IRIS - Négociations torrides

5 minutes de lecture

Little RnR - Danko Jones

Je replace mes armes dans mon dos pendant que nous rejoignons en courant le bout de la ruelle sale. Un coup d'œil à l'amerloque avec sa veste déchirée, il ne se débrouille pas trop mal, je dois l'admettre. Plutôt impressionnant avec ses flingues, je pense qu'il a dû recevoir un sacré entraînement !

Un gros 4x4 freine devant nous, je manque de me fracasser la tête contre le véhicule et le blondinet me rentre dans l'arrière-train ! Mais dégage de là ! Il s'écarte vivement et dégaine ses Magnums, prêt à riposter. Je rigole intérieurement, la vitre côté conducteur s'ouvre lentement. Deux sourcils blonds et une paire de lunettes apparaissent.

— Salut les loulous ! s'écrie Marie. Oh, dans quel état vous êtes, vous ne pouvez pas monter dans ma voiture comme ça ! s'indigne mon amie.

Le Cow-boy la fixe comme s'il venait de voir apparaître une licorne au milieu de la rue.

— Marie, Leo. Leo, Marie, mon agent.

Je fais des présentations rapides, on a pas trop le temps de tergiverser avec la meute de loups-garous qui nous colle aux fesses !

— Hello ! répond Marie en lui adressant un petit signe de la main, suivi d'un sourire éclatant.

De son côté, le brun décoloré lui décoche un sourire charmeur. Je lève les yeux au ciel et me dirige vers le coffre pour y déposer mes épées dégoulinantes d'hémoglobine de lycanthrope. C'est la catastrophe ! Je viens de massacrer des alliés de la guilde, parce qu'il a dégommé Eddy ! Je vais me faire détruire par Marc ! Si je ne me fais pas virer après cet épisode, ça sera un véritable miracle ! Ma veste en cuir me colle à la peau, ainsi que mon caraco, c'est insupportable !

Je m'empare de ma valise qui se trouve dans le coffre, j'ôte ma veste et mon haut. Désolé, le ricain si tu es pudique, mais là, je m'en tape royalement ! Bon, je ne suis pas à poil non plus, j'ai un soutif. Je fourre mes habits trempé dans mon sac et enfile un pull noir.

Les yeux verts n'ont visiblement rien loupé de la scène qui se jouait devant eux...

— Bon, tu grimpes ou tu veux prendre des photos souvenirs, Cow-boy ?

Marie se fend la poire derrière son volant en replaçant ses lunettes rondes sur son nez.

— Il te reste un peu de bave, là ! se moque mon amie en lui montrant le coin de ses lèvres.

Je ferme le coffre et me dirige à l'avant de la voiture quand le blondinet retire sa veste déchirée. Je bug sur sa chemise, complètement détrempée qui lui colle au corps.

PAR.LES.SAINTS !

Des abdos parfaitement dessinés sont visibles sous le vêtement. Monsieur le ricain, prend un réel plaisir à nous montrer ses atouts. Marie est sur le point de rendre l'âme, c'est limite si son nez ne saigne pas. Ce qui est sûr c'est qu'il sait qu'il est bien foutu et il en joue largement : petit sourire charmeur, passage de main dans les cheveux et œil pétillant. Un véritable cocktail dangereux ! Et pour couronner le tout, des tatouages dépassent de son col pour s'enrouler sur son cou.

J'avale ma salive et me glisse près de Marie.

Pense à autre chose, les cadavres que tu viens de découper ! Il a quel âge déjà, lui ? Vingt-six ans, bon ça va...

Un extincteur, une douche froide, quelque chose pour calmer mes hormones qui sont en feu !

Ma dernière partie de jambe en l'air remonte à quand déjà ? Tu es complètement tarée, ma pauvre fille !

L'énergumène musclé rentre à son tour dans le véhicule en adressant un clin d'œil dans le rétroviseur à Marie. Elle se liquéfie sur son siège et je lui donne une claque derrière la tête.

— Aie !

— Regarde la route ! je la sermonne.

Le Cow-boy ricane à l'arrière, Marie met le contact et nous prenons la route. Je place mon pied sur le tableau de bord et m'empare des CD pour changer l'horrible cacophonie que ma copine écoute. Un bon groupe de hard rock, voilà ce qu'il me faut !

— Alors, on va où ? demande Blondie, avec son sourire en coin.

Je souffle, on ne peut pas être tranquille deux minutes dans cette bagnole ! Je pivote sur mon siège et répond à l'amerloque :

— À la Guilde, on doit rentrer au bercail. Vu le bazar de ce soir, Marc doit déjà être au courant. Ce qui veut dire, que je vais me faire massacrer.

Je me laisse retomber à ma place en fermant les paupières, quand j'entends la voix suave du blond briser le début de ma micro sieste.

— D'accord, mais avant on passe à mon hôtel.

Il me casse les pieds, lui ! Je l'insulte silencieusement, reste zen Iris !

— Non, pas de détour. C'est non-négociable.

J'ouvre les yeux et croise les yeux verts qui me foudroient dans le rétroviseur, j'ai envie de lui tirer la langue, mais je me retiens. Un éclair de malice passe dans ses iris, il s'avance en direction de Marie. Oh l'enfoiré !

Il place sa bouche vers la nuque de mon amie et prend une voix de séducteur :

— Marie, c'est ça ?

— Oui...

Non, mais je rêve !

— Marie, j'ai besoin de récupérer absolument mes affaires, c'est une question de vie ou de mort. Tu voudrais bien faire un détour sur ton itinéraire ?

De vie ou de mort ? Il est sérieux ? Je me penche pour observer la scène qui se déroule sous mes yeux. Je fusille du regard ma meilleure amie qui doit probablement avoir eu un orgasme tellement elle serre fort les cuisses.

— Euh, Iris, on peut quand même y aller, couine Marie. Il se trouve où ton hôtel ?

— Mais NON !

Ça y est, ils vont me rendre folle ! Et l'autre qui me fait un clin d'œil ! Je vais lui faire bouffer son paquet de clopes à cet abruti !

— On ne va pas laisser ses affaires là-bas, Iris.

— Allez, Miss France, ça ne prendra que deux petites minutes, susurre le blond dans ma direction.

Marie pouffe en entendant ce foutu surnom qu'il me donne !

— Vous savez quoi les deux ? Démerdez-vous ! Si vous vous faites tuer par cette bande de loups-garous, eh bien je serai là, mais ne comptez pas sur moi pour vous sauver les fesses ! j'explose. Je jubilerai en mangeant du popcorn !

Blondie affiche un rictus victorieux sur sa tronche de cake lorsque Marie lui demande l'adresse. Nous voilà en route pour récupérer ce fameux sac à main que Monsieur a oublié ! Je fulmine intérieurement, voilà ma meilleure amie qui a changé de camp ! Des abdos, un sourire et tout part en vrille !

Dix minutes plus tard... Ah oui elles sont belles les « deux minutes, Miss France » ! Quelle andouille celui-là ! Marie se gare devant un hôtel banal, le blond sort de la voiture en envoyant un baiser à mon amie.

Je vais vomir.

Une fois ce crétin engouffré dans le bâtiment, je me tourne vers mon agent, je ne la reconnais plus ! Je lui assène une multitude de tapes sur le bras et déverse ma colère. Elle le mérite ! C'est pas parce qu'un beau-gosse sorti de nulle-part débarque, qu'on doit se laisser avoir comme ça !

— Mais tu es complètement folle ! Arrête de réfléchir avec tes hormones ! je crie de rage.

— Je suis désolée, mais tu as vu ses pectoraux et ses abdominaux ?

— Marie ! je m'indigne. J'aurais aimé te voir à ma place, avec des morceaux de cervelle envoyés par monsieur, sur ma veste et dans mes cheveux. Je pense que tu le trouverais moins affriolant !

— Oh, j'ai la nausée...

Marie pose sa main contre sa bouche et au même moment, le Cowboy revient dans la voiture avec un sac de voyage en cuir et un air triomphant. Que Dieu me vienne en aide ! Marie, reprends la route, pour la guilde.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire StianSamaelle ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0