes cheveux.

— Tu as besoin de quelque chose pour tes épées ? J'ai du temps libre devant moi, on peut aller à l'atelier si tu veux ? il me propose en rangeant son ouvrage.

— Non, je viens pour te demander un service personnel.

Il fronce les sourcils en posant sa main sur son menton et s'assied sur le bord de son bureau.

— Je t'écoute, tu peux compter sur moi.

Je joue avec mes mains un peu mal à l'aise de l'impliquer dans mes problèmes, puis finalement, avant de faire marche arrière je me lance :

— Je veux avoir des informations sur un objet que mon agresseur cherchait, un Séraphin, je ne sais pas si ça te parle. J'ai vraiment besoin de savoir ce que c'est, ça m'intrigue...

— Séraphin, tu dis... ce nom me parle, j'ai lu quelque chose dessus.

Il retourne dans ses pensées, se lève et part dans la réserve de livres personnels. Je le suis comme une enfant bien sage et le regarde fouiller dans les ouvrages. Il fait glisser ses doigts fins sur les reliures en marmonnant dans sa barbe. Après plusieurs minutes de recherche, il sort plusieurs volumes et les pose sur une table.

— Voilà, je pense qu'on va pouvoir trouver des réponses là-dedans. il me fait un sourire triomphant en ouvrant les livres devant lui.

— Ça me rappelle les soirées à la bibliothèque pour les devoirs,

Je grimace, Ben affiche une mine réjouie, remonte ses lunettes et retire sa veste avant de déclarer.

— J'espère que tu n'as rien de prévu cette nuit, parce qu'on va avoir du travail. Si tu veux des infos, il va falloir potasser tout ça.

Je tire la chaise face à moi et m'installe en jetant ma veste plus loin. J'envoie un message à Marie pour qu'elle vienne nous filer un coup de main et nous apporter du café. La nuit va être longue...

*

Trois putain de jours à chercher et aucun petit indice concernant le fameux Séraphin ! Je crois que mes yeux, pourtant habitués à lire, sont vraiment fatigués... Je peux réciter la définition du terme Séraphin sans aucun problème ! Mais aucun signe d'un quelconque artefact, arme ou je ne sais quoi portant le même nom...

J'ai dormi dans la bibliothèque la tête dans les bouquins et par la même occasion éviter Blondie qui se fait très discret... Mon cœur se serre en pensant à ses yeux verts complètement horrifiés et je ne veux pas lui faire face pour le moment. Je me demande où est passé Lars aussi ? Il est toujours fourré avec Marie et elle n'a aucune nouvelle non plus...

Du coup je me penche sur notre petit Ronan, j'essaye de savoir qui il est. Ça me chiffonne cette histoire, s'il connaît le ricain et s'ils ont un passé en commun alors je vais fouiller de son côté.

Lunettes de soleil vissées sur la tête, je file en direction du bureau de Benjamin. Je suis passée prendre une douche et me changer vite fait avant de retourner enquêter. Il est sept heures et je ne risque pas de tomber sur quelqu'un aussi tôt. C'est débile, mais je ne veux pas croiser sur le ricain... enfin pas temps que j'ai pas de réponses.

Perdue dans mes pensées, je percute quelqu'un et manque de me fracasser les fesses sur le sol, mais deux mains puissantes me rattrappent.

— Oh doucement beauté, s'exclame Will. Où tu cours comme ça ?

Je lève les yeux sur lui, il est en tenue d'entraînement et il doit sortir du lit lui aussi, vu l'état de ses cheveux bruns. Ses prunelles noisettes me fixent intensément et un petit sourire fait ressortir sa fossette.

— Salut, je vais à l'armurerie, je lui réponds en relevant mes lunettes sur ma tête.

Il me dévisage, puis serre la mâchoire en affichant un regard noir.

— Qu'est-ce que ce connard t'a fait ? il grogne en se rapprochant de moi. Je te jure que je le tuerai de mes propres mains s'il te fait souffrir !

— Quoi ? Mais ça ne va pas ?! De qui tu parles ?

Il a perdu la tête ? J'ouvre les yeux complètement surprise face à sa réaction.

— À ton avis, de qui je parle ! De cet enfoiré d'amerloque ! Qui d'autre ? Tu passes tout ton temps avec lui ! Et maintenant, je te trouve avec les yeux rouges !

Euh... Houston nous avons un problème ! Non, mais il délire sérieusement ! J'ai envie d'éclater de rire, mais je me retiens, parce qu'il me fait limite flipper...

— Écoute, je ne sais pas ce que tu imagines, Will, mais j'ai juste passé les deux dernières nuits à bosser sur mon contrat, je lui donne une petite tape sur l'épaule en affichant un petit sourire sur mes lèvres. Ne te fais aucun souci, d'accord ?

Ce qui est sûr, c'est que je n'ai pas besoin qu'il soit au courant pour mes recherches. Déjà qu'il déteste Blondie, alors si en plus il se met à fouiner lui aussi et bien on est dans la merde...

— N'empêche que ce mec est louche, Iris. Je vais devenir dingue ! Ouvre les yeux, putain !

— On a déjà eu cette conversation et je t'assure que je ne veux plus me brouiller avec toi, vraiment, je le supplie. Je sais ce que je fais.

Je me rapproche doucement de lui et prends sa main dans la mienne. Il lâche son sac et m'enveloppe avec son bras en posant sa tête sur mon crâne. Je pose ma joue contre son torse, Will a toujours été très tactile et parfois j'apprécie ses calins. Ce qui est le cas aujourd'hui, après des nuits sans dormir et la réaction du ricain, j'avoue que ça fait du bien.

Je me détache de mon ami et il dépose un baiser sur mon front.

— J'espère que tu sais vraiment ce que tu fais, sinon ce type est mort. il souffle en prenant son sac. Allez ! J'ai besoin de me défouler sur un mannequin, histoire de ne pas taper un certain connard ! À plus tard, Iris.

Il me lance un clin d'œil en se dirigeant vers la salle d'entraînement et j'enfile de nouveau mes lunettes sur mon nez.

Par tous les saints ! J'espère sincèrement que mon instinct se trompe et que Blondie est clean... Je ne sais plus quoi penser... Je suis paumée...

Je ronchonne dans ma barbe en passant la porte du bureau de Benjamin, qui est installé avec Marie à une table. Ils affichent des sourires niais sur leurs têtes d'intello et une douleur vive me transperce la poitrine.

Tu débloques, Iris ! Arrête de penser à lui ! Comme il me l'a si gentiment rappelé à Vegas, on ne s'est rien promis...

— Coucou ma cocotte ! lance Marie. Alors tes recherches de cette nuit ?

Je me laisse tomber sur une chaise en soufflant un grand coup.

— Salut vous deux.

J'attrape une tasse de café et la vide d'un trait sous les regards surpris de mes amis. Le ricain a besoin de ses clopes, ben moi c'est la caféine !

Aaaah sort de ma tête, Blondie, pétard !

— J'ai rien trouvé... Je commence à être blasée et si ce truc c'était juste une légende ? Peut-être que Ronan est simplement fou, non ?

Benjamin remonte ses binocles sur son nez et semble réfléchir pendant que Marie est plongée dans son ordinateur portable.

— C'est probable que Ronan soit taré ! s'exclame mon amie. Mais il n'empêche que cette histoire cache une part d'ombre qu'il faut éclaircir...

Elle se tourne vers moi en affichant un air sévère et je connais son regard de maman, la spécialité de la maison. Marie donne un coup d'œil à Ben qui est toujours perdu dans son monde et gémit de plaisir en le fixant.

Je lève les yeux au ciel en lui donnant un coup de coude dans le bras.

— Au fait, tu as des nouvelles de Lars ? elle me demande avec le sourcil levé. Ça fait des jours qu'on ne l'a pas vu dans les parages ! Et... elle hésite un peu. Leo ?

— Non, ils ont complètement disparu de la circulation... je marmonne en évitant son regard. C'est vraiment bizarre....

Marie se redresse devant son ordinateur, l'air un peu déçue, puis elle s'écrie subitement :

— Bon, de mon côté j'ai fouiné dans les affaires de mon père ! Figure-toi, que j'ai trouvé un truc louche, moi, au moins j'ai des potins à raconter ! elle me dit en me fusillant des yeux.

— Je t'écoute. je lui réponds en me plaçant derrière elle.

Oui, Marie est une véritable enquêtrice professionnelle ! Rien ne lui échappe, je ne peux rien garder secret avec elle...

— Alors, j'ai intercepté des mails étranges... elle pianote sur son engin à la vitesse de la lumière et ouvre plusieurs fichiers. Regarde, il y a une vidéo bizarre qui date de l'année dernière.

J'approche mon visage de l'écran et retire mes lunettes de soleil pour observer les images.

— C'est quoi cet endroit ? je chuchote.

— Ça appartient au Vatican, ma cocotte, c'est une cathédrale apparemment, je ne sais pas où ça se trouve exactement. Et ça, c'est la vidéo d'un vol qui a eu lieu là-bas. Selon les informations transmises, un artefact magique d'une grande valeur a été dérobé. Dans le rapport qui était avec, tous les agents présents sur place ont été tués.

— La vache ! Mais, on ne voit rien pour l'instant.

— Attend c'est pas fini, regarde.

La vidéo de surveillance défile, donnant sur une cour avec des graviers blancs et en fond on aperçoit un bâtiment de style gothique. Des corps tombent, du sang gicle, un homme apparaît, il court et tire des coups de feu dans son dos. Puis il s'arrête un instant devant la caméra, avant de viser l'écran qui devient noir.

Mais c'est assez pour que je reconnaisse le voleur.

— Putain !

— Quand je te dis qu'ils nous cachent des choses au Vatican ! s'indigne Marie.

Je reconnaîtrais cette silhouette entre mille, ces cheveux bruns, ces lunettes et surtout cette façon de tirer.

PAR TOUS LES SAINTS !

Je crois que je vais tomber dans les pommes ! Blondie, c'est lui sur la vidéo !

Toutes les pièces du puzzle se mettent en place dans ma tête, le Séraphin est forcément réel et putain c'est bien lui qui l'a volé !

Je reprends mes esprits, une rage immense s'empare de moi. Je jette une chaise qui termine sa course contre le mur, je hurle à m'en faire brûler les poumons. Mes deux amis me regardent complètement choqués.

Je passe par la réserve d'armes, prends des lames et mes deux Beretta et je sors en trombe. Une tête brune va exploser !

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