LEO - Vilains garnements !

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Bad Guy - Billie Eilish

Miss France boude dans son coin pendant tout le reste du trajet sous mon regard goguenard. Bah voilà, tel est pris qui croyait prendre ! C'est elle qui a commencé avec son petit streap tease... et quel spectacle my gosh ! Cette fille est vraiment roulée comme une déesse, impossible de ne pas lorgner sur ses seins... Si elle n'était pas aussi chiante (et dangereuse), je crois que j'aurais peut-être tiré mon coup.

— C'est encore loin ? je demande en me penchant en avant, les bras nonchalamment appuyés sur les repose-tête des deux sièges avant. Mine de rien, je m'amuse à souffler doucement vers la nuque de super nana et la vois se hérisser avec plaisir.

— On est presque arrivé, elle répond en me jetant un regard noir.

La voiture emprunte une petite route peu fréquentée qui traverse une forêt et débouche bientôt sur un monastère entouré d'un grand mur d'enceinte. On traverse plusieurs jardins pour contourner le bâtiment, puis l'amie blondinette (Marie c'est ça ?) de Miss France s'engage vers une entrée à l'arrière qui s'enfonce sous terre. L'endroit est gardé par deux mecs barraqués, tout habillés en noir et armés de mitraillettes.

On déboule ensuite dans un parking souterrain et la jolie petite Marie se gare entre deux gros 4x4, apparemment voiture fétiche de la Guilde. Elle sort du véhicule, suivie de Miss France. Je sors à mon tour et me dirige vers le coffre.

— Mais qu'est-ce tu fous le Cow-boy ? me lance super nana qui trépigne d'impatience. Les ascenseurs sont par ici !

— Mes affaires, je réplique.

— Mais tu récupéreras ton sac à main plus tard bordel ! Marc nous attend et il doit être furax !

Je me contente de la regarder d'un air buté et reste planté derrière la voiture, les bras croisés. Pas question de laisser mon sac dans ce foutu parking désert !

Miss France finit par lever les yeux au ciel puis elle arrache la clé des mains de Marie pour débloquer le coffre à distance. Bah voilà, c'était pas difficile ! Je récupère mon sac avec un sourire satisfait et me prends un regard de tueur en passant devant l'autre.

Dans l'ascenseur, super nana se place d'un côté de l'habitacle et moi de l'autre. Entre nous, sa blondinette de copine a l'air de bien se marrer. Manque plus que la petite musique de fond pour mettre l'ambiance.

L'ascenseur s'ouvre enfin sur un long couloir qui grouille de monde. Des hommes et des femmes en uniforme se croisent, se saluent, échangent des dossiers... Certains sont armés et en tenue de combat. Une vraie bande de joyeux lurons !

— Pas le temps de prendre une douche, on va direct dans le bureau de Marc, annonce Miss France en fonçant dans le tas avec Marie.

Mon sac nonchalamment jeté sur les épaules, je les suis, en essayant de ne pas perdre leurs jolis petits culs des yeux. Manquerait plus que je me perde dans cette foule ! On marche vite, pas de visite guidée. J'ai juste le temps d'apercevoir un défilé de salles de réunions et même une armurerie.

On arrive enfin devant le bureau du fameux Marc. On passe devant celui de sa secrétaire, une brune pas trop mal, mais avec une tête de garce.

— Salut Alice ! lance joyeusement Marie.

— Le patron n'est pas encore là, mais entrez, répond l'autre en levant un regard peu amène. En fait, c'est surtout Miss France qu'elle fusille des yeux. Ho ho, ça sent le crêpage de chignon à plein nez et je suis sûr que c'est pour un mec !

Enfin dans LE bureau du boss et je dépose mon sac sur le sol.

— Charmante la secrétaire, je commente en scannant les lieux avec intérêt.

Bah, tout ce qu'il y a de plus classique au fait : un grand bureau en bois massif dans un coin, des canapés en cuir, des étagères avec quelques babioles bizarres...

— Une vraie conne tu veux dire, rétorque super nana avec humeur.

Les mains derrière le dos, je flâne tranquillement dans la pièce sous son regard agacé. Juste pour la faire chier, j'avance la main pour saisir une figurine hideuse posée sur l'étagère la plus proche quand une voix amicale me coupe dans mon élan.

— A votre place je n'y toucherais pas. Cet objet maudit va dévorer toute votre énergie vitale et vous serez mort avant même de vous en rendre compte.

Je me retourne et fais face à un homme, la cinquantaine, les cheveux plaqués en arrière, vêtu d'un costume trois pièces très élégant. Je dois faire tâche avec mes cheveux décolorés qui dégoulinent et mes vêtements tout détrempés.

— Bonjour, Marc Daniel, directeur de la Guilde, se présente-t-il en me tendant la main. Je la saisis après une seconde d'hésitation, puis mes yeux tombent sur une des poches de sa veste où trône fièrement une broche représentant une épée avec deux ailes de chaque côté. L'armoirie du Vatican dans toute sa splendeur.

Beurk ! Faut absolument que je me tire d'ici !

— Leo, je réponds quand même en reculant d'un pas, mine de rien. Je jette un coup d'œil vers la porte. L'envie de me casser me démange.

— Oui j'ai cru comprendre, sourit Marc en s'installant derrière son bureau. Votre CV est vraiment impressionnant Leo ! Et M. Strom ne tarit pas d'éloges à votre égard !

Je lève intérieurement les yeux au ciel en pensant à Lars qui a dû en faire des tonnes pour décrocher le contrat. Un véritable requin ce type !

— Toutefois... je vois que la discrétion ne fait malheureusement pas partie de vos compétences ? Votre petit massacre au « Petit Café » a déjà fait le tour de Paris et peut-être même du monde !

Il me lance un regard inquisiteur et je détourne les yeux agacé, avec la désagréable impression d'être un gamin qui se fait taper sur les mains. J'entends un ricanement étouffé dans mon dos. Miss France bien sûr. Mauvaise idée, car l'attention de son boss se tourne aussitôt vers elle et il fronce les sourcils, sévère.

— Et toi Iris... j'avoue que je suis vraiment déçu de ton attitude. La mission était de rencontrer ton contact, pas de massacrer une bande de lycanthropes dans une ruelle. J'ai déjà envoyé une équipe sur place pour limiter les dégâts, mais cet incident ne sera pas sans conséquences sur les relations de la Guilde avec le réseau du « Petit Café ».

Il continue de fixer Wonder Woman qui fait moins la maligne. Cette dernière est carrément dans ses petits souliers : on aurait dit une petite fille grondée par son papa. Comme c'est mignon ! Elle croise mon regard narquois et explose :

— C'est à cause de lui tout ça ! proteste-t-elle en me pointant d'un doigt accusateur. C'est cet espèce de dégénéré qui a explosé la tête d'Eddy dans le bar, pas moi ! Pour la suite, je n'ai fait que me défendre !

Ben voyons !

— Elle a raison papounet ! intervient Marie la petite blondinette, en s'avançant vers Marc. Ah, donc c'est la fille du Boss ? Bon à savoir ! J'ai mené ma petite enquête et il se trouve que Leo, notre ami ici présent, est réputé pour avoir la gâchette facile.

Je hausse les épaules. Et alors ?

— Et puis de toute façon, les trois quart des loups avaient un contrat sur leur tête, ce n'est pas vraiment une perte !

Son père lui lance un regard glacial et elle se tait. Personne n'ose l'ouvrir au fait. Même moi, je décide de me tenir à carreau.

— Est-ce que... on est mise à pied ? finit par demander Marie après une minute de silence. Elle fixe son paternel avec des yeux de biche et Miss France fait de même. Wouah ! Mais ce qu'elle est craquante quand elle fait ça ! Mais ses yeux putain ! Bon Ok, du calme, cette nana est tarée, à fuir le plus loin possible !

Leur numéro marche quand même du tonnerre, car Marc finit par soupirer, vaincu.

— Il n'y aura pas de mise à pied pour cette fois, mais un ultime avertissement. A la prochaine incartade, ce sera l'exclusion pendant plusieurs mois !

— Oooooooh merci papounet ! s'exclame Marie en se précipitant dans ses bras. On ne te décevra plus promis ! N'est-ce pas Iris ? ajoute-t-elle à l'intention de son amie qui lui fait les gros yeux. Et toi aussi Leo !

Je hausse les sourcils. Non mais de quoi je me mêle ?

— Leo et Iris, vous continuez donc la mission comme prévu : trouver Allistair et le ramener ici vivant.

Marc insiste bien sur le dernier mot en nous lançant un regard appuyé.

— Quoi ? Mais pourquoi vivant ? proteste Miss France. Cet enfoiré me fait courir partout depuis des semaines et je ne pourrais même pas me venger ?

Une vraie sadique je vous dis !

— En plus, à cause de cet abruti de cow-boy là, on n'a aucune piste pour l'instant, elle grommelle en me jetant un regard noir, auquel je réponds par un sourire charmeur.

— Eh bien justement si, je rétorque d'une voix suave. Moi j'ai une idée de piste.

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